Le partenariat États-Unis-Canada: perspectives économiques en Amérique du Nord
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La relation économique entre les États-Unis et le Canada créée des millions d’emplois et génère plusieurs milliards de dollars en échanges commerciaux.
Dans ce contexte, l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique), la nouvelle mouture de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), sera soumis à une révision en 2026. Comme l’a souligné Ian Bremmer, président d’Eurasia Group, dans son mot d’ouverture au deuxième sommet annuel Canada-États-Unis organisé conjointement par BMO et Eurasia Group, cela viendra relativement vite, surtout si l’on tient compte du fait que personne ne sait avec certitude qui dirigera ces discussions à Washington et à Ottawa.
Ce n’est pas le moment de faire preuve de complaisance. Comme M. Bremmer et Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, l’ont expliqué dans un récent article d’opinion, « Face à la concurrence géopolitique croissante à l’avantage de l’Amérique du Nord, les chefs d’entreprise et les leaders politiques ont la responsabilité de promouvoir ce partenariat. »
L’analyse des occasions et des risques politiques et économiques auxquels cette relation fait face a été au cœur de la conférence Bulls, Bears, and Beavers – North America’s Economic Outlook (en anglais seulement), une table ronde à laquelle j’ai participé. Les personnes suivantes ont également participé à l’événement :
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Elizabeth Baltzan, conseillère principale, représentante américaine au Commerce
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Frances Donald, économiste en chef, Monde, Financière Manuvie
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Randal Quarles, président du conseil, Cynosure Group, et ancien vice-président de la Réserve fédérale
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Animé par Kevin Carmichael, chroniqueur économique, The Logic
Voici quelques éléments clés à retenir de cette discussion.
La situation des économies canadienne et américaine
Bien que les États-Unis et le Canada aient évité la récession, l’économie canadienne n’en ralentit pas moins rapidement, selon une évaluation effectuée par Frances Donald de Manuvie lors de la discussion : « Les Canadiens ont l’impression d’être en récession, même si les économistes disent que ce n’est pas le cas », a-t-elle expliqué. Bien que le Canada continue de créer des emplois, les consommateurs limitent leurs dépenses. À l’inverse, les consommateurs américains se sont montrés beaucoup plus résilients.
Une des principales différences est le marché de l’habitation des deux côtés de la frontière. Selon Frances Donald, les propriétaires canadiens sont plus sensibles aux changements de taux d’intérêt, et ils font face à des prix des maisons élevés dans les principaux marchés. Contrairement au Canada, où les taux hypothécaires sont habituellement renégociés tous les cinq ans, les prêts hypothécaires aux États-Unis se présentent sous la forme de différents types de prêts à l’habitation, y compris une option à taux fixe de 30 ans, ce qui offre aux consommateurs un peu plus de stabilité.
Outre les différences sur le marché de l’habitation, Mme Donald a aussi expliqué que le Canada accuse un retard d’environ 40 ans par rapport aux États-Unis en matière de productivité. Cela dit, les différences sont à l’avantage des deux pays, le Canada s’en sortant mieux sur le plan des coûts d’intérêt et de la dette nationale.
À quoi s’attendre en ce qui concerne les taux d’intérêt?
Les différences structurelles entre les économies canadienne et américaine pourraient entraîner des différences dans les politiques sur les taux d’intérêt. Bien que le Canada ait déjà entamé son cycle de réduction des taux, les États-Unis sont susceptibles de laisser leurs taux d’intérêt à des niveaux plus élevés pour une période prolongée, a expliqué Randal Quarles, de Cynosure Group. « L’un des problèmes, c’est que l’économie n’a pas suffisamment ralenti, a poursuivi M. Quarles, ancien représentant de la Réserve fédérale américaine, en soulignant que les entreprises américaines, comme les propriétaires, n’ont pas eu – ou n’étaient pas prêtes – à refinancer à des taux plus élevés.
Toutefois, ce sentiment pourrait changer alors que d’autres titres de créance doivent arriver à échéance au cours de la prochaine année, a ajouté M. Quarles. « Cela entraînera une augmentation importante des coûts associés au service de la dette. » Tous les yeux sont donc tournés vers les décisions que prendra la Réserve fédérale. Lors de sa plus récente réunion pour l’établissement des politiques, en juin, la Fed a indiqué qu’elle s’attendait à procéder à une réduction des taux en 2024, suivie de quatre autres en 2025.
M. Quarles, qui s’est décrit comme un « faucon » à l’époque où il faisait partie du comité, a expliqué que selon lui, une réduction des taux pourrait survenir à la fin de l’année, mais qu’il ne serait pas surpris qu’il n’y en ait aucune, compte tenu de l’évolution de l’inflation.
Révision de l’ACEUM
L’un des thèmes qui a été soulevé à plusieurs reprises durant le sommet est celui de l’importance de l’ACEUM, qui doit être révisé en 2026.
Comme Elizabeth Baltzan, du Bureau du représentant américain au Commerce, l’a expliqué, cette période d’examen visera à s’assurer que les modalités de l’entente sont appropriées pour l’usage prévu. Mme Baltzan et Mme Donald ont toutes deux souligné la nécessité de se concentrer sur l’économie réelle au moment des discussions sur la politique commerciale.
