Budget fédéral de 2021 : Dépenser en vue de l’immunité et au-delà
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Le 19 avril, le gouvernement fédéral a dévoilé son premier budget en deux ans. Cela fait plus de 30 ans que je couvre les budgets, et celui-ci était vraiment différent.
Le document de 700 pages touche presque toutes les facettes de l’économie et comprend plus de 100 nouvelles mesures. Pour entrer en vigueur, le budget proposé devra être approuvé par une majorité au Parlement.
Quelle que soit la teneur du budget, nous nous attendions à une reprise relativement vigoureuse à la réouverture de l’économie. Nous croyons maintenant que le budget consolide ce qui devrait être une forte croissance cet été et cet automne.
Points saillants du budget
Le budget prévoit de nouvelles dépenses vigoureuses de 101,4 milliards de dollars sur trois ans pour aider le pays à traverser la troisième vague de la pandémie de COVID-19 et jeter les bases de la reprise à long terme.
L’un des éléments clés à retenir est que le budget n’impose aucune augmentation d’impôt importante, un impôt sur la fortune par exemple. Il prévoit plusieurs augmentations de taxes ciblées, notamment sur certains articles de luxe, des services numériques et des immeubles vacants appartenant à des propriétaires non-résidents du Canada. La bonne nouvelle, c’est que ce budget indique que le gouvernement croit pouvoir stabiliser l’économie au cours des prochaines années sans recourir à des mesures fiscales générales.
Voici quelques autres faits saillants :
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La dette devrait se stabiliser à environ 50 % du PIB. Pendant des années, Ottawa avait maintenu la dette à environ 30 % du PIB. On s’attend à ce que la dette atteigne un sommet cette année et commence à baisser à moyen terme.
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Après avoir atteint un record de 350 milliards de dollars en 2020, le déficit devrait revenir à environ 155 milliards de dollars au cours de l’exercice 2021. Cela demeure historiquement élevé, mais la proportion de 6 % du PIB qu’il représente est plus proche de ce que nous connaissions dans le passé.
Situation économique
Nous nous attendons à ce que l’économie commence à rouvrir complètement au cours de l’été. Le gouvernement fédéral aussi : le budget indique qu’une grande partie des dépenses spéciales pourraient prendre fin après septembre. L’accélération du rythme des vaccinations sera la clé pour mettre la reprise sur la bonne voie.
La prévision d’Ottawa d’une croissance de 5,8 % du PIB est assez proche de nos attentes, soit 6 %. Toutefois, les restrictions sévères actuellement en vigueur en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta auront une incidence négative sur l’économie en avril. Selon nous, cela va retarder la reprise, mais pas la faire dérailler. Même si nous croyons encore qu’il y aura un rebond vigoureux en 2021 et en 2022, nous ne pouvons pas ignorer l’impact probable de la troisième vague sur le taux de croissance de cette année.
Voici ce à quoi nous nous attendons pour diverses facettes de l’économie, à la lumière du budget proposé.
Dépenses
Il ne fait pas de doute que la hausse des dépenses gouvernementales en 2020 a été une anomalie historique, liée en grande partie aux mesures spéciales mises en œuvre pour soutenir l’économie et aider les Canadiens et les petites entreprises. Toutefois, à mesure que l’économie redémarrera, ces dépenses ponctuelles devraient être abandonnées rapidement. Malgré certaines nouvelles dépenses prévues dans le nouveau budget, comme les 30 milliards de dollars mis de côté pour les cinq prochaines années pour créer un système national de garde d’enfants, les dépenses totales devraient revenir à environ 15 % du PIB, soit près du niveau de ce qu’elles étaient avant la pandémie.
Taux d’intérêt
Les taux à court terme se maintiendront probablement aux alentours de zéro jusqu’à ce que l’économie se redresse complètement en 2023. En revanche, les taux à long terme devraient augmenter au cours des prochaines années. Il convient toutefois de noter que le budget repose sur les hypothèses d’une reprise vigoureuse l’an prochain et de la persistance de taux d’intérêt bas. Même si nous croyons que ces hypothèses sont fondées, elles représentent un certain risque.
