Livre bleu de BMO — Printemps 2022
-
Signet
-
Imprimer
Croissance et inflation dans l’ensemble du Canada
L’économie canadienne connaît une forte croissance. La plupart des secteurs et des segments du marché du travail se sont complètement remis de la pandémie et la Banque du Canada resserre maintenant sa politique monétaire. Le produit intérieur brut (PIB) réel devrait augmenter de 3,5 % cette année, soit un taux inférieur à celui de 4,6 % en 2021, mais toujours nettement au-dessus de son taux de croissance potentielle. Par ailleurs, compte tenu de l’inflation latente et nettement supérieure au taux cible de la Banque du Canada, on s’attend à une hausse constante des taux d’intérêt jusqu’en 2023.
À l’échelle régionale, toutes les provinces sont en essor et une croissance supérieure au potentiel est attendue dans l’ensemble du pays cette année. La Colombie-Britannique devrait afficher une croissance supérieure à la moyenne de 3,8 %. Les travaux de réparation et de reconstruction après les inondations lui confèrent une importante force sous-jacente. Malgré les fluctuations du PIB déclaré liées aux catastrophes naturelles, la province semble fondamentalement solide.
L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador profitent également de la flambée des prix du pétrole. Le prix du West Texas Intermediate (WTI) devrait s’établir en moyenne à 100 $ le baril cette année, avant de redescendre à environ 85 $ en 2023, ce qui procurera un soutien du revenu important à ces provinces. La croissance de 5,0 % du PIB réel en Alberta sera probablement la plus forte au pays cette année, en partie grâce à la reprise de la production de pétrole, mais aussi à la vigueur généralisée de la consommation et du secteur de l’habitation. À long terme, il est certain que les provinces devront s’adapter au délaissement généralisé des combustibles fossiles, mais leurs perspectives à court terme sont solides.
Le Manitoba a toujours eu l’économie la plus stable de toutes les provinces. Sa base industrielle diversifiée lui procure une marge de sécurité. Même si la sécheresse a représenté un défi de taille l’an dernier, la stabilité est toujours au rendez-vous, puisqu’une croissance de 3,3 % est attendue en 2022. La récolte de cette année a une importante incidence sur les perspectives de la région, mais aussi sur les prix mondiaux des aliments, en raison de la sécheresse brutale de l’an dernier et des stocks mondiaux de céréales très limités. Un retour à une récolte plus normale pourrait procurer un gain inattendu au secteur malgré les prix records des céréales, alors que la Saskatchewan profite également de la hausse des prix de la potasse.
Lorsque la pandémie a frappé, l’Ontario affichait les plus fortes tendances de croissance en plus de 15 ans, mais l’essor de la province a été freiné puisqu’on y retrouve le centre urbain le plus important au pays et que ses mesures de lutte contre la COVID-19 étaient parmi les plus restrictives au pays. Par contre, son économie est actuellement en plein essor. De plus, le retour à un niveau d’activité plus élevé dans le secteur des services, surtout dans le Grand Toronto, semble plus soutenable qu’au cours des vagues précédentes de la pandémie, même si celui du secteur de l’habitation ralentit. Le PIB réel devrait augmenter de 3,4 % cette année et de 3,0 % en 2023, ce qui correspond à peu près à la moyenne nationale.
De même, le Québec est sur le point de se retailler une place comme moteur de l’économie canadienne, même si la croissance de son PIB réel devrait quelque peu ralentir pour s’établir à 2,9 % en 2022 après une hausse de 6,2 % (la plus élevée au pays) l’an dernier. La province subira les contrecoups des hausses des prix du gaz et des taux hypothécaires, mais la valeur relativement faible du dollar canadien procure un certain allégement aux régions du Centre du Canada par rapport aux hausses des prix du pétrole précédentes.
Enfin, le Canada Atlantique se porte bien, sa croissance devrait dépasser son potentiel cette année. Les provinces bénéficieront de la reprise en force des voyages à l’été 2022. Les mouvements de population sont également très positifs, car la migration d’autres régions du Canada stimule la consommation et le secteur de l’habitation.
Économies provinciales
Toutes les provinces canadiennes connaissent une croissance soutenue supérieure à leur potentiel. Maintenant que les mesures les plus restrictives liées à la pandémie sont derrière nous (du moins, nous l’espérons), nous pouvons remettre au premier plan les moteurs économiques plus traditionnels du Canada. Les données démographiques, les prix des ressources, la capacité fiscale et les diverses tendances sectorielles sont des exemples de ces moteurs qui recommencent à prendre de l’importance et à créer des écarts dans les perspectives de croissance.
D’autre part, l’inflation est un grave problème économique à l’heure actuelle. Le taux d’inflation global au Canada s’élevait à 5,7 % sur 12 mois en février, soit le taux le plus élevé depuis 31 ans. Le problème est que l’inflation est généralisée dans toutes les catégories de dépenses, mais aussi dans l’ensemble du pays. Cette hausse reflète l’énorme augmentation de la demande de biens pendant la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail et l’envolée des prix des produits de base. Selon nous, l’inflation finira par ralentir pour se rapprocher du taux cible de 2 %, mais seulement après une série de hausses des taux d’intérêt par la Banque du Canada et la Réserve fédérale, qui auront pour effet d’atténuer la demande.
Colombie-Britannique
L’économie de la Colombie-Britannique devrait croître de 3,8 % cette année, soit légèrement au-dessus du taux de 3,5 % estimé pour l’ensemble du Canada. L’économie provinciale est sortie relativement indemne de certaines perturbations majeures, notamment la pandémie et les inondations. La réouverture de l’économie et la reprise des voyages et des dépenses en immobilisations plus durables devraient lui permettre de générer une croissance économique supérieure à la moyenne.
Le taux de chômage devrait diminuer pour s’établir à 4,7 % en moyenne en 2022, ce qui pourrait bien être le plus bas niveau au Canada. Le marché de l’emploi s’est remis relativement rapidement des pertes subies pendant la pandémie.
Le marché de l’habitation demeure extrêmement vigoureux. En février, les prix de référence à Vancouver avaient augmenté de 21 % sur 12 mois. Les prix des copropriétés ont progressé au début de l’année, et la vigueur du marché des maisons individuelles persiste.
La province de la Colombie-Britannique prévoit un déficit de 5,5 G$ pour l’exercice 2022-2023, soit 1,5 % du PIB. Il s’agit d’une importante détérioration pour la province, qui avait presque atteint l’équilibre budgétaire à l’exercice 2021-2022.
Alberta
L’économie de l’Alberta devrait connaître une croissance de 5,0 %, probablement la plus forte du pays cette année, grâce à la flambée des prix du pétrole qui ravive la confiance des consommateurs et des entreprises. La croissance devrait ralentir pour s’établir à 3,8 % l’an prochain, mais la province devrait encore demeurer en tête du peloton si le prix du pétrole maintient une certaine vigueur, même en supposant que la forte hausse provoquée par la situation géopolitique s’atténue.
Après avoir chuté tout au long de 2020, la production de pétrole a retrouvé les niveaux de capacité qui prévalaient avant la pandémie ou presque. L’augmentation des dépenses en immobilisations dans le secteur devrait être très forte dans l’année à venir, mais le niveau de dépenses demeure inférieur à la moitié de son sommet de 2014. Même si nous ne nous attendons pas à une recrudescence des investissements dans les nouveaux projets, les flux de trésorerie pour le secteur semblent très bien soutenus. Les entreprises locales et l’État verront donc leurs recettes augmenter.
Le marché du travail se redresse rapidement et le taux de chômage est maintenant inférieur à 7 %, après avoir atteint 15 % au début de 2020. Compte tenu des solides perspectives à court terme dans la province, nous nous attendons à ce que le taux de chômage de l’Alberta passe sous la moyenne nationale l’an prochain, un redressement impressionnant alors qu’il était à la traîne depuis 2015.
Le regain d’optimisme économique et le resserrement du marché du travail ont très vite réveillé le marché de l’habitation. Les prix à Calgary ont bondi de 16 % sur 12 mois, atteignant des sommets records et inversant rapidement un repli de six ans. Les conditions du marché immobilier commercial demeurent encore plus difficiles et les taux d’inoccupation élevés persistent sur le marché des immeubles de bureaux au centre-ville.
La province de l’Alberta prévoit atteindre l’équilibre budgétaire à l’exercice 2022-2023 (surplus de 511 M$) pour la première fois en huit ans, grâce aux mesures de réduction des dépenses antérieures et à la flambée des prix du pétrole. Ce revirement spectaculaire permet également à l’Alberta de redevenir la province ayant la dette nette la plus basse au Canada.
Saskatchewan
L’économie de la Saskatchewan devrait enregistrer une solide croissance de 3,8 % cette année et donc se retrouver à nouveau au-dessus de la moyenne nationale après avoir été à la traîne pendant sept des huit dernières années.
Le secteur des ressources a repris de la vigueur grâce à la hausse des prix du pétrole et de la potasse. Même si la production de pétrole n’est pas encore aussi forte qu’elle l’était avant la pandémie, les revenus seront très bien soutenus. Parallèlement, puisque le contexte géopolitique a fait grimper en flèche les prix de la potasse et que BHP a donné le feu vert au colossal projet Jansen, l’activité sera soutenue au cours des cinq prochaines années, jusqu’au retour de la production attendue. En effet, les intentions d’investissements en immobilisations semblent solides cette année dans la province, qui attend la croissance globale la plus élevée depuis 2010.