Garder cela à l’esprit pourrait s’avérer essentiel pour s’assurer que l’économie nord-américaine soit suffisamment forte pour résister aux nombreuses perturbations géopolitiques qui sont survenues au cours des dernières années. « Avant, la seule bonne façon de penser au commerce entre les nations consistait à éliminer les obstacles, a-t-elle dit. Avec la pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous avons vu les limites de cette approche. »
Il est impératif que nos leaders travaillent à réduire au minimum toute perturbation durant cette période de révision. Je me fais l’écho des commentaires d’Ian Bremmer : « Les ententes transfrontalières peuvent être des cibles faciles dans des environnements comme celui que nous vivons en ce moment, a-t-il expliqué. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser perdre les avantages extraordinaires de notre collaboration continentale dont bénéficient les consommateurs. Les leaders des secteurs privé et public doivent s’assurer que Monsieur et Madame Tout-le-monde profitent d’un partenariat plus approfondi dans un monde de plus en plus complexe. »
Un optimisme prudent
Malgré les différences entre les économies canadienne et américaine, je dirais que les entreprises font preuve d’un optimisme prudent. Après avoir surmonté les défis des dernières années, ils cherchent maintenant à renouer avec la croissance. De part et d’autre de la frontière, les entreprises envisagent la relocalisation, l’automatisation et d’autres façons d’améliorer leur productivité, et cela nécessite des investissements.
La plupart des entreprises ont fait ce qu’il fallait pour mettre de l’ordre dans leur bilan, afin de pouvoir procéder à ces investissements aujourd’hui et demain. Elles surveillent leurs dépenses, tout en réduisant leurs niveaux de stocks et en gérant leur fonds de roulement. Cette patience et cette vigilance seront payantes. Lorsque les taux baisseront, la demande augmentera, et ces entreprises devront être en mesure de stimuler la productivité et la production. Je crois qu’elles sont prêtes pour cela.
Nadim Hirji :
Depuis plus de 200 ans, BMO met à profit son expertise du secteur et sa connaissance des marchés locaux pour aider ses clients à développer leurs activités et à gérer les risques. Nous sommes une banque commerciale nord-américaine pleinement intégrée qui exerce d’importantes activités des deux côtés de la frontière. Nous sommes maintenant l’une des cinq meilleures banques commerciales en Amérique du Nord.
Nous adoptons une vision à long terme avec nos clients. Nous ne cherchons pas la réussite rapide. Au contraire, nous travaillons avec nos clients, souvent sur plusieurs générations.
Nous collaborons étroitement avec nos collègues des Marchés des capitaux et de la Gestion de patrimoine pour offrir toute notre gamme de solutions à notre clientèle. À nos clients, merci beaucoup de faire affaire avec nous. Et aux clients éventuels qui cherchent à croître en Amérique du Nord, dites-nous comment nous pouvons vous aider. Merci.
Nadim Hirji est responsable de la croissance stratégique et du leadership de BMO Entreprises, une équipe dévouée de plus de 5&…(..)
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La relation économique entre les États-Unis et le Canada créée des millions d’emplois et génère plusieurs milliards de dollars en échanges commerciaux.
Dans ce contexte, l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique), la nouvelle mouture de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), sera soumis à une révision en 2026. Comme l’a souligné Ian Bremmer, président d’Eurasia Group, dans son mot d’ouverture au deuxième sommet annuel Canada-États-Unis organisé conjointement par BMO et Eurasia Group, cela viendra relativement vite, surtout si l’on tient compte du fait que personne ne sait avec certitude qui dirigera ces discussions à Washington et à Ottawa.
Ce n’est pas le moment de faire preuve de complaisance. Comme M. Bremmer et Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, l’ont expliqué dans un récent article d’opinion, « Face à la concurrence géopolitique croissante à l’avantage de l’Amérique du Nord, les chefs d’entreprise et les leaders politiques ont la responsabilité de promouvoir ce partenariat. »
L’analyse des occasions et des risques politiques et économiques auxquels cette relation fait face a été au cœur de la conférence Bulls, Bears, and Beavers – North America’s Economic Outlook (en anglais seulement), une table ronde à laquelle j’ai participé. Les personnes suivantes ont également participé à l’événement :
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Elizabeth Baltzan, conseillère principale, représentante américaine au Commerce
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Frances Donald, économiste en chef, Monde, Financière Manuvie
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Randal Quarles, président du conseil, Cynosure Group, et ancien vice-président de la Réserve fédérale
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Animé par Kevin Carmichael, chroniqueur économique, The Logic
Voici quelques éléments clés à retenir de cette discussion.
La situation des économies canadienne et américaine
Bien que les États-Unis et le Canada aient évité la récession, l’économie canadienne n’en ralentit pas moins rapidement, selon une évaluation effectuée par Frances Donald de Manuvie lors de la discussion : « Les Canadiens ont l’impression d’être en récession, même si les économistes disent que ce n’est pas le cas », a-t-elle expliqué. Bien que le Canada continue de créer des emplois, les consommateurs limitent leurs dépenses. À l’inverse, les consommateurs américains se sont montrés beaucoup plus résilients.