Inflation
Nous pouvons nous attendre à un taux d’inflation assez important de 3 % au cours des prochains mois, en partie parce que le point de comparaison est la situation hors du commun d’il y a un an. Nous nous attendons à ce que ce taux revienne à environ 2 %, et demeure à ce niveau à moyen terme. Le risque lié à cette prévision est cependant élevé.
Habitation
Le budget n’accorde qu’une attention symbolique au marché de l’habitation, alors que c’est le seul secteur dans lequel l’inflation est très élevée. Le marché de l’habitation au Canada a connu largement plus qu’une reprise en V. À bien des égards, je ne me souviens pas d’avoir déjà vu un marché de l’habitation aussi vigoureux. Dans le passé, les booms immobiliers se concentraient dans les grandes régions métropolitaines; cette fois, tout le pays est balayé. Le budget contient quelques mesures modestes à cet égard, dont un impôt sur les immeubles vacants appartenant à des propriétaires non-résidents, mais tant que les décideurs ne chercheront pas sérieusement à calmer le marché, il est probable qu’il demeurera vigoureux, jusqu’à ce que les acheteurs commencent à montrer des signes d’épuisement face à la montée vertigineuse des prix.
Chômage
Bien que le taux de chômage ne se calcule plus à deux chiffres comme au printemps dernier, la reprise au Canada a été plus en dents de scie qu’aux États-Unis, en raison des restrictions intermittentes qui ont été imposées. Le taux de chômage augmentera sans doute en avril et en mai avant de commencer à diminuer. Entre le milieu et la fin de 2022, le taux de chômage devrait retrouver les niveaux antérieurs à la pandémie.
Devise
Nous pensons que le dollar canadien devrait se raffermir au cours de la prochaine année. Une reprise mondiale forte est toujours une bonne nouvelle pour le dollar, et nous sommes impressionnés par la vigueur des prix du pétrole. Au cours des trois à cinq prochaines années, nous nous attendons à ce que le dollar canadien se négocie entre 75 et 80 cents par rapport au dollar américain.
Lueurs d’espoir
Cette récession et cette reprise sont véritablement hors du commun. Bien que la vague actuelle et les confinements qu’elle entraîne dans certaines régions du pays suscitent beaucoup d’incertitude, nous voyons la lumière au bout de ce tunnel long et sombre. Et le budget fédéral proposé nous donne des raisons d’être optimistes et de croire que le pays est bien placé pour rebondir, tout en ouvrant la voie à la croissance économique à long terme.
Écouter l’enregistrement audio (en anglais seulement). Transcription en français ci-dessous.
Présentateur: Merci d'être là pour cette présentation en directe, nous invitons à participer à la conversation, il y a une zone de clavardage. Vous pouvez entrer votre nom en tant qu'invité, poser vos questions, le modérateur les transmettra aux intervenants. Je répéterai ses instructions tout à l'heure. J'invite maintenant [inintelligible 00:00:37] à monter sur la scène.
Nadim Hirji: Bonjour tout le monde, je m'appelle Nadim Hirji, vice-président de la direction et chef des services bancaires [inintelligible 00:00:48] entreprises de Canada. Merci d'avoir commencé voter journée avec nous surtout, les gens sur la côte Ouest et dans les péris où il est 5 heures ou 6 heures et demi. Le gouvernement a présenté son budget, le premier budget depuis deux ans, et nous avons jugé important de clarifier les choses un petit peu. Douglas Porter, notre économiste en chef a étudié le budget et va présenter ses idées sur les années à venir pour la troisième vague.
Le confinement complet en Ontario et des parties du Québec, les grands défis à travers le Canada sèment beaucoup d'incertitudes. Je crois que nous voyons tous un peu de lumière au bout du tunnel, avec un peu d'espoir, le budget nous donnera quelle raison pour penser que le Canada sera bien positionné pour sortir de la pandémie en créant les conditions nécessaires à la croissance économique. Douglas va présenter son analyse, il y aura une période de questions et de réponses. Beaucoup de questions sont déjà arrivées par le billet du portail, on trouvera des réponses à certaines de ces questions dans la présentation de Doug, mais n'hésitez pas à utiliser la zone [00:02:00] de clavardage.
