Le Canada peut être un leader en matière de sécurité énergétique
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Publié dans le Globe and Mail le 12 mars 2022.
La tragédie humanitaire en Ukraine est terrible, mais la détermination des Ukrainiens et l’immense vague de soutien à leur égard redonnent confiance en l’humanité.
De nombreuses conventions auparavant admises ont récemment été bousculées, et l’invasion russe a remis en question la dépendance du monde à la Russie, à titre de grand producteur d’énergie.
La situation aurait toutefois pu être différente. Les choix en matière de politiques publiques ont de grandes répercussions. Envisagez une autre réalité : Et si les gouvernements nord-américains avaient fait la promotion des projets d’oléoducs Keystone XL et Énergie Est et les avaient finalement autorisés, au lieu de les empêcher?
Il faut féliciter le gouvernement du Canada d’avoir mis en œuvre le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain. Avec les deux autres oléoducs, les volumes d’exportation de pétrole et de produits pétroliers du Canada auraient été 35 % plus élevés qu’ils ne le sont aujourd’hui, selon les projections de BMO Marchés des capitaux. Ils auraient donné au pays une plus grande influence géopolitique et une clientèle plus mondiale pour ses produits énergétiques. Les marchés locaux auraient la protection dont ils ont grandement besoin contre les effets inflationnistes douloureux du choc actuel affectant l’offre. Et les entreprises et les consommateurs connaîtraient des coûts énergétiques plus bas et une inflation plus faible.
En outre, la sécurité énergétique actuelle des États-Unis et de l’Europe aurait été fondamentalement renforcie. Les États-Unis pourraient cesser complètement de dépendre de la Russie, et l’Europe serait en mesure de diminuer sa dépendance d’au moins 8 %. Le monde serait moins vulnérable aux actions de n’importe quel pays.
Certains soutiendront que le nouveau paradigme constitue le moment idéal de délaisser entièrement les sources d’énergie traditionnelles. D’autres chercheront à tirer parti de cette incertitude géopolitique pour opérer un retour en arrière et freiner les progrès dans la lutte contre les changements climatiques. Mais les acteurs du secteur pétrolier et gazier et ceux qui cherchent à s’en désinvestir ne devraient pas débattre de leurs intérêts respectifs.
Nous devrions trouver des occasions au croisement de ces intérêts en ce qui concerne le développement de méthodes plus propres d’extraction d’énergies carbonées, le développement d’infrastructures de captation et de stockage du carbone et un investissement plus important dans des sources renouvelables évolutives pour alimenter notre croissance et nous permettre d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Bien entendu, qui dit carboneutralité ne dit pas production ou consommation nulles de pétrole et de gaz. Comme l’a déclaré l’Agence internationale de l’énergie, le pétrole et le gaz continueront de jouer un rôle important dans le système énergétique mondial au cours des prochaines décennies. Tout plan crédible doit tenir compte du fait que la transition énergétique prendra du temps et que les besoins du monde en énergie continueront de croître à mesure que les économies et les populations des marchés émergents prendront de l’expansion.
Mais la hausse des prix de l’énergie, causée par le contexte géopolitique actuel, met en évidence que des sources de pétrole et de gaz durables et éthiques seront nécessaires pour favoriser la sécurité énergétique tout en réduisant au minimum les répercussions sur les droits de la personne et l’environnement.
C’est pourquoi BMO s’est engagé à être le principal partenaire de ses clients pour la transition vers un monde carboneutre. Nous investissons dans l’énergie produite au Canada et soutenons des initiatives comme Breakthrough Energy afin de commercialiser l’innovation énergétique à grande échelle. Depuis 2010, nous gérons également nos propres activités de manière à atteindre l’objectif de réduction à zéro des émissions nettes.
Alors que le monde réévalue sa dépendance à l’énergie russe et cherche des solutions de rechange, les pays risquent de répéter les mêmes erreurs : un approvisionnement en énergie auprès de pays qui ont un bilan inquiétant en matière de droits de la personne, une potentielle régression de leurs objectifs de transition énergétique ou un désinvestissement général qui s’accompagnera d’instabilité.
L’avenir de la sécurité énergétique mondiale appartiendra aux pays qui peuvent fournir des sources d’énergie éthiques et durables. Cela met le Canada – à la fois un important producteur de pétrole et de gaz qui investit massivement dans les technologies de réduction des émissions ainsi qu’une démocratie pluraliste et un défenseur des droits de la personne – en excellente position pour mener le bal.