Le taux de chômage baisse rapidement et est passé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis le milieu de 2015, alors que le marché de l’emploi se resserre. Malgré tout, la province continue d’enregistrer une émigration interprovinciale nette vers d’autres provinces en meilleure posture.
La province de la Saskatchewan prévoit un déficit de 463 M$ à l’exercice 2022-2023, un chiffre nettement inférieur au déficit de 2,2 G$ prévu pour l’instant à l’exercice 2021-2022. L’amélioration est attribuable à la diminution des dépenses, qui avaient atteint des niveaux très élevés.
Manitoba
L’économie du Manitoba devrait croître de 3,3 % cette année, soit un peu moins que la croissance nationale, après avoir enregistré un rendement relativement plus faible en 2021. La croissance est estimée à 3,0 % pour 2021, comparativement à 4,6 % pour l’ensemble du Canada, les conditions difficiles de récolte ayant eu une incidence sur le résultat. Le Manitoba demeure une province stable. Son économie est diversifiée et ne repose pas sur un seul secteur.
En février, la province affichait un taux de chômage de 4,8 %, un taux nettement inférieur à celui observé avant la pandémie. L’amélioration tient en partie à une forte progression de l’emploi au cours des six derniers mois, la population active affichant également une croissance soutenue.
Le marché de l’habitation est extrêmement vigoureux, mais pas encore aussi surchauffé que dans de nombreuses autres régions du pays. Le volume des ventes est bien en deçà des sommets atteints au début de 2021, mais demeure à peu près 15 % au-dessus des normes observées avant la pandémie. En février, le prix de référence à Winnipeg affichait une hausse de 13,6 % sur 12 mois.
Le budget de la province du Manitoba pour l’exercice 2022-2023 n’est pas encore public. Dans la dernière mise à jour relative à la situation financière, le déficit pour l’exercice 2021-2022 s’établissait à 1,1 G$, soit un pourcentage modeste de 1,5 % du PIB.
Ontario
L’économie de l’Ontario devrait afficher une croissance de 3,4 % cette année, soit un taux inférieur à la moyenne nationale et un ralentissement par rapport à la hausse de 4,4 % en 2021. Les restrictions liées à la COVID-19 en début d’année ont de nouveau entravé la reprise, mais ont eu des répercussions temporaires et moins importantes que lors des autres vagues. Compte tenu de la réouverture plus générale de l’économie, l’Ontario devrait profiter de la reprise des dépenses liées aux services (et le Grand Toronto aussi).
Le marché du travail est très vigoureux. L’emploi a atteint un sommet record en février et la totalité des pertes d’emplois à temps plein et à temps partiel liées à la pandémie a été récupérée. Les emplois dans le secteur des services ont aussi atteint un sommet record, malgré l’écart encore important dans les services d’hébergement et de restauration. Tout au long de la pandémie, les secteurs des finances, des services professionnels et de la technologie ont embauché beaucoup et presque sans interruption.
Les marchés de l’habitation de l’Ontario sont toujours exceptionnellement robustes, voire surchauffés. Les ventes à l’échelle de la province dépassent toujours de près de 30 % les normes observées avant la pandémie. Les marchés des maisons individuelles en banlieue, des petites villes, des régions rurales et des chalets ont enregistré une croissance spectaculaire, et le marché des copropriétés au centre-ville vient d’emboîter le pas. Les prix de référence des maisons individuelles dans le Grand Toronto ont enregistré une hausse de 38 % sur 12 mois, comparativement à 30 % sur 12 mois pour les copropriétés. La très forte demande sera maintenant mise à l’épreuve par la hausse des taux hypothécaires. Selon nous, la Banque du Canada entamera une succession rapide de hausses des taux d’intérêt qui, au bout du compte, devraient équilibrer le marché. Entre-temps, l’offre demeure robuste. Un nombre record d’unités sont en construction, puisque le nombre de mises en chantier a atteint un sommet de 100 000 en 2021.
Dans le secteur de l’immobilier commercial, le taux d’inoccupation des bureaux au centre-ville a diminué à 9,7 %, alors qu’il avait atteint un sommet de 12,4 % selon CBRE. L’achat net a affiché des résultats positifs, mais l’augmentation des loyers continue de subir des pressions. D’autres sous-secteurs, comme le secteur industriel, demeurent extrêmement vigoureux.
Le budget de l’Ontario pour l’exercice 2022-2023 devrait être publié avant l’élection au début juin.
Québec
L’économie du Québec devrait enregistrer une forte croissance de 6,2 % l’an dernier, ce qui la positionnera possiblement en tête des provinces en cette fin de pandémie. La croissance devrait ralentir pour s’établir à un taux plus modeste de 2,9 % cette année, mais ce taux demeurera bien au-dessus du potentiel de la province. Le Québec était en position de force relative avant la pandémie et nous demeurons optimistes quant à ses perspectives de croissance pour les prochaines années.
Par contre, la flambée des prix du pétrole a fait pencher la balance du côté de l’Ouest du Canada et le Québec ressort habituellement perdant d’un tel revirement. La situation actuelle devrait néanmoins être moins prononcée que sa période de faiblesse relative au milieu des années 2010. Comme la valeur du huard n’a pas bondi en même temps que les prix du pétrole, l’incidence se fera moins sentir sur les exportations et le secteur manufacturier. Comme il est peu probable que les essors des dépenses en immobilisations et de l’emploi à en Alberta se répètent, le Québec aura plus de difficulté à attirer de la main-d’œuvre.
Le marché de l’habitation est extrêmement vigoureux. Les ventes et les prix continuent de grimper à Montréal. En février, les prix de référence dans cette ville avaient augmenté de plus de 20 % sur 12 mois. Cette hausse est attribuable en partie à l’incidence des taux hypothécaires historiquement bas et à l’augmentation de la demande de maisons plus grandes, comme c’est le cas dans d’autres grandes villes. La construction résidentielle a réagi à la demande, les mises en chantier ayant atteint un nombre record de 70 000 unités en 2021.
La province du Québec prévoit un déficit de 3,0 G$ à l’exercice 2022-2023, soit un pourcentage modeste de 0,6 % du PIB. La mesure phare du budget de 2022, soit le versement direct de 500 $ à 6,4 millions de personnes avant la fin du mois de mars, coûtera 3,3 G$. L’attention sera maintenant rivée sur l’élection prévue en octobre.
Nouveau-Brunswick
L’économie du Nouveau-Brunswick devrait croître de 2,0 % cette année, ce qui est inférieur à la moyenne nationale. Rappelons que la contraction liée à la pandémie a aussi été beaucoup plus faible que dans la plupart des autres régions et que la province a donc moins de rattrapage à faire.
Le taux de chômage est passé sous la barre des 8 % au début de 2022, ce qui suit la tendance observée au cours des trois années avant la pandémie. L’emploi dans les secteurs touchés par la pandémie, comme ceux du commerce, de l’hébergement et de la restauration, a entièrement effacé les pertes de 2020, et l’emploi dans le secteur des services dépasse les niveaux observés avant la pandémie. Cependant, le taux de participation à l’emploi demeure faible, soit actuellement plus d’un pour cent sous le taux de février 2020.
La population a enregistré une croissance de 1,7 % sur 12 mois, soit le rythme le plus rapide depuis le milieu des années 1970, grâce à un bond de l’immigration internationale et de la migration interprovinciale. Cette dernière s’explique par la popularité du télétravail et du travail hybride, qui amène les familles à chercher des logements plus grands et abordables. Cette situation a causé une hausse des loyers à l’échelle locale et des prix des maisons.
Le Nouveau-Brunswick a révisé ses estimations pour l’exercice 2021-2022 et, plutôt qu’un déficit de 244 M$, elle prévoit un surplus de 488 M$, qui diminuera à 35 M$ à l’exercice 2022-2023. La province prévoit maintenir un léger excédent tout au long de l’exercice 2024-2025, ce qui souligne le redressement marqué de sa situation budgétaire.
Nouvelle-Écosse
L’économie de la Nouvelle-Écosse devrait croître de 2,2 % cette année, après une forte remontée de 3,2 % l’an dernier. Dans l’ensemble, le Canada atlantique a été relativement épargné par les cas de COVID-19 et les confinements en découlant et a donc moins de rattrapage à faire. Cependant, les tendances démographiques et la reprise du tourisme devraient encore lui permettre d’atteindre une croissance à court terme bien supérieure à son potentiel.
En début d’année, le tourisme international au Canada était en hausse par rapport aux creux atteints pendant la pandémie, mais n’a jamais dépassé 30 % de son niveau de 2019. Grâce à l’assouplissement des restrictions à la frontière, le tourisme devrait atteindre son sommet depuis le début de la pandémie à l’été 2022.
Le marché du travail est également robuste. En février, le taux de chômage a chuté à 6,6 %, alors que l’emploi continuait de grimper, dépassant maintenant de plus de 2 % le taux d’avant la COVID-19. Alors que les emplois à temps plein ont bondi, les emplois à temps partiel ont été plus volatils et l’embauche dans les hôtels et restaurants est instable.
L’activité sur le marché de la revente de maisons demeure extrêmement forte, même si les ventes ont fortement chuté par rapport aux sommets atteints au début de 2021. Les tendances de l’activité sont toujours bien au-dessus des normes d’avant la pandémie.