Maintenant, je vais céder la parole à Doug en espérant que vous allez pouvoir nous parler de l'état des finances du pays, les éléments importants du budget qu'il faut mieux comprendre, ses impacts et ce qui nous attends. Doug.
Douglas Porter: Merci Nadim, bonjour tout le monde, c'est un plaisir d'être ici. Je dois dire que je couvre les budgets depuis un peu plus de 30 ans, ce budget a été comme nul autre pareil dans une situation comme nul autre pareil. C'est un document volumineux, un effort ambitieux, comme Nadim a dit, ce budget comble l'écart du budget que nous n'avons pas eu l'année dernière dans son envergure en touchant à tous les éléments de l'économie, des taxes sur des produits dont on ne savait pas qu'ils existaient. Il y a 500 pages dans ce budget. Je ne peux pas faire honneur à tout ce que dit le document, mais je peux vous présenter certains de ses aspects clés et ensuite je vais parler de ce que cela signifie pour les perspectives économiques au cours de la prochaine année. Pour commencer, regardons le tableau de l'ensemble. Il y a eu deux grands thèmes dans le budget. Essentiellement, il fallait passer au travers de ce qu'on espère être la dernière étape de la pandémie, qui va couter très chère dans les six mois à venir.
Ensuite, poser les jalons pour les bases pour la reprise. Cette idée de reconstruire en mieux avec le programme de garde des enfants. Qui n'est qu'une des plusieurs mesures. Au niveau des [00:04:00] déficits, les déficits de l'année dernière qui était un déficit record, c'était un peu plus petit que ce qu'on avait prévu. On avait prévu 380 milliards. Mais parce que la performance économique a été meilleure vraiment cette année, ça va être plutôt au tour de 300 millions pour la période, se terminer au mois de mars pour l'année qui se termine aux autres zones.. Pour cette année, le déficit va baisser de 200 milliards, mais demeurera historiquement un record.
Une diminution de 150 millions, environs 6% de l'économie, et qui le jour d'aujourd'hui se retourne à la fourchette de ce qu'on a eu avant le déficit de l'année dernière. On a jamais vu quelque chose de pareil. Mais à 6% de l'économie, on a déjà vu, et cela inclut beaucoup de dépenses su la pandémie qui vont être encore là pandant [unintelligible 00:04:58] financier.
[inaudible 00:05:02] de programme. Plus de PCU, qui vont peu à peu aller en diminuant. C'est pour ça que le déficit est aussi important pour cette année. Pour le prochain exercice, il va y avoir une plus forte baisse. On restera à deux fois plus que par rapport à la période d'avant la pandémie, mais les prévisions budgétaires pour l'an prochain et l'année d'après, importante et plus élevé que ce que j'aimerais voir, mais nettement plus près de le normale.
Quelques autres éléments autres que la garde des enfants. Beaucoup de gens se demandaient s'il allait avoir de forte augmentation d'impôts. Il y a eu des mesures ciblées, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas eu de grandes augmentations d'impôts touchant beaucoup de gens.
On s'y attendait et c'est un soulagement de voir que le gouvernement pense pouvoir ramener le déficit à des niveaux raisonnables sans de fortes hausses d'impôts. C'est un de mes grands messages aujourd'hui. Il y a beaucoup d'informations sur cette diapo et dans le budget, mais à gauche, j'aimerais attirer votre attention sur le fait qu'on regarde les revenus et dépenses en pourcentage de l'économie, on [unintelligible 00:06:27] 60 on voit à quel point les dépenses ont été exceptionnelles par rapport à l'histoire ces dernières années.