Une étude des principaux pays producteurs de pétrole menée par BMO Marchés des capitaux en 2019, qui examinait l’ensemble des grandes préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance, a révélé que le Canada était clairement le leader mondial. Compte tenu des investissements importants en recherche et développement depuis l’étude, la position du Canada est encore plus évidente aujourd’hui.
Les sociétés énergétiques canadiennes ont mené le bal à l’échelle mondiale depuis 2010 en termes d’investissements dans la technologie, qui ont totalisé plus de 13,1 milliards de dollars. Cette position de premier plan en matière de recherche et développement a fait en sorte que l’intensité moyenne des émissions déclarées des producteurs de pétrole à forte capitalisation du Canada a diminué d’environ 25 % depuis 2013.
L’Initiative pour des sables bitumineux carboneutres mise de l’avant par les grands producteurs canadiens témoigne d’un engagement supplémentaire à décarboniser la production de pétrole. Le soutien du Canada à l’engagement mondial sur le méthane lors de la conférence COP26 facilitera également la réduction des émissions.
Le Canada peut encore se transformer en grand fournisseur mondial d’énergies renouvelables et décarbonées. Il faudra d’importantes sources de capitaux pour investir dans de nouveaux projets de transport, dans la modernisation des projets de transport existants afin de réduire leur empreinte énergétique et de les adapter aux combustibles de transition énergétique (comme l’hydrogène), et dans la recherche et le développement au sein du secteur.
Il faudra également que les dirigeants politiques de tous les niveaux en Amérique du Nord prennent certains risques électoraux en permettant la construction de pipelines qui achemineront en toute sécurité plus d’énergie nord-américaine vers les marchés mondiaux qui ont désespérément besoin de sources diversifiées. Le secteur bancaire est prêt à soutenir les projets qui reçoivent un appui politique pour réussir.
Jusqu’en 2050 et au-delà, il y aura un besoin mondial important pour l’énergie canadienne. Faisons aujourd’hui les choix qui assureront la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord, et qui permettront au Canada de remplir le rôle qui lui est destiné de leader de la production d’énergie.
Darryl White est chef de la direction de BMO, la huitième banque en importance pour son actif en Amérique du Nord servant plus de 13 million…(..)
Voir le profil complet >Publié dans le Globe and Mail le 12 mars 2022.
La tragédie humanitaire en Ukraine est terrible, mais la détermination des Ukrainiens et l’immense vague de soutien à leur égard redonnent confiance en l’humanité.
De nombreuses conventions auparavant admises ont récemment été bousculées, et l’invasion russe a remis en question la dépendance du monde à la Russie, à titre de grand producteur d’énergie.
La situation aurait toutefois pu être différente. Les choix en matière de politiques publiques ont de grandes répercussions. Envisagez une autre réalité : Et si les gouvernements nord-américains avaient fait la promotion des projets d’oléoducs Keystone XL et Énergie Est et les avaient finalement autorisés, au lieu de les empêcher?
Il faut féliciter le gouvernement du Canada d’avoir mis en œuvre le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain. Avec les deux autres oléoducs, les volumes d’exportation de pétrole et de produits pétroliers du Canada auraient été 35 % plus élevés qu’ils ne le sont aujourd’hui, selon les projections de BMO Marchés des capitaux. Ils auraient donné au pays une plus grande influence géopolitique et une clientèle plus mondiale pour ses produits énergétiques. Les marchés locaux auraient la protection dont ils ont grandement besoin contre les effets inflationnistes douloureux du choc actuel affectant l’offre. Et les entreprises et les consommateurs connaîtraient des coûts énergétiques plus bas et une inflation plus faible.
En outre, la sécurité énergétique actuelle des États-Unis et de l’Europe aurait été fondamentalement renforcie. Les États-Unis pourraient cesser complètement de dépendre de la Russie, et l’Europe serait en mesure de diminuer sa dépendance d’au moins 8 %. Le monde serait moins vulnérable aux actions de n’importe quel pays.
Certains soutiendront que le nouveau paradigme constitue le moment idéal de délaisser entièrement les sources d’énergie traditionnelles. D’autres chercheront à tirer parti de cette incertitude géopolitique pour opérer un retour en arrière et freiner les progrès dans la lutte contre les changements climatiques. Mais les acteurs du secteur pétrolier et gazier et ceux qui cherchent à s’en désinvestir ne devraient pas débattre de leurs intérêts respectifs.