L’augmentation du solde migratoire interprovincial s’ajoute au regain de l’immigration internationale. Le prix de vente moyen dans la région de Halifax-Dartmouth a atteint près de 600 000 $, alors qu’il s’établissait à environ 330 000 $ à la fin de 2019.
La province de la Nouvelle-Écosse prévoit un déficit de 506 M$ pour l’exercice 2022-2023, soit 1 % du PIB. Le déficit devrait persister au cours des quatre prochains exercices et le fardeau de la dette nette augmenter graduellement.
Île-du-Prince-Édouard
L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard devrait croître de 2,1 % cette année, alors que la reprise se poursuit à un rythme soutenu. Rappelons que la province connaissait un essor considérable avant l’éclatement de la pandémie de COVID-19, affichant la plus forte croissance économique au pays en 2019. Certains signes de vigueur se maintiennent, notamment l’évolution démographique et la reprise probable du tourisme.
Le tourisme et les visiteurs saisonniers durant les mois d’été représentent d’importants moteurs de l’activité économique locale, et ces deux facteurs demeurent mis à rude épreuve. Cependant, comme les voyageurs en provenance des provinces de l’Atlantique et du reste du Canada sont de retour et le désir de voyager se fait encore plus sentir, le tourisme en provenance des États-Unis et du Canada devrait connaître son meilleur été depuis le début de la pandémie. Entre-temps, l’afflux de population en provenance de l’étranger et d’autres régions du Canada continuera de soutenir la forte demande de logements.
Le taux de chômage est d’environ 9 %, ce qui est relativement bas pour la province, et l’emploi a aussi atteint des sommets inégalés. L’embauche à temps plein a été très forte tout au long de 2021, et l’élan s’est maintenu en début d’année.
La province de l’Île-du-Prince-Édouard prévoit un déficit budgétaire de 93 M$ à l’exercice 2022-2023, soit un manque à gagner de 66 M$ de plus qu’à l’exercice précédent. Ce déficit représente un pourcentage modeste 1 % du PIB, mais il s’agit d’une diminution de 0,7 % par rapport à l’exercice 2021-2022.
Terre-Neuve-et-Labrador
L’économie de Terre-Neuve-et-Labrador devrait croître de 3,0 % cette année, une deuxième année de croissance forte. La flambée des prix du pétrole donnera une impulsion aux revenus dans la province. Cette dernière était déjà aux prises avec des défis avant la pandémie, mais se porte mieux et profitera d’une hausse notable à venir des recettes de l’administration publique provenant des redevances.
Même si la production pétrolière est toujours affligée par la baisse des réserves (Hibernia et White Rose) et l’interruption du projet Terra Nova, le projet Hebron continue à maintenir une production stable. De plus, la valeur de la production a bondi en même temps que les prix.
Le taux de chômage est largement inférieur aux sommets atteints en 2020 et s’établissait à environ 12,5 % au début de 2022. L’emploi a récupéré toutes les pertes subies dans les deux dernières années, mais les niveaux actuels devraient demeurer stables à long terme, après une autre croissance modeste à court terme.
L’emploi dans les secteurs associés au tourisme demeure le maillon faible, mais les voyages devraient reprendre en force cet été.
Le budget de la province de Terre-Neuve-et-Labrador pour l’exercice 2022-2023 sera publié le 7 avril. Les prix élevés du pétrole feront croître considérablement les recettes pendant l’exercice.
Technologie et innovation
Au cours de la dernière année, le secteur de la technologie et de l’innovation a subi de profonds changements. Au début de la pandémie, la demande pour les sociétés du secteur a alimenté une forte croissance. Le télétravail est devenu la norme et les entreprises du secteur ont adopté cette nouvelle normalité, qui leur permettait de puiser dans un bassin plus vaste d’employés provenant de différentes régions. Il n’était pas rare d’entendre des dirigeants du secteur affirmer qu’ils ne retourneraient peut-être jamais dans leurs bureaux et qu’ils se réjouissaient de recruter des employés talentueux de différents endroits à tous les échelons.
Cependant, certaines entreprises de technologie optent maintenant pour le retour au bureau. Ce changement de discours inattendu vient du désir des dirigeants de préserver la culture et la collaboration, qui, selon eux, sont plus faciles à établir dans un bureau.
La demande d’employés du secteur de la technologie demeure élevée. Ainsi, malgré le retour au bureau, la souplesse demeure primordiale pour attirer et maintenir en poste les employés talentueux.
C’est toutefois la baisse des valorisations sur les marchés publics qui retient l’attention des entreprises du secteur, du moins celle des sociétés privées. Les actions liées à la pandémie se négocient à la baisse parce que la croissance pourrait ne pas être aussi forte après la réouverture des économies dans le monde. Même si le capital privé demeure vigoureux, les sociétés devront concilier l’emprunt et la réduction du taux d’épuisement du capital face à la potentielle baisse des valorisations.
Cela dit, les entreprises technologiques de logiciels sont toujours en position de force, car le besoin de plateformes de commerce électronique se maintient. La pandémie a certainement renforcé l’importance de l’univers numérique, et le contexte géopolitique récent a favorisé grandement les entreprises de cybersécurité. Par ailleurs, les entreprises du secteur de la biotechnologie qui travaillent sur la lutte contre les variants de la COVID-19 seront sans aucun doute toujours sollicitées par les gouvernements et les autorités de la santé publique pendant un certain temps.
La hausse récente de l’inflation n’a pas eu d’incidence marquée sur le secteur. Les fluctuations des prix des biens et des marchandises ont eu un effet minime. Jusqu’à présent, les hausses de salaire importantes sont attribuables à la demande.
Au bout du compte, nous nous attendons à ce que 2022 demeure une excellente année pour le secteur de la technologie.
Agriculture
Les consommateurs ressentent la hausse des prix à l’épicerie, mais les producteurs agricoles canadiens ressentent aussi de la pression, puisque les coûts liés à la culture, à la production et à l’approvisionnement des aliments ne cessent d’augmenter en cette période d’incertitude.
Le rendement total des cultures au Canada a été de 30 % inférieur à la moyenne en 2021 en raison de la sécheresse qui a sévi dans l’Ouest. Même si les bonnes récoltes dans l’Est du Canada ont compensé en partie cette baisse, le retour de précipitations normales cette année sera essentiel au rétablissement des cultures, des pâturages et des stocks d’aliments pour animaux.
Les dépenses d’exploitation (engrais, aliments pour animaux, carburant, semences, réparations, main-d’œuvre) ont toutes augmenté de façon exponentielle en raison du resserrement de l’offre et de la forte demande. Même si les prix élevés des produits de base ont été bénéfiques pour les producteurs de céréales et de graines oléagineuses, le coût des aliments pour animaux est un enjeu de taille pour les éleveurs de bétail et producteurs laitiers depuis le milieu de 2021 (tout comme leur approvisionnement). La situation ne s’améliorera probablement pas tant que la production ne sera pas revenue à la normale.
La situation en Europe a des répercussions majeures : la Russie et l’Ukraine sont d’énormes producteurs mondiaux d’engrais, de céréales et d’oléagineux. La guerre et les sanctions économiques ont pour effets cumulés de restreindre l’offre sur un marché déjà étroit et de faire grimper les prix.
Les chaînes d’approvisionnement ont encore du rattrapage à faire après deux années de graves perturbations causées par la pandémie. Depuis le début du déconfinement à l’échelle mondiale, la demande de pratiquement tout a bondi et le coût du transport des marchandises est extrêmement élevé.
Malgré tous ces obstacles, les producteurs sont capables de maintenir des marges positives et ce devrait toujours être le cas dans les 12 prochains mois. La gestion de la production et du risque lié aux prix préoccupe tout le monde.
La production intérieure de canola et de légumineuses au Canada sera soutenue à long terme par l’augmentation de la capacité de transformation dans les Prairies, ce qui réduira notre dépendance aux marchés d’exportation.
L’incertitude constante amène une volatilité presque sans précédent. Dans tout ce chaos se cachent tout de même des occasions. Toujours résilients, les producteurs canadiens manœuvrent prudemment dans cette conjoncture afin de cultiver et de produire les meilleures récoltes possible.
Secteur immobilier
Le marché canadien de l’habitation a été incroyablement vigoureux pendant la pandémie de COVID-19 et sa force se maintient malgré l’imminente hausse des taux d’intérêt.
Selon nous, de vigoureux facteurs favorables en croissance aideront à compenser les facteurs défavorables de la hausse des taux d’intérêt. Au début de la pandémie, le Canada avait atteint un record en accueillant plus de 340 000 immigrants. Ce nombre soutient la demande actuelle et devrait atteindre 450 000 selon les prévisions. Il y a deux ans, l’objectif était de former plus de 200 000 nouveaux ménages et nous nous attendons à ce que cette tendance soit à la hausse. Maintenant que les différents confinements sont derrière nous, nous avons également renoué avec les niveaux d’emploi records d’avant la pandémie. Ces deux facteurs clés jouent un rôle dans la demande de logements et contribuent à l’effervescence du marché.
Il ne fait aucun doute que les hausses de taux d’intérêt atténueront quelque peu la demande, mais les deux facteurs démographiques susmentionnés ne seront pas affectés. Il pourrait même y avoir un bref allégement modeste des prix pendant un ou deux trimestres, ce qui donnera un petit coup de pouce aux acheteurs.