Au niveau des revenus, ils ont baissé petit peu mais ont bien tenu, il n'y a pas eu une baisse proportionnelle à la baisse de l'activité économique, mais on prévoit que les revenus vont remonter assez rapidement et ne sont pas si anormaux que ça dans un contexte historique. Regardez cette ligne verte. La dépense sur les programmes avait peu à peu augmenté, ou ce sont déplacé latéralement. L'année dernière il y a eu un pic très abrupt, recréé de toutes les mesures spéciales lancées depuis un an, essentiellement pour protéger le colis pendant le confinement, soutenir les revenus des particuliers, soutenir les revenus des petites entreprises, et il y a eu beaucoup d'autres programmes spéciaux l'année dernière.
Au fur et à mesure que l'économie rouvre, on s'attend à ce que beaucoup de ces mesures ponctuelles vont être ponctuelles et disparaîtront assez rapidement. Même avec le nouveau programme de garde d'enfants, la dépense totale en pourcentage du PIB va revenir vers les 15 % du PIB, assez proche des niveaux d'avant la pandémie. Les gens regardent beaucoup aussi, je vais parler des chiffres pour le déficit, mais la dette [00:08:00] fédérale a dépassée le million l'année dernière et risque d'augmenter encore dans les années à venir.
Essentiellement sur cinq ans, il va y avoir un doublement sur cinq ans. La dette en tant que pourcentage de l'économie. C'est comme ça qu'on va essentiellement payer la pandémie avec une hausse ponctuelle du ratio de dette par rapport au PIB. Pendant les cinq années avant la pandémie, on était à peu près 30 % de façon assez constante. [inintelligible 00:08:43] 30 % ensuite, il y a eu ce-- Okay incroyable, on est allé de 30 à 50 % du jour au lendemain, tant de plan fiscal présente les gains, la dette va atteindre son apogée cette année en pourcentage économique et ensuite descendre peu à peu, parce que l'économie va croitre plus vite que la dette, donc le gouvernement vise 50 % comme ration dette au PIB. C'est regrettable parce qu'on avait eu un niveau très stable depuis plusieurs années et s'il y a eu une bonne nouvelle, c'est le fait que c'est encore inférieur à ce qu'on a fait au milieu des années 1990. Le ratio était à 70 %, donc on est inférieur à ce niveau-là qu'il y a quelques décénies. Si on remonte très loin, jusqu'au--
Dans la période juste après la deuxième guerre mondiale, on aurait vu la dette tout près de 100 % du PIB temporairement et puis dans le boom post deuxième guerre mondiale, ça a beaucoup diminué [00:10:00]. On est très loin du record historique. L'autre bonne nouvelle, c'est que tout cela se passe à un moment où les taux intérêts sont très faibles. Il ne faut pas miser là-dessus éternellement, les taux d'intérêts vont se mettre à bouger, mais ils n'iront pas très loin dans les prochaines années, j'y reviendrais, mais les coûts globaux de l'intérêt de la dette restent très faibles.
En fait, même avec la forte hausse de l'endettement depuis un an, les coûts d'intérêts sur la dette d'Ottawa ont baissé au cours de l'année parce que les taux d'intérêts ont tellement diminué, pendant la même période. Ça ne durera pas éternellement, on va voir une hausse lente, mais sûre des coûts des intérêts dans les prochaines années, mais ça restera durable, ce qui ne donne pas à vivre un chéquier en blanc à Ottawa pour dépenser comme bon lui semble. Les taux d'intérêts ne sont pas [inintelligible 00:11:04] à ce niveau aussi propre, et il n'est pas garantit que la reprise sera aussi robuste qu'on le voudrait.