Nous devrions trouver des occasions au croisement de ces intérêts en ce qui concerne le développement de méthodes plus propres d’extraction d’énergies carbonées, le développement d’infrastructures de captation et de stockage du carbone et un investissement plus important dans des sources renouvelables évolutives pour alimenter notre croissance et nous permettre d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Bien entendu, qui dit carboneutralité ne dit pas production ou consommation nulles de pétrole et de gaz. Comme l’a déclaré l’Agence internationale de l’énergie, le pétrole et le gaz continueront de jouer un rôle important dans le système énergétique mondial au cours des prochaines décennies. Tout plan crédible doit tenir compte du fait que la transition énergétique prendra du temps et que les besoins du monde en énergie continueront de croître à mesure que les économies et les populations des marchés émergents prendront de l’expansion.
Mais la hausse des prix de l’énergie, causée par le contexte géopolitique actuel, met en évidence que des sources de pétrole et de gaz durables et éthiques seront nécessaires pour favoriser la sécurité énergétique tout en réduisant au minimum les répercussions sur les droits de la personne et l’environnement.
C’est pourquoi BMO s’est engagé à être le principal partenaire de ses clients pour la transition vers un monde carboneutre. Nous investissons dans l’énergie produite au Canada et soutenons des initiatives comme Breakthrough Energy afin de commercialiser l’innovation énergétique à grande échelle. Depuis 2010, nous gérons également nos propres activités de manière à atteindre l’objectif de réduction à zéro des émissions nettes.
Alors que le monde réévalue sa dépendance à l’énergie russe et cherche des solutions de rechange, les pays risquent de répéter les mêmes erreurs : un approvisionnement en énergie auprès de pays qui ont un bilan inquiétant en matière de droits de la personne, une potentielle régression de leurs objectifs de transition énergétique ou un désinvestissement général qui s’accompagnera d’instabilité.
L’avenir de la sécurité énergétique mondiale appartiendra aux pays qui peuvent fournir des sources d’énergie éthiques et durables. Cela met le Canada – à la fois un important producteur de pétrole et de gaz qui investit massivement dans les technologies de réduction des émissions ainsi qu’une démocratie pluraliste et un défenseur des droits de la personne – en excellente position pour mener le bal.
Une étude des principaux pays producteurs de pétrole menée par BMO Marchés des capitaux en 2019, qui examinait l’ensemble des grandes préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance, a révélé que le Canada était clairement le leader mondial. Compte tenu des investissements importants en recherche et développement depuis l’étude, la position du Canada est encore plus évidente aujourd’hui.
Les sociétés énergétiques canadiennes ont mené le bal à l’échelle mondiale depuis 2010 en termes d’investissements dans la technologie, qui ont totalisé plus de 13,1 milliards de dollars. Cette position de premier plan en matière de recherche et développement a fait en sorte que l’intensité moyenne des émissions déclarées des producteurs de pétrole à forte capitalisation du Canada a diminué d’environ 25 % depuis 2013.
L’Initiative pour des sables bitumineux carboneutres mise de l’avant par les grands producteurs canadiens témoigne d’un engagement supplémentaire à décarboniser la production de pétrole. Le soutien du Canada à l’engagement mondial sur le méthane lors de la conférence COP26 facilitera également la réduction des émissions.
Le Canada peut encore se transformer en grand fournisseur mondial d’énergies renouvelables et décarbonées. Il faudra d’importantes sources de capitaux pour investir dans de nouveaux projets de transport, dans la modernisation des projets de transport existants afin de réduire leur empreinte énergétique et de les adapter aux combustibles de transition énergétique (comme l’hydrogène), et dans la recherche et le développement au sein du secteur.
Il faudra également que les dirigeants politiques de tous les niveaux en Amérique du Nord prennent certains risques électoraux en permettant la construction de pipelines qui achemineront en toute sécurité plus d’énergie nord-américaine vers les marchés mondiaux qui ont désespérément besoin de sources diversifiées. Le secteur bancaire est prêt à soutenir les projets qui reçoivent un appui politique pour réussir.
Jusqu’en 2050 et au-delà, il y aura un besoin mondial important pour l’énergie canadienne. Faisons aujourd’hui les choix qui assureront la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord, et qui permettront au Canada de remplir le rôle qui lui est destiné de leader de la production d’énergie.
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