Du côté des logements en location, nous constatons également que les marchés sont robustes et, par conséquent, de moins en moins abordables, mais la location demeure le moyen le plus abordable pour de nombreux Canadiens de se loger.
Dans le secteur commercial, la demande de propriétés industrielles a grimpé pour soutenir le traitement des commandes en ligne, dont le nombre a explosé pendant la pandémie. Face au resserrement de l’offre à l’approche de la pandémie, les loyers industriels et la valeur des propriétés ont bondi et le taux d’inoccupation est minime. Par ailleurs, une tendance vers la stabilisation se dessine pour le commerce de détail. Alors que les tendances du commerce électronique ont été repoussées aux limites structurelles pendant la pandémie, moins de possibilités de croissance s’offrent à lui à l’heure actuelle.
Du côté des bureaux, la popularité de la formule de travail hybride continue d’exercer des pressions à la baisse sur le marché. Dans l’ensemble, nous estimons une incidence de 20 % sur la demande, qui mettra encore quelques années à se rétablir. Lorsque tout sera derrière nous, les bureaux demeureront le lieu de travail principal et le secteur des immeubles de bureaux restructuré devrait reprendre sa croissance en parallèle avec le PIB.
Hébergement
Les clients du secteur de l’hébergement de BMO ont été mis à rude épreuve pendant la pandémie de COVID-19. Ce qui devait initialement être une période difficile de trois à six mois s’est étiré sur plusieurs années. Cependant, la majorité des clients s’en sont tirés et nous avons commencé à voir le marché revenir presque à la normale.
Ils ont réussi à tenir le phare pendant la reprise des deux dernières années grâce à des prêteurs patients et compétents, aux considérables programmes d’aide gouvernementaux et à l’adaptation très efficace de leurs modes de prestation de services aux réalités économiques actuelles. À BMO, nous sommes particulièrement honorés de voir que certains clients qui ont eu besoin de financement pour leur rétablissement au cours de la première partie de la pandémie demandent maintenant notre aide pour leur croissance. Même si nos clients continuent à composer avec la reprise, ce type d’activité prouve que leurs énormes efforts portent leurs fruits et que les perspectives sont bonnes.
Naturellement, la situation actuelle de hausse du taux d’inflation et des taux d’intérêt a des conséquences sur eux. Les décisions sont prises en fonction de ce nouveau contexte, qui affecte le niveau d’endettement des entreprises et les décisions concernant le type de taux d’intérêt associé à leur dette et la durée de la période d’intérêt. Par contre, la situation n’empêche pas les propriétaires d’exécuter leurs plans. Comme ils l’ont fait au cours des deux dernières années, ils modifieront leurs stratégies au besoin pour s’adapter à l’environnement en constante évolution.
Bref, les décisions sont prises dans une perspective à long terme dans le secteur avec l’aide de partenaires qui partagent le même point de vue. Le meilleur est à venir pour le secteur de l’hébergement.
Transport
La forte demande pour le transport de marchandises et la limitation des chaînes d’approvisionnement mondiales, y compris la capacité de transport des marchandises, ont offert une conjoncture fondamentale favorable à la fixation des prix dans le secteur du transport routier au début de 2022.
De plus, la hausse vertigineuse des prix du pétrole, du nickel, de l’aluminium, du cuivre, du blé, etc., conjuguée à l’interruption probable de l’approvisionnement mondial de ces produits de base auprès de la Russie et de l’Ukraine, sera un puissant incitatif à l’augmentation de la production dans ces secteurs. Les autres modes de transport, comme le transport ferroviaire et le transport par oléoduc, profiteront de façon disproportionnée de l’augmentation de l’approvisionnement en produits de base. Par contre, les facteurs macroéconomiques accessoires favorables aux tendances positives en matière d’emploi et de revenu, l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 et le marché de l’habitation robuste constituent une assise solide pour la demande de transport de marchandises par camion.
La disponibilité des chauffeurs s’est graduellement améliorée grâce à des mesures incitatives comme le potentiel de gains importants et le soutien extraordinaire qui a été offert par le gouvernement. Par conséquent, comme la production de tracteurs et de remorques des fabricants d’équipement d’origine devrait demeurer limitée au deuxième semestre de l’année, le manque d’équipement pourrait dépasser le manque de chauffeurs et devenir la principale cause des contraintes de capacité dans le secteur du transport par camion.
Cependant, peu importe la raison, la croissance de la capacité du secteur, qui fait face à des difficultés de plus en plus importantes, devrait demeurer modeste tout au long de l’année.
Les perspectives d’une hausse rapide des taux d’intérêt et les effets négatifs d’une inflation élevée depuis plusieurs décennies sur le pouvoir d’achat des consommateurs représentent un défi de taille pour la durabilité d’un contexte de transport domestique de marchandises robuste. Les transporteurs, en particulier les plus petits, sont également aux prises avec des coûts d’exploitation qui augmentent rapidement. La volatilité soudaine des prix du carburant s’est aussi attaquée aux flux de trésorerie, déjà accablés par la hausse des coûts de l’équipement, de la main-d’œuvre et des assurances. Du côté de l’offre, les composantes essentielles et les matières premières devraient demeurer limitées et toute amélioration sera inégale en raison des obstacles persistants liés à la pandémie et des bouleversements géopolitiques. Ces obstacles à la normalisation de la chaîne d’approvisionnement mondiale continueront de peser sur des secteurs importants, en particulier le secteur automobile ayant beaucoup recours au fret.
Automobile
Le secteur canadien de l’automobile continue de s’adapter à la nouvelle normalité imposée par la pandémie de COVID-19. Les concessionnaires s’en sont bien tirés, malgré certains défis inhérents. Ils ont réussi à s’adapter à une nouvelle réalité, en misant plus sur les interactions numériques avec les clients et moins sur l’achalandage dans les salles d’exposition.
Par contre, le secteur est aux prises avec un problème d’approvisionnement en ce moment. Il faudra du temps pour retrouver une situation semblable à celle d’avant la COVID-19.
L’inflation est un facteur intéressant dans le secteur, qui touche autant les voitures neuves que les voitures d’occasion. L’écart entre l’offre et la demande a entraîné des hausses de prix dans les deux secteurs – les voitures d’occasion se vendent maintenant à des sommets historiques.
Les concessionnaires surveillent également l’effet de la hausse des taux d’intérêt sur les achats d’automobiles. Malgré les hausses récentes, les taux sont encore près du plus bas niveau historique. Les replis des consommateurs ne sont donc en fait qu’une question de perception et non de réalité. Par contre, l’effet se fait bien sentir : les concessionnaires voient moins d’acheteurs flâneurs et le marché se compose principalement de gens qui envisagent sérieusement d’acheter un véhicule. Certains d’entre eux choisissent de retirer les options plus coûteuses sur le véhicule, plutôt que de reporter leur achat.
En ce moment, les faibles stocks ne posent pas de difficulté aux concessionnaires. Il sera intéressant de voir comment évoluera le marché une fois ces problèmes résolus. Les constructeurs automobiles peuvent, s’ils en ressentent le besoin, offrir des subventions pour compenser la hausse des taux d’intérêt.
Sur le plan commercial, le secteur présente toujours une forte fragmentation. Nous constatons qu’il y a toujours un nombre important de propriétaires uniques. Cependant, au cours des dernières années, la vitesse des acquisitions a augmenté.
La plupart des concessionnaires se disent que les problèmes finiront par passer. Comme le secteur est solide et que les consommateurs s’y intéressent fortement, nos clients sont optimistes.
Douglas Porter
Économiste en chef et directeur général
416-359-4887
Douglas Porter possède plus de 30 ans d’expérience dans l’analyse des économies et des marchés financiers mondiaux. Comme &e…(..)
Voir le profil complet >Robert Kavcic s’est joint à la Banque de Montréal en 2006. Il joue un rôle clé dans l’analyse des tendances économique…(..)
Voir le profil complet >Croissance et inflation dans l’ensemble du Canada
L’économie canadienne connaît une forte croissance. La plupart des secteurs et des segments du marché du travail se sont complètement remis de la pandémie et la Banque du Canada resserre maintenant sa politique monétaire. Le produit intérieur brut (PIB) réel devrait augmenter de 3,5 % cette année, soit un taux inférieur à celui de 4,6 % en 2021, mais toujours nettement au-dessus de son taux de croissance potentielle. Par ailleurs, compte tenu de l’inflation latente et nettement supérieure au taux cible de la Banque du Canada, on s’attend à une hausse constante des taux d’intérêt jusqu’en 2023.
À l’échelle régionale, toutes les provinces sont en essor et une croissance supérieure au potentiel est attendue dans l’ensemble du pays cette année. La Colombie-Britannique devrait afficher une croissance supérieure à la moyenne de 3,8 %. Les travaux de réparation et de reconstruction après les inondations lui confèrent une importante force sous-jacente. Malgré les fluctuations du PIB déclaré liées aux catastrophes naturelles, la province semble fondamentalement solide.
L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador profitent également de la flambée des prix du pétrole. Le prix du West Texas Intermediate (WTI) devrait s’établir en moyenne à 100 $ le baril cette année, avant de redescendre à environ 85 $ en 2023, ce qui procurera un soutien du revenu important à ces provinces. La croissance de 5,0 % du PIB réel en Alberta sera probablement la plus forte au pays cette année, en partie grâce à la reprise de la production de pétrole, mais aussi à la vigueur généralisée de la consommation et du secteur de l’habitation. À long terme, il est certain que les provinces devront s’adapter au délaissement généralisé des combustibles fossiles, mais leurs perspectives à court terme sont solides.