Ce qui m'amène à mon prochain sujet, les prévisions économiques sous-tendant ce budget. Un petit rappel. Depuis le milieu des années 1990, Ottawa base ses prévisions économiques sur un consensus du secteur privé. Ils ont cherché un peu à dépolitiser les prévisions économiques, ce qui me semble approprié. Je ne vais pas dire que les consensus est toujours juste, et nous participons à ce consensus, nous y contribuons de façon importante, j'ose même le dire; mais ce consensus est un outil de prévision utile et le budget se base sur une reprise économique assez forte. Vous voyez les chiffres [00:12:00] 5.8 % de croissance réelle et 4 l'an prochain. Nous pensons que ces suppositions sont assez justes. Nous sommes même un peu plus optimistes cette année et l'an prochain par rapport à ce consensus, mais cette reprise forte n'est pas garantie. On a des restrictions beaucoup plus sévères en Ontario, en Colombie-Britannique et même en Alberta depuis quelques jours ou quelques semaines. Ça, ça va nuire à l'économie au mois d’avril. D'après nous, ça ne fera que retarder le début de la reprise, et ça va évidemment mordre un petit peu dans le taux croissance de cette année.
On ne peut pas être entièrement être réconforté par l’idée qu'il va y avoir une reprise forte cette année ou l'an prochain, mais ce n'est qu'une supposition, une hypothèse raisonnable. Il y a aussi les taux d'intérêt qui risquent d'être assez faibles. Il y a eu une hausse assez forte au début de l'année pour les taux d'intérêt à long terme, qui se sont stabilisés même depuis. Le fait est que notre projection pour les taux d'intérêt cette année ou l'an prochain à court terme, va être 0 ou à plus long terme à un peu plus de 1 % dans les prochaines années, sont très proches de ceux des hypothèses du budget.
Je ferai remarquer que le budget repose sur une bonne combinaison d’une reprise forte l'an prochain et la persistance de taux d'intérêt bas. Nous croyons que c'est juste, mais il y a clairement un risque au niveau de ces deux hypothèses positives. Je vais parler du déficit encore important d’Ottawa, 16 % du PIB. Quand on regarde le paysage fiscal canadien, il faut tenir compte que des provinces aussi. Les provinces empruntent beaucoup en plus d’Ottawa. [00:14:00]
La bonne nouvelle et c'est approprié, Ottawa a assumé le gros des coûts de la pandémie l'an dernier et encore cette année. Oui, les déficits se sont creusés dans la plupart des provinces. [inaudible 00:14:19] a réussi à à peu près équilibrer. Les autres provinces ont eu des déficits importants, mais nettement plus faibles comparé au niveau fédéral. Si on combine les déficits des provinces, ça représente 4 % de l'économie nationale, soit un quart du déficit fédéral. Si on additionne tout le monde, Ottawa plus les 10 provinces, on abouti à quelque chose près de 400 milliards, environ 20 % de l'économie. C'est quand même énorme. C'est un des plus grands déficits au monde. Le Canada ne cède rien à qui que ce soit au niveau du soutien qui a été accordé à travers le pays de la part du gouvernement fédéral ou de la part des provinces. Pour conclure ces détails sur le sujet, je pense que la principale observation, c'est qu'avant Ottawa avait parlé de dépenser de 70 à 100 milliards pour amorcer la pompe de l'économie. Ils ont juste dépensé 101 milliards, le gros cette année pour aider l'économie à passer au travers de ce qu'on appelle les dernières étapes de la pandémie, et pour aider à la reprise.
D'après nous que la reprise allait être de toute façon relativement solide avec la réouverture de l'économie, ceci va renforcer ce qui devait être pour nous une période de croissance assez forte dans les premières phases[00:16:00] de la réouverture à l'été et à l'automne. Le déficit ne baissera pas rapidement, mais ça va rester à plus de 150 milliards cette année, en grande partie à cause de cette dose supplémentaire de dépenses prévues par Ottawa. Même avec ces dépenses supplémentaires le ratio dette/PIB devrait rester stable cette année à environ 50 %, se stabiliser et diminuer peu à peu au fur et à mesure que l'économie s'en remet plus complètement.
Un point à retenir, c'est que beaucoup de conservateurs fiscaux, je me considère être de ce camp pourrait se préoccuper par cet acte de dépense, mais je ferai remarquer que même avec ce contexte de dépenses et de nouveaux programmes de garde, il n'y a pas de hausse importante des impôts, des taux d'inclusion des gains en capital, pas seulement pour les résidences principales, mais largement on n'en a pas parlé du tout, les augmentations de taxes étaient ciblées sur les produits de luxe, les avions, les bateaux et véhicule de plus de 100 000. Une taxe sur services numériques, mais aucune augmentation d'impôts plus largement. On va pouvoir diminuer le déficit sans augmenter les impôts.