Une des principales différences est le marché de l’habitation des deux côtés de la frontière. Selon Frances Donald, les propriétaires canadiens sont plus sensibles aux changements de taux d’intérêt, et ils font face à des prix des maisons élevés dans les principaux marchés. Contrairement au Canada, où les taux hypothécaires sont habituellement renégociés tous les cinq ans, les prêts hypothécaires aux États-Unis se présentent sous la forme de différents types de prêts à l’habitation, y compris une option à taux fixe de 30 ans, ce qui offre aux consommateurs un peu plus de stabilité.
Outre les différences sur le marché de l’habitation, Mme Donald a aussi expliqué que le Canada accuse un retard d’environ 40 ans par rapport aux États-Unis en matière de productivité. Cela dit, les différences sont à l’avantage des deux pays, le Canada s’en sortant mieux sur le plan des coûts d’intérêt et de la dette nationale.
À quoi s’attendre en ce qui concerne les taux d’intérêt?
Les différences structurelles entre les économies canadienne et américaine pourraient entraîner des différences dans les politiques sur les taux d’intérêt. Bien que le Canada ait déjà entamé son cycle de réduction des taux, les États-Unis sont susceptibles de laisser leurs taux d’intérêt à des niveaux plus élevés pour une période prolongée, a expliqué Randal Quarles, de Cynosure Group. « L’un des problèmes, c’est que l’économie n’a pas suffisamment ralenti, a poursuivi M. Quarles, ancien représentant de la Réserve fédérale américaine, en soulignant que les entreprises américaines, comme les propriétaires, n’ont pas eu – ou n’étaient pas prêtes – à refinancer à des taux plus élevés.
Toutefois, ce sentiment pourrait changer alors que d’autres titres de créance doivent arriver à échéance au cours de la prochaine année, a ajouté M. Quarles. « Cela entraînera une augmentation importante des coûts associés au service de la dette. » Tous les yeux sont donc tournés vers les décisions que prendra la Réserve fédérale. Lors de sa plus récente réunion pour l’établissement des politiques, en juin, la Fed a indiqué qu’elle s’attendait à procéder à une réduction des taux en 2024, suivie de quatre autres en 2025.
M. Quarles, qui s’est décrit comme un « faucon » à l’époque où il faisait partie du comité, a expliqué que selon lui, une réduction des taux pourrait survenir à la fin de l’année, mais qu’il ne serait pas surpris qu’il n’y en ait aucune, compte tenu de l’évolution de l’inflation.
Révision de l’ACEUM
L’un des thèmes qui a été soulevé à plusieurs reprises durant le sommet est celui de l’importance de l’ACEUM, qui doit être révisé en 2026.
Comme Elizabeth Baltzan, du Bureau du représentant américain au Commerce, l’a expliqué, cette période d’examen visera à s’assurer que les modalités de l’entente sont appropriées pour l’usage prévu. Mme Baltzan et Mme Donald ont toutes deux souligné la nécessité de se concentrer sur l’économie réelle au moment des discussions sur la politique commerciale.
Garder cela à l’esprit pourrait s’avérer essentiel pour s’assurer que l’économie nord-américaine soit suffisamment forte pour résister aux nombreuses perturbations géopolitiques qui sont survenues au cours des dernières années. « Avant, la seule bonne façon de penser au commerce entre les nations consistait à éliminer les obstacles, a-t-elle dit. Avec la pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous avons vu les limites de cette approche. »
Il est impératif que nos leaders travaillent à réduire au minimum toute perturbation durant cette période de révision. Je me fais l’écho des commentaires d’Ian Bremmer : « Les ententes transfrontalières peuvent être des cibles faciles dans des environnements comme celui que nous vivons en ce moment, a-t-il expliqué. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser perdre les avantages extraordinaires de notre collaboration continentale dont bénéficient les consommateurs. Les leaders des secteurs privé et public doivent s’assurer que Monsieur et Madame Tout-le-monde profitent d’un partenariat plus approfondi dans un monde de plus en plus complexe. »
Un optimisme prudent
Malgré les différences entre les économies canadienne et américaine, je dirais que les entreprises font preuve d’un optimisme prudent. Après avoir surmonté les défis des dernières années, ils cherchent maintenant à renouer avec la croissance. De part et d’autre de la frontière, les entreprises envisagent la relocalisation, l’automatisation et d’autres façons d’améliorer leur productivité, et cela nécessite des investissements.
La plupart des entreprises ont fait ce qu’il fallait pour mettre de l’ordre dans leur bilan, afin de pouvoir procéder à ces investissements aujourd’hui et demain. Elles surveillent leurs dépenses, tout en réduisant leurs niveaux de stocks et en gérant leur fonds de roulement. Cette patience et cette vigilance seront payantes. Lorsque les taux baisseront, la demande augmentera, et ces entreprises devront être en mesure de stimuler la productivité et la production. Je crois qu’elles sont prêtes pour cela.
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