Le Manitoba a toujours eu l’économie la plus stable de toutes les provinces. Sa base industrielle diversifiée lui procure une marge de sécurité. Même si la sécheresse a représenté un défi de taille l’an dernier, la stabilité est toujours au rendez-vous, puisqu’une croissance de 3,3 % est attendue en 2022. La récolte de cette année a une importante incidence sur les perspectives de la région, mais aussi sur les prix mondiaux des aliments, en raison de la sécheresse brutale de l’an dernier et des stocks mondiaux de céréales très limités. Un retour à une récolte plus normale pourrait procurer un gain inattendu au secteur malgré les prix records des céréales, alors que la Saskatchewan profite également de la hausse des prix de la potasse.
Lorsque la pandémie a frappé, l’Ontario affichait les plus fortes tendances de croissance en plus de 15 ans, mais l’essor de la province a été freiné puisqu’on y retrouve le centre urbain le plus important au pays et que ses mesures de lutte contre la COVID-19 étaient parmi les plus restrictives au pays. Par contre, son économie est actuellement en plein essor. De plus, le retour à un niveau d’activité plus élevé dans le secteur des services, surtout dans le Grand Toronto, semble plus soutenable qu’au cours des vagues précédentes de la pandémie, même si celui du secteur de l’habitation ralentit. Le PIB réel devrait augmenter de 3,4 % cette année et de 3,0 % en 2023, ce qui correspond à peu près à la moyenne nationale.
De même, le Québec est sur le point de se retailler une place comme moteur de l’économie canadienne, même si la croissance de son PIB réel devrait quelque peu ralentir pour s’établir à 2,9 % en 2022 après une hausse de 6,2 % (la plus élevée au pays) l’an dernier. La province subira les contrecoups des hausses des prix du gaz et des taux hypothécaires, mais la valeur relativement faible du dollar canadien procure un certain allégement aux régions du Centre du Canada par rapport aux hausses des prix du pétrole précédentes.
Enfin, le Canada Atlantique se porte bien, sa croissance devrait dépasser son potentiel cette année. Les provinces bénéficieront de la reprise en force des voyages à l’été 2022. Les mouvements de population sont également très positifs, car la migration d’autres régions du Canada stimule la consommation et le secteur de l’habitation.
Économies provinciales
Toutes les provinces canadiennes connaissent une croissance soutenue supérieure à leur potentiel. Maintenant que les mesures les plus restrictives liées à la pandémie sont derrière nous (du moins, nous l’espérons), nous pouvons remettre au premier plan les moteurs économiques plus traditionnels du Canada. Les données démographiques, les prix des ressources, la capacité fiscale et les diverses tendances sectorielles sont des exemples de ces moteurs qui recommencent à prendre de l’importance et à créer des écarts dans les perspectives de croissance.
D’autre part, l’inflation est un grave problème économique à l’heure actuelle. Le taux d’inflation global au Canada s’élevait à 5,7 % sur 12 mois en février, soit le taux le plus élevé depuis 31 ans. Le problème est que l’inflation est généralisée dans toutes les catégories de dépenses, mais aussi dans l’ensemble du pays. Cette hausse reflète l’énorme augmentation de la demande de biens pendant la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail et l’envolée des prix des produits de base. Selon nous, l’inflation finira par ralentir pour se rapprocher du taux cible de 2 %, mais seulement après une série de hausses des taux d’intérêt par la Banque du Canada et la Réserve fédérale, qui auront pour effet d’atténuer la demande.
Colombie-Britannique
L’économie de la Colombie-Britannique devrait croître de 3,8 % cette année, soit légèrement au-dessus du taux de 3,5 % estimé pour l’ensemble du Canada. L’économie provinciale est sortie relativement indemne de certaines perturbations majeures, notamment la pandémie et les inondations. La réouverture de l’économie et la reprise des voyages et des dépenses en immobilisations plus durables devraient lui permettre de générer une croissance économique supérieure à la moyenne.
Le taux de chômage devrait diminuer pour s’établir à 4,7 % en moyenne en 2022, ce qui pourrait bien être le plus bas niveau au Canada. Le marché de l’emploi s’est remis relativement rapidement des pertes subies pendant la pandémie.
Le marché de l’habitation demeure extrêmement vigoureux. En février, les prix de référence à Vancouver avaient augmenté de 21 % sur 12 mois. Les prix des copropriétés ont progressé au début de l’année, et la vigueur du marché des maisons individuelles persiste.
La province de la Colombie-Britannique prévoit un déficit de 5,5 G$ pour l’exercice 2022-2023, soit 1,5 % du PIB. Il s’agit d’une importante détérioration pour la province, qui avait presque atteint l’équilibre budgétaire à l’exercice 2021-2022.
Alberta
L’économie de l’Alberta devrait connaître une croissance de 5,0 %, probablement la plus forte du pays cette année, grâce à la flambée des prix du pétrole qui ravive la confiance des consommateurs et des entreprises. La croissance devrait ralentir pour s’établir à 3,8 % l’an prochain, mais la province devrait encore demeurer en tête du peloton si le prix du pétrole maintient une certaine vigueur, même en supposant que la forte hausse provoquée par la situation géopolitique s’atténue.
Après avoir chuté tout au long de 2020, la production de pétrole a retrouvé les niveaux de capacité qui prévalaient avant la pandémie ou presque. L’augmentation des dépenses en immobilisations dans le secteur devrait être très forte dans l’année à venir, mais le niveau de dépenses demeure inférieur à la moitié de son sommet de 2014. Même si nous ne nous attendons pas à une recrudescence des investissements dans les nouveaux projets, les flux de trésorerie pour le secteur semblent très bien soutenus. Les entreprises locales et l’État verront donc leurs recettes augmenter.
Le marché du travail se redresse rapidement et le taux de chômage est maintenant inférieur à 7 %, après avoir atteint 15 % au début de 2020. Compte tenu des solides perspectives à court terme dans la province, nous nous attendons à ce que le taux de chômage de l’Alberta passe sous la moyenne nationale l’an prochain, un redressement impressionnant alors qu’il était à la traîne depuis 2015.
Le regain d’optimisme économique et le resserrement du marché du travail ont très vite réveillé le marché de l’habitation. Les prix à Calgary ont bondi de 16 % sur 12 mois, atteignant des sommets records et inversant rapidement un repli de six ans. Les conditions du marché immobilier commercial demeurent encore plus difficiles et les taux d’inoccupation élevés persistent sur le marché des immeubles de bureaux au centre-ville.
La province de l’Alberta prévoit atteindre l’équilibre budgétaire à l’exercice 2022-2023 (surplus de 511 M$) pour la première fois en huit ans, grâce aux mesures de réduction des dépenses antérieures et à la flambée des prix du pétrole. Ce revirement spectaculaire permet également à l’Alberta de redevenir la province ayant la dette nette la plus basse au Canada.
Saskatchewan
L’économie de la Saskatchewan devrait enregistrer une solide croissance de 3,8 % cette année et donc se retrouver à nouveau au-dessus de la moyenne nationale après avoir été à la traîne pendant sept des huit dernières années.
Le secteur des ressources a repris de la vigueur grâce à la hausse des prix du pétrole et de la potasse. Même si la production de pétrole n’est pas encore aussi forte qu’elle l’était avant la pandémie, les revenus seront très bien soutenus. Parallèlement, puisque le contexte géopolitique a fait grimper en flèche les prix de la potasse et que BHP a donné le feu vert au colossal projet Jansen, l’activité sera soutenue au cours des cinq prochaines années, jusqu’au retour de la production attendue. En effet, les intentions d’investissements en immobilisations semblent solides cette année dans la province, qui attend la croissance globale la plus élevée depuis 2010.
Le taux de chômage baisse rapidement et est passé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis le milieu de 2015, alors que le marché de l’emploi se resserre. Malgré tout, la province continue d’enregistrer une émigration interprovinciale nette vers d’autres provinces en meilleure posture.
La province de la Saskatchewan prévoit un déficit de 463 M$ à l’exercice 2022-2023, un chiffre nettement inférieur au déficit de 2,2 G$ prévu pour l’instant à l’exercice 2021-2022. L’amélioration est attribuable à la diminution des dépenses, qui avaient atteint des niveaux très élevés.
Manitoba
L’économie du Manitoba devrait croître de 3,3 % cette année, soit un peu moins que la croissance nationale, après avoir enregistré un rendement relativement plus faible en 2021. La croissance est estimée à 3,0 % pour 2021, comparativement à 4,6 % pour l’ensemble du Canada, les conditions difficiles de récolte ayant eu une incidence sur le résultat. Le Manitoba demeure une province stable. Son économie est diversifiée et ne repose pas sur un seul secteur.
En février, la province affichait un taux de chômage de 4,8 %, un taux nettement inférieur à celui observé avant la pandémie. L’amélioration tient en partie à une forte progression de l’emploi au cours des six derniers mois, la population active affichant également une croissance soutenue.
Le marché de l’habitation est extrêmement vigoureux, mais pas encore aussi surchauffé que dans de nombreuses autres régions du pays. Le volume des ventes est bien en deçà des sommets atteints au début de 2021, mais demeure à peu près 15 % au-dessus des normes observées avant la pandémie. En février, le prix de référence à Winnipeg affichait une hausse de 13,6 % sur 12 mois.