Maintenant, qu'est-ce que cela signifie pour les prévisions économiques ? Ce sont des aspects un peu plus traditionnels de ma présentation. L'élément dominant de la pandémie, surtout au Canada. On parle d'une troisième vague, ici on regarde le nombre de nouveaux cas au Canada par rapport [00:18:00] aux économies américaines et européennes. Ça, c'est à peu près par tête d'habitant, le Canada voit autant de nouveaux cas que beaucoup d'autres grandes économies. À ce stade-ci, la bonne nouvelle, c’est qu’en Europe et aux États-Unis, en partie à cause du processus ambitieux de vaccination au Royaume-Uni et aux États-Unis en particulier, on ne voit pas une troisième vague en tant que telle, et le vaccin est déployé de façon beaucoup plus accélérée. Quand on aura supprimé cette vague, on prévoit que l'économie va s’ouvrir beaucoup plus complètement à l'été et dans les quatre mois de l'année.
Il semblait y avoir une hypothèse que beaucoup de dépenses spéciales pourraient être réduites à partir du mois de septembre grâce à un taux de vaccination beaucoup plus rapide et que l'économie commencera à s'en remettre plus sérieusement à partir du mois de septembre. À l'échelle mondiale, on prévoit une très forte reprise. Ce n'est pas qu'une histoire canadienne, loin de là. Après avoir vu le pire ralentissement dans la période d'après-guerre à l'échelle mondiale, quand l'économie mondiale a eu une croissance de 1.3 %, on prévoit une hausse de 6 % cette année. Cette force va se maintenir en 2022 avec la réouverture de l'économie du secteur du tourisme.
Pour ce qui est de l'Amérique du Nord, l'histoire est un peu semblable. Finalement la croissance sera plus forte aux États-Unis pour plusieurs raisons. D'abord et franchement, je pense que tout le monde s'en rend compte, c’est la rapidité avec laquelle l'économie américaine s'est réouverte [00:20:00] parce que leur programme de vaccination est plus avancé. Il y a la proposition de mesures de stimulation 1.9 billions, 9 % de l'économie américaine. Ça a déjà commencé à amorcer les mises en chantier et les ventes au détail.
On va avoir un taux de croissance plus élevé aux États-Unis depuis 1984, 6,5 %. Je pense que le risque aux États-Unis est à la hausse, et cette force va se maintenir aux États-Unis. L’économie américaine va avoir au moins 4 % de croissance en 2022. Le Canada le suit. Il va y avoir un petit retard en septembre au deuxième trimestre à faire du rattrapage pour le reste de l'année et en 2022 l'économie canadienne va croître comme l'économie américaine, peut-être même plus rapidement dans certains trimestres. Après cet évènement épouvantable au printemps dernier quand les taux de chômage ont dépassé les 10 % aux États-Unis et au Canada en avril-mai, ils ont beaucoup diminués de façon un peu plus saccadée, parce qu'on a imposé et retiré des mesures. Il va peut-être y avoir une hausse avant une nouvelle baisse mais on prévoit une amélioration assez importante des taux de chômage au Canada et aux États-Unis l'an prochain.
Si rendu au milieu de l'année, vers la fin de l'année l'an prochain, les taux de chômage sont revenus presque au niveau d'avant la pandémie et sont assez proches de ce qu'on considère comme étant [00:22:00] normal vers la fin de l'année prochaine, avec la réouverture de l'économie. J'ai parlé des taux d'intérêts. Le budget était basé sur des taux d'intérêt encore faibles. Si on regarde les taux d'intérêt à court terme qui déterminent les taux préférentiels et les taux hypothécaires, ce sont les taux au jour le jour contrôlés par les banques centrales.