Le budget de la province du Manitoba pour l’exercice 2022-2023 n’est pas encore public. Dans la dernière mise à jour relative à la situation financière, le déficit pour l’exercice 2021-2022 s’établissait à 1,1 G$, soit un pourcentage modeste de 1,5 % du PIB.
Ontario
L’économie de l’Ontario devrait afficher une croissance de 3,4 % cette année, soit un taux inférieur à la moyenne nationale et un ralentissement par rapport à la hausse de 4,4 % en 2021. Les restrictions liées à la COVID-19 en début d’année ont de nouveau entravé la reprise, mais ont eu des répercussions temporaires et moins importantes que lors des autres vagues. Compte tenu de la réouverture plus générale de l’économie, l’Ontario devrait profiter de la reprise des dépenses liées aux services (et le Grand Toronto aussi).
Le marché du travail est très vigoureux. L’emploi a atteint un sommet record en février et la totalité des pertes d’emplois à temps plein et à temps partiel liées à la pandémie a été récupérée. Les emplois dans le secteur des services ont aussi atteint un sommet record, malgré l’écart encore important dans les services d’hébergement et de restauration. Tout au long de la pandémie, les secteurs des finances, des services professionnels et de la technologie ont embauché beaucoup et presque sans interruption.
Les marchés de l’habitation de l’Ontario sont toujours exceptionnellement robustes, voire surchauffés. Les ventes à l’échelle de la province dépassent toujours de près de 30 % les normes observées avant la pandémie. Les marchés des maisons individuelles en banlieue, des petites villes, des régions rurales et des chalets ont enregistré une croissance spectaculaire, et le marché des copropriétés au centre-ville vient d’emboîter le pas. Les prix de référence des maisons individuelles dans le Grand Toronto ont enregistré une hausse de 38 % sur 12 mois, comparativement à 30 % sur 12 mois pour les copropriétés. La très forte demande sera maintenant mise à l’épreuve par la hausse des taux hypothécaires. Selon nous, la Banque du Canada entamera une succession rapide de hausses des taux d’intérêt qui, au bout du compte, devraient équilibrer le marché. Entre-temps, l’offre demeure robuste. Un nombre record d’unités sont en construction, puisque le nombre de mises en chantier a atteint un sommet de 100 000 en 2021.
Dans le secteur de l’immobilier commercial, le taux d’inoccupation des bureaux au centre-ville a diminué à 9,7 %, alors qu’il avait atteint un sommet de 12,4 % selon CBRE. L’achat net a affiché des résultats positifs, mais l’augmentation des loyers continue de subir des pressions. D’autres sous-secteurs, comme le secteur industriel, demeurent extrêmement vigoureux.
Le budget de l’Ontario pour l’exercice 2022-2023 devrait être publié avant l’élection au début juin.
Québec
L’économie du Québec devrait enregistrer une forte croissance de 6,2 % l’an dernier, ce qui la positionnera possiblement en tête des provinces en cette fin de pandémie. La croissance devrait ralentir pour s’établir à un taux plus modeste de 2,9 % cette année, mais ce taux demeurera bien au-dessus du potentiel de la province. Le Québec était en position de force relative avant la pandémie et nous demeurons optimistes quant à ses perspectives de croissance pour les prochaines années.
Par contre, la flambée des prix du pétrole a fait pencher la balance du côté de l’Ouest du Canada et le Québec ressort habituellement perdant d’un tel revirement. La situation actuelle devrait néanmoins être moins prononcée que sa période de faiblesse relative au milieu des années 2010. Comme la valeur du huard n’a pas bondi en même temps que les prix du pétrole, l’incidence se fera moins sentir sur les exportations et le secteur manufacturier. Comme il est peu probable que les essors des dépenses en immobilisations et de l’emploi à en Alberta se répètent, le Québec aura plus de difficulté à attirer de la main-d’œuvre.
Le marché de l’habitation est extrêmement vigoureux. Les ventes et les prix continuent de grimper à Montréal. En février, les prix de référence dans cette ville avaient augmenté de plus de 20 % sur 12 mois. Cette hausse est attribuable en partie à l’incidence des taux hypothécaires historiquement bas et à l’augmentation de la demande de maisons plus grandes, comme c’est le cas dans d’autres grandes villes. La construction résidentielle a réagi à la demande, les mises en chantier ayant atteint un nombre record de 70 000 unités en 2021.
La province du Québec prévoit un déficit de 3,0 G$ à l’exercice 2022-2023, soit un pourcentage modeste de 0,6 % du PIB. La mesure phare du budget de 2022, soit le versement direct de 500 $ à 6,4 millions de personnes avant la fin du mois de mars, coûtera 3,3 G$. L’attention sera maintenant rivée sur l’élection prévue en octobre.
Nouveau-Brunswick
L’économie du Nouveau-Brunswick devrait croître de 2,0 % cette année, ce qui est inférieur à la moyenne nationale. Rappelons que la contraction liée à la pandémie a aussi été beaucoup plus faible que dans la plupart des autres régions et que la province a donc moins de rattrapage à faire.
Le taux de chômage est passé sous la barre des 8 % au début de 2022, ce qui suit la tendance observée au cours des trois années avant la pandémie. L’emploi dans les secteurs touchés par la pandémie, comme ceux du commerce, de l’hébergement et de la restauration, a entièrement effacé les pertes de 2020, et l’emploi dans le secteur des services dépasse les niveaux observés avant la pandémie. Cependant, le taux de participation à l’emploi demeure faible, soit actuellement plus d’un pour cent sous le taux de février 2020.
La population a enregistré une croissance de 1,7 % sur 12 mois, soit le rythme le plus rapide depuis le milieu des années 1970, grâce à un bond de l’immigration internationale et de la migration interprovinciale. Cette dernière s’explique par la popularité du télétravail et du travail hybride, qui amène les familles à chercher des logements plus grands et abordables. Cette situation a causé une hausse des loyers à l’échelle locale et des prix des maisons.
Le Nouveau-Brunswick a révisé ses estimations pour l’exercice 2021-2022 et, plutôt qu’un déficit de 244 M$, elle prévoit un surplus de 488 M$, qui diminuera à 35 M$ à l’exercice 2022-2023. La province prévoit maintenir un léger excédent tout au long de l’exercice 2024-2025, ce qui souligne le redressement marqué de sa situation budgétaire.
Nouvelle-Écosse
L’économie de la Nouvelle-Écosse devrait croître de 2,2 % cette année, après une forte remontée de 3,2 % l’an dernier. Dans l’ensemble, le Canada atlantique a été relativement épargné par les cas de COVID-19 et les confinements en découlant et a donc moins de rattrapage à faire. Cependant, les tendances démographiques et la reprise du tourisme devraient encore lui permettre d’atteindre une croissance à court terme bien supérieure à son potentiel.
En début d’année, le tourisme international au Canada était en hausse par rapport aux creux atteints pendant la pandémie, mais n’a jamais dépassé 30 % de son niveau de 2019. Grâce à l’assouplissement des restrictions à la frontière, le tourisme devrait atteindre son sommet depuis le début de la pandémie à l’été 2022.
Le marché du travail est également robuste. En février, le taux de chômage a chuté à 6,6 %, alors que l’emploi continuait de grimper, dépassant maintenant de plus de 2 % le taux d’avant la COVID-19. Alors que les emplois à temps plein ont bondi, les emplois à temps partiel ont été plus volatils et l’embauche dans les hôtels et restaurants est instable.
L’activité sur le marché de la revente de maisons demeure extrêmement forte, même si les ventes ont fortement chuté par rapport aux sommets atteints au début de 2021. Les tendances de l’activité sont toujours bien au-dessus des normes d’avant la pandémie.
L’augmentation du solde migratoire interprovincial s’ajoute au regain de l’immigration internationale. Le prix de vente moyen dans la région de Halifax-Dartmouth a atteint près de 600 000 $, alors qu’il s’établissait à environ 330 000 $ à la fin de 2019.
La province de la Nouvelle-Écosse prévoit un déficit de 506 M$ pour l’exercice 2022-2023, soit 1 % du PIB. Le déficit devrait persister au cours des quatre prochains exercices et le fardeau de la dette nette augmenter graduellement.
Île-du-Prince-Édouard
L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard devrait croître de 2,1 % cette année, alors que la reprise se poursuit à un rythme soutenu. Rappelons que la province connaissait un essor considérable avant l’éclatement de la pandémie de COVID-19, affichant la plus forte croissance économique au pays en 2019. Certains signes de vigueur se maintiennent, notamment l’évolution démographique et la reprise probable du tourisme.
Le tourisme et les visiteurs saisonniers durant les mois d’été représentent d’importants moteurs de l’activité économique locale, et ces deux facteurs demeurent mis à rude épreuve. Cependant, comme les voyageurs en provenance des provinces de l’Atlantique et du reste du Canada sont de retour et le désir de voyager se fait encore plus sentir, le tourisme en provenance des États-Unis et du Canada devrait connaître son meilleur été depuis le début de la pandémie. Entre-temps, l’afflux de population en provenance de l’étranger et d’autres régions du Canada continuera de soutenir la forte demande de logements.
Le taux de chômage est d’environ 9 %, ce qui est relativement bas pour la province, et l’emploi a aussi atteint des sommets inégalés. L’embauche à temps plein a été très forte tout au long de 2021, et l’élan s’est maintenu en début d’année.
La province de l’Île-du-Prince-Édouard prévoit un déficit budgétaire de 93 M$ à l’exercice 2022-2023, soit un manque à gagner de 66 M$ de plus qu’à l’exercice précédent. Ce déficit représente un pourcentage modeste 1 % du PIB, mais il s’agit d’une diminution de 0,7 % par rapport à l’exercice 2021-2022.
Terre-Neuve-et-Labrador
L’économie de Terre-Neuve-et-Labrador devrait croître de 3,0 % cette année, une deuxième année de croissance forte. La flambée des prix du pétrole donnera une impulsion aux revenus dans la province. Cette dernière était déjà aux prises avec des défis avant la pandémie, mais se porte mieux et profitera d’une hausse notable à venir des recettes de l’administration publique provenant des redevances.
Même si la production pétrolière est toujours affligée par la baisse des réserves (Hibernia et White Rose) et l’interruption du projet Terra Nova, le projet Hebron continue à maintenir une production stable. De plus, la valeur de la production a bondi en même temps que les prix.
Le taux de chômage est largement inférieur aux sommets atteints en 2020 et s’établissait à environ 12,5 % au début de 2022. L’emploi a récupéré toutes les pertes subies dans les deux dernières années, mais les niveaux actuels devraient demeurer stables à long terme, après une autre croissance modeste à court terme.
L’emploi dans les secteurs associés au tourisme demeure le maillon faible, mais les voyages devraient reprendre en force cet été.
Le budget de la province de Terre-Neuve-et-Labrador pour l’exercice 2022-2023 sera publié le 7 avril. Les prix élevés du pétrole feront croître considérablement les recettes pendant l’exercice.
Technologie et innovation
Au cours de la dernière année, le secteur de la technologie et de l’innovation a subi de profonds changements. Au début de la pandémie, la demande pour les sociétés du secteur a alimenté une forte croissance. Le télétravail est devenu la norme et les entreprises du secteur ont adopté cette nouvelle normalité, qui leur permettait de puiser dans un bassin plus vaste d’employés provenant de différentes régions. Il n’était pas rare d’entendre des dirigeants du secteur affirmer qu’ils ne retourneraient peut-être jamais dans leurs bureaux et qu’ils se réjouissaient de recruter des employés talentueux de différents endroits à tous les échelons.
Cependant, certaines entreprises de technologie optent maintenant pour le retour au bureau. Ce changement de discours inattendu vient du désir des dirigeants de préserver la culture et la collaboration, qui, selon eux, sont plus faciles à établir dans un bureau.
La demande d’employés du secteur de la technologie demeure élevée. Ainsi, malgré le retour au bureau, la souplesse demeure primordiale pour attirer et maintenir en poste les employés talentueux.
C’est toutefois la baisse des valorisations sur les marchés publics qui retient l’attention des entreprises du secteur, du moins celle des sociétés privées. Les actions liées à la pandémie se négocient à la baisse parce que la croissance pourrait ne pas être aussi forte après la réouverture des économies dans le monde. Même si le capital privé demeure vigoureux, les sociétés devront concilier l’emprunt et la réduction du taux d’épuisement du capital face à la potentielle baisse des valorisations.
Cela dit, les entreprises technologiques de logiciels sont toujours en position de force, car le besoin de plateformes de commerce électronique se maintient. La pandémie a certainement renforcé l’importance de l’univers numérique, et le contexte géopolitique récent a favorisé grandement les entreprises de cybersécurité. Par ailleurs, les entreprises du secteur de la biotechnologie qui travaillent sur la lutte contre les variants de la COVID-19 seront sans aucun doute toujours sollicitées par les gouvernements et les autorités de la santé publique pendant un certain temps.
La hausse récente de l’inflation n’a pas eu d’incidence marquée sur le secteur. Les fluctuations des prix des biens et des marchandises ont eu un effet minime. Jusqu’à présent, les hausses de salaire importantes sont attribuables à la demande.
Au bout du compte, nous nous attendons à ce que 2022 demeure une excellente année pour le secteur de la technologie.
Agriculture
Les consommateurs ressentent la hausse des prix à l’épicerie, mais les producteurs agricoles canadiens ressentent aussi de la pression, puisque les coûts liés à la culture, à la production et à l’approvisionnement des aliments ne cessent d’augmenter en cette période d’incertitude.
Le rendement total des cultures au Canada a été de 30 % inférieur à la moyenne en 2021 en raison de la sécheresse qui a sévi dans l’Ouest. Même si les bonnes récoltes dans l’Est du Canada ont compensé en partie cette baisse, le retour de précipitations normales cette année sera essentiel au rétablissement des cultures, des pâturages et des stocks d’aliments pour animaux.
Les dépenses d’exploitation (engrais, aliments pour animaux, carburant, semences, réparations, main-d’œuvre) ont toutes augmenté de façon exponentielle en raison du resserrement de l’offre et de la forte demande. Même si les prix élevés des produits de base ont été bénéfiques pour les producteurs de céréales et de graines oléagineuses, le coût des aliments pour animaux est un enjeu de taille pour les éleveurs de bétail et producteurs laitiers depuis le milieu de 2021 (tout comme leur approvisionnement). La situation ne s’améliorera probablement pas tant que la production ne sera pas revenue à la normale.
La situation en Europe a des répercussions majeures : la Russie et l’Ukraine sont d’énormes producteurs mondiaux d’engrais, de céréales et d’oléagineux. La guerre et les sanctions économiques ont pour effets cumulés de restreindre l’offre sur un marché déjà étroit et de faire grimper les prix.
Les chaînes d’approvisionnement ont encore du rattrapage à faire après deux années de graves perturbations causées par la pandémie. Depuis le début du déconfinement à l’échelle mondiale, la demande de pratiquement tout a bondi et le coût du transport des marchandises est extrêmement élevé.
Malgré tous ces obstacles, les producteurs sont capables de maintenir des marges positives et ce devrait toujours être le cas dans les 12 prochains mois. La gestion de la production et du risque lié aux prix préoccupe tout le monde.
La production intérieure de canola et de légumineuses au Canada sera soutenue à long terme par l’augmentation de la capacité de transformation dans les Prairies, ce qui réduira notre dépendance aux marchés d’exportation.
L’incertitude constante amène une volatilité presque sans précédent. Dans tout ce chaos se cachent tout de même des occasions. Toujours résilients, les producteurs canadiens manœuvrent prudemment dans cette conjoncture afin de cultiver et de produire les meilleures récoltes possible.
Secteur immobilier
Le marché canadien de l’habitation a été incroyablement vigoureux pendant la pandémie de COVID-19 et sa force se maintient malgré l’imminente hausse des taux d’intérêt.
Selon nous, de vigoureux facteurs favorables en croissance aideront à compenser les facteurs défavorables de la hausse des taux d’intérêt. Au début de la pandémie, le Canada avait atteint un record en accueillant plus de 340 000 immigrants. Ce nombre soutient la demande actuelle et devrait atteindre 450 000 selon les prévisions. Il y a deux ans, l’objectif était de former plus de 200 000 nouveaux ménages et nous nous attendons à ce que cette tendance soit à la hausse. Maintenant que les différents confinements sont derrière nous, nous avons également renoué avec les niveaux d’emploi records d’avant la pandémie. Ces deux facteurs clés jouent un rôle dans la demande de logements et contribuent à l’effervescence du marché.
Il ne fait aucun doute que les hausses de taux d’intérêt atténueront quelque peu la demande, mais les deux facteurs démographiques susmentionnés ne seront pas affectés. Il pourrait même y avoir un bref allégement modeste des prix pendant un ou deux trimestres, ce qui donnera un petit coup de pouce aux acheteurs.
Du côté des logements en location, nous constatons également que les marchés sont robustes et, par conséquent, de moins en moins abordables, mais la location demeure le moyen le plus abordable pour de nombreux Canadiens de se loger.
Dans le secteur commercial, la demande de propriétés industrielles a grimpé pour soutenir le traitement des commandes en ligne, dont le nombre a explosé pendant la pandémie. Face au resserrement de l’offre à l’approche de la pandémie, les loyers industriels et la valeur des propriétés ont bondi et le taux d’inoccupation est minime. Par ailleurs, une tendance vers la stabilisation se dessine pour le commerce de détail. Alors que les tendances du commerce électronique ont été repoussées aux limites structurelles pendant la pandémie, moins de possibilités de croissance s’offrent à lui à l’heure actuelle.
Du côté des bureaux, la popularité de la formule de travail hybride continue d’exercer des pressions à la baisse sur le marché. Dans l’ensemble, nous estimons une incidence de 20 % sur la demande, qui mettra encore quelques années à se rétablir. Lorsque tout sera derrière nous, les bureaux demeureront le lieu de travail principal et le secteur des immeubles de bureaux restructuré devrait reprendre sa croissance en parallèle avec le PIB.
Hébergement
Les clients du secteur de l’hébergement de BMO ont été mis à rude épreuve pendant la pandémie de COVID-19. Ce qui devait initialement être une période difficile de trois à six mois s’est étiré sur plusieurs années. Cependant, la majorité des clients s’en sont tirés et nous avons commencé à voir le marché revenir presque à la normale.