Nous pensons que les banques centrales canadiennes et américaines l'ont dit très clairement. Elles vont être extraordinairement patientes avant d'augmenter les taux d'intérêt. Nous croyons que ce n'est pas avant 2023 que la FED ou la Banque du Canada augmenteront les taux d'intérêt à court terme qui sont très près de zéro dans les deux pays. Nous pensons qu'elles vont attendre jusqu'à une reprise complète et surtout sur le marché de la main d'œuvre. Les taux d'intérêt ne vont pas bouger d'après nous dans les deux prochaines années. Ce n'est pas tout à fait la même chose pour les taux à plus long terme qui ont une petite flambée en V, vous voyez à droite dans les 12 derniers mois.
Mais ils sont stabilisés depuis quelques semaines, et il y a eu une pression à la hausse à long terme dans les 18 mois à venir, mais à certains égards, le gros est déjà derrière nous et il y a une petite chance que s'il y a des exceptions par rapport à [unintelligible 00:23:28] , les taux pourraient rebaisser temporairement avant de remonter vers la fin de l'année et en 2022. Là aussi, je pense que finalement, après un mouvement assez brusque en début d'année, les taux d'intérêts à plus long terme vont augmenter peu à peu dans les prochaines années comme sur les autres marchés, des marchés obligataires, a eu une reprise assez forte en début d'année.
Essentiellement, le marché ne sera plus surpris par ces taux de croissance [00:24:00]
assez élevés [inintelligible 00:24:02] je viens de parler. Il y a une préoccupation sur le marché chez nos clients. Étant donné toutes les mesures de simulation, ces achats [inintelligible 00:24:13] précédents d'obligation par les banques centrales, la persistance d'un déficit budgétaire important, est-ce que ça va conduire à une flambée de l'inflation ? On va voir des changements à ce niveau-là, parce qu'on ne se [inintelligible 00:24:30] à des conditions extraordinaires. Normalement, l'inflation sera officiellement vers les 3 %. Ça peut être un peu plus élevé, à l'heure actuelle vers les 1 %.
L'inflation, d'après nous, va diminuer vers les 2 % cette année et à moyen terme, on pense que l'inflation va rester vers les 2 %. En planifiant sur les cinq prochaines années, il est raisonnable de penser que le taux d'intérêt moyen sera de 2 % même si on va voir des hausses dans les quelques mois à venir. Je vous dirais quand même que les risques de cette prévision sont du côté hausse plutôt que du côté baisse et c'est un message important. L'année dernière, dans les premières étapes de l'inflation, on s'est dit : « Peut-être qu'on va assister à une déflation, une période de diminution des prix assez prolongée. » Personne n'en parle plus.
On parle maintenant du risque à la hausse avec un-- À moyen terme un problème réel d'inflation. Je pense que les chances de ce scénario sont assez faibles. Je pense qu'il y a plus un risque à la hausse qu'à la baisse avec l'inflation à ce stade-ci. Quelques autres points que j'aimerais couvrir. Un, un domaine où il y a eu beaucoup d'inflation et on en a parlé mais en deuxième place dans le budget hier, c'est le marché du logement. [00:26:00] Je ne peux pas trop insister sur la force du marché [inintelligible 00:26:07] et c'est le cas ailleurs, mais le Canada est parmi les grands.
On n'a pas vu une reprise en V. C'est beaucoup plus. C'est le marché de l'immobileir le plus chaud que je n'ai jamais vu à l'échelle nationale. C'est ça la clé. Dans les booms immobiliers antérieurs ou résidentiels, ça a été centré sur Vancouver, Toronto et peut-être Montréal. Maintenant, c'est national. Les marchés résidentiels sont forts partout au pays, surtout dans les petites villes ontariennes en particulier, et dans une moindre mesure au Québec et dans les provinces maritimes.