Ils ont réussi à tenir le phare pendant la reprise des deux dernières années grâce à des prêteurs patients et compétents, aux considérables programmes d’aide gouvernementaux et à l’adaptation très efficace de leurs modes de prestation de services aux réalités économiques actuelles. À BMO, nous sommes particulièrement honorés de voir que certains clients qui ont eu besoin de financement pour leur rétablissement au cours de la première partie de la pandémie demandent maintenant notre aide pour leur croissance. Même si nos clients continuent à composer avec la reprise, ce type d’activité prouve que leurs énormes efforts portent leurs fruits et que les perspectives sont bonnes.
Naturellement, la situation actuelle de hausse du taux d’inflation et des taux d’intérêt a des conséquences sur eux. Les décisions sont prises en fonction de ce nouveau contexte, qui affecte le niveau d’endettement des entreprises et les décisions concernant le type de taux d’intérêt associé à leur dette et la durée de la période d’intérêt. Par contre, la situation n’empêche pas les propriétaires d’exécuter leurs plans. Comme ils l’ont fait au cours des deux dernières années, ils modifieront leurs stratégies au besoin pour s’adapter à l’environnement en constante évolution.
Bref, les décisions sont prises dans une perspective à long terme dans le secteur avec l’aide de partenaires qui partagent le même point de vue. Le meilleur est à venir pour le secteur de l’hébergement.
Transport
La forte demande pour le transport de marchandises et la limitation des chaînes d’approvisionnement mondiales, y compris la capacité de transport des marchandises, ont offert une conjoncture fondamentale favorable à la fixation des prix dans le secteur du transport routier au début de 2022.
De plus, la hausse vertigineuse des prix du pétrole, du nickel, de l’aluminium, du cuivre, du blé, etc., conjuguée à l’interruption probable de l’approvisionnement mondial de ces produits de base auprès de la Russie et de l’Ukraine, sera un puissant incitatif à l’augmentation de la production dans ces secteurs. Les autres modes de transport, comme le transport ferroviaire et le transport par oléoduc, profiteront de façon disproportionnée de l’augmentation de l’approvisionnement en produits de base. Par contre, les facteurs macroéconomiques accessoires favorables aux tendances positives en matière d’emploi et de revenu, l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 et le marché de l’habitation robuste constituent une assise solide pour la demande de transport de marchandises par camion.
La disponibilité des chauffeurs s’est graduellement améliorée grâce à des mesures incitatives comme le potentiel de gains importants et le soutien extraordinaire qui a été offert par le gouvernement. Par conséquent, comme la production de tracteurs et de remorques des fabricants d’équipement d’origine devrait demeurer limitée au deuxième semestre de l’année, le manque d’équipement pourrait dépasser le manque de chauffeurs et devenir la principale cause des contraintes de capacité dans le secteur du transport par camion.
Cependant, peu importe la raison, la croissance de la capacité du secteur, qui fait face à des difficultés de plus en plus importantes, devrait demeurer modeste tout au long de l’année.
Les perspectives d’une hausse rapide des taux d’intérêt et les effets négatifs d’une inflation élevée depuis plusieurs décennies sur le pouvoir d’achat des consommateurs représentent un défi de taille pour la durabilité d’un contexte de transport domestique de marchandises robuste. Les transporteurs, en particulier les plus petits, sont également aux prises avec des coûts d’exploitation qui augmentent rapidement. La volatilité soudaine des prix du carburant s’est aussi attaquée aux flux de trésorerie, déjà accablés par la hausse des coûts de l’équipement, de la main-d’œuvre et des assurances. Du côté de l’offre, les composantes essentielles et les matières premières devraient demeurer limitées et toute amélioration sera inégale en raison des obstacles persistants liés à la pandémie et des bouleversements géopolitiques. Ces obstacles à la normalisation de la chaîne d’approvisionnement mondiale continueront de peser sur des secteurs importants, en particulier le secteur automobile ayant beaucoup recours au fret.
Automobile
Le secteur canadien de l’automobile continue de s’adapter à la nouvelle normalité imposée par la pandémie de COVID-19. Les concessionnaires s’en sont bien tirés, malgré certains défis inhérents. Ils ont réussi à s’adapter à une nouvelle réalité, en misant plus sur les interactions numériques avec les clients et moins sur l’achalandage dans les salles d’exposition.
Par contre, le secteur est aux prises avec un problème d’approvisionnement en ce moment. Il faudra du temps pour retrouver une situation semblable à celle d’avant la COVID-19.
L’inflation est un facteur intéressant dans le secteur, qui touche autant les voitures neuves que les voitures d’occasion. L’écart entre l’offre et la demande a entraîné des hausses de prix dans les deux secteurs – les voitures d’occasion se vendent maintenant à des sommets historiques.
Les concessionnaires surveillent également l’effet de la hausse des taux d’intérêt sur les achats d’automobiles. Malgré les hausses récentes, les taux sont encore près du plus bas niveau historique. Les replis des consommateurs ne sont donc en fait qu’une question de perception et non de réalité. Par contre, l’effet se fait bien sentir : les concessionnaires voient moins d’acheteurs flâneurs et le marché se compose principalement de gens qui envisagent sérieusement d’acheter un véhicule. Certains d’entre eux choisissent de retirer les options plus coûteuses sur le véhicule, plutôt que de reporter leur achat.
En ce moment, les faibles stocks ne posent pas de difficulté aux concessionnaires. Il sera intéressant de voir comment évoluera le marché une fois ces problèmes résolus. Les constructeurs automobiles peuvent, s’ils en ressentent le besoin, offrir des subventions pour compenser la hausse des taux d’intérêt.
Sur le plan commercial, le secteur présente toujours une forte fragmentation. Nous constatons qu’il y a toujours un nombre important de propriétaires uniques. Cependant, au cours des dernières années, la vitesse des acquisitions a augmenté.
La plupart des concessionnaires se disent que les problèmes finiront par passer. Comme le secteur est solide et que les consommateurs s’y intéressent fortement, nos clients sont optimistes.
À lire ensuite
EXERCICES 2022 ET 2023 : Mettre de l’ordre dans « ses affaires »
Robert Kavcic, Douglas Porter | 08 avril 2022 | Perspectives Sur L’Économie
Confronté à une multitude de plans ambitieux, mais aussi à l’inflation la plus rapide connue en plus de 30 ans, le bu…
Continuer à lire>Ressources les plus récentes
Dites-nous trois choses simples pour
personnaliser votre expérience.
Les produits bancaires doivent être approuvés et sont fournis au Canada par la Banque de Montréal, une société membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Entreprises est une appellation commerciale utilisée au Canada par la Banque de Montréal, qui est membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Marchés des capitaux est un nom commercial utilisé par BMO Groupe financier pour les services de vente en gros de la Banque de Montréal, de BMO Bank N.A. (membre de la FDIC), de Bank of Montreal Europe Plc et de Bank of Montreal (China) Co. Ltd., pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Capital Markets Corp. (membre de la FINRA et de la SIPC) et les services de courtage d'agence de Clearpool Execution Services, LLC (membre la FINRA et de la SIPC) aux États-Unis, ainsi que pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Nesbitt Burns Inc. (membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements , et membre du Fonds canadien de protection des épargnants) au Canada et en Asie, de Bank of Montreal Europe Plc (autorisée et réglementée par la Central Bank of Ireland) en Europe et de BMO Capital Markets Limited (autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority) au Royaume-Uni et en Australie, ainsi que pour les services-conseils en matière d’établissement de crédits carbone, de durabilité et de solutions pour l’environnement de Banque de Montréal, de BMO Radicle Inc., et de Carbon Farmers Australia Pty Ltd. (ACN 136 799 221 AFSL 430135) en Australie. « Nesbitt Burns » est une marque de commerce déposée de BMO Nesbitt Burns Inc., utilisée sous licence. « BMO Marchés des capitaux » est une marque de commerce de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. « BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à la personne morale autorisée à faire des affaires sur votre territoire.
MD Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal aux États-Unis, au Canada et partout ailleurs.
MC Marque de commerce de la Banque de Montréal aux États-Unis et au Canada.
Le contenu des articles publiés sur ce site Web se veut un commentaire général sur le marché. Les opinions, les estimations et les projections contenues dans ces articles, le cas échéant, sont celles des auteurs et peuvent différer de celles d’autres employés et sociétés affiliées de BMO Entreprises. BMO Entreprises déploie tous les efforts pour s’assurer que le contenu du présent document est tiré de sources considérées comme fiables et que les données et les opinions sont exactes et complètes. Toutefois, les auteurs et BMO Entreprises ne sont aucunement responsables des erreurs ou des omissions et ne garantissent pas l’exactitude ou l’exhaustivité du contenu. Ces articles sont fournis à titre informatif seulement.
La Banque de Montréal et ses sociétés affiliées ne fournissent pas de conseils fiscaux, juridiques ou comptables. Ce document a été préparé à titre d’information seulement. Il ne constitue pas des conseils fiscaux, juridiques ou comptables et ne devrait pas être considéré comme tels. Vous devez consulter vos propres conseillers fiscaux, juridiques et comptables avant d’effectuer une transaction.
Les sites Web de tiers peuvent avoir des politiques de confidentialité et de sécurité différentes de BMO. Les liens vers d’autres sites Web ne constituent pas une recommandation ni une approbation de ceux-ci. Veuillez prendre connaissance des politiques de confidentialité et de sécurité des sites Web rejoints à partir des liens contenus dans les sites Web de BMO.