Ça balaie le pays comme tendance. Il y a eu des mesures modestes dans le budget, y compris la taxe sur les non-résidents qui ont des maisons vacantes au pays, mais c'est peu comparé au ras-de-marée de la demande. Tant que les décideurs politiques ne chercheront pas à refroidir le marché. Ça risque de durer. À un certain moment, les acheteurs vont s'épuiser, on parle de la peur de manquer une occasion, mais il y a aussi la peur de payer trop cher. À ce stade-ci, on est très positif par rapport au marché. On pense que ça va se renforcer davantage au lieu de s'inverser, du moins à court terme. Le dollar canadien, comme pour les autres marchés financiers, il est remonté joliment par rapport à son taux de l'an dernier. Nous croyons que le dollar canadien va se renforcer plutôt que s'affaiblir cette année. Une reprise économique mondiale forte est toujours une bonne nouvelle pour le dollar canadien, et les prix du pétrole se sont maintenus.
Il s'est montré discipliné, un facteur positif pour le dollar canadien. Le dollar canadien [00:28:00] a à peine bougé avec l'annonce du budget. Il n'y a pas vraiment eu de réaction sur les marchés des devises essentiellement parce que le déficit et les mesures n'étaient pas une grande surprise pour les marchés financiers. Quand on regarde l'année à venir, le dollar canadien va se renforcer. C'est plus probable qu'un affaiblissement. Pour de trois à cinq ans, moyen terme du moins, je dirais que ça va se situer dans les 75 à 80 % dans les trois à cinq prochaines années. Voilà pour la partie formelle de la présentation. J'invite Nadim à revenir pour la période de questions et de réponses. Merci beaucoup.
Nadim: Bien. Merci Doug. Je rappelle aux invités qu'ils peuvent utiliser le clavardage pour poser leurs questions mais je vais commencer par des questions déjà reçues de la part de mes clients au moment de l'inscription comme je l'ai dit tout à l'heure. D'abord, Doug, une première question. Qu'est-ce qu'on devrait prévoir comme des taux d'imposition pour les entreprises en fonction de ce budget ?
Douglas: C'est intéressant parce que comme je l'ai dit, les revenus se sont bien maintenus. Il n'y a pas eu de détérioration historique. Il y a eu des dépenses spécifiques pour faire face à la pandémie. Je pense que l'inconnu pour les taux d'intérêt des entreprises ou des taux d'imposition plutôt des États-Unis, ça dépend de ce qui va se passer aux États-Unis avec la proposition pour l'infrastructure de Biden. Pour repayer, ils veulent augmenter les taux d'intérêt en allumant à peu près la moitié de la baisse d'impôts accordée [00:30:00] par le président Trump. Certains démocrates modérés ont rejeté. Je pense que la hausse sera moins importante aux États-Unis. Si ça se produit, Ottawa va peut-être regarder la possibilité de changer les taux d’imposition des entreprises au Canada. Le Canada va suivre les États-Unis, ce qui laisse à Ottawa un peu de marge de manœuvre si les taux augmentent aux États-Unis. Ce n’est pas évident qu’Ottawa va nécessairement en faire autant au niveau de la question des augmentations d’impôts en général.
Pour moi, la meilleure façon de remédier au déficit pour réparer l’état des finances est de s’assurer que la reprise économique soit complète. Tout ce qui peut nuire à la reprise serait négatif. C’est le cas des hausses d’impôts. Si j’étais ministre des finances, je ne penserais même pas à une hausse des taux d’imposition tant que la pandémie ne sera bien derrière nous et qu’on aura mesuré les conséquences. D’abord, il faut voir ce qui va se passer aux États-Unis et ensuite, il faut voir comment le paysage fiscal canadien se situe après la pandémie.
Une question en ligne qui se rapporte à ce que je viens de dire. L’absence de nouveaux impôts ou d’augmentation d’impôts, est-ce que ça ne pourrait pas signifier que c’est un budget électoral et qu’il va y avoir de très fortes hausses après l’élection ? Il y a deux éléments de situation. [00:32:00] D’abord, est-ce que c’est un budget électoral ? Je dois supposer qu’il y a une possibilité que ça puisse servir de plateforme, étant donné que le gouvernement minorité moyen a duré 18 mois, et qu’on est rendu presqu'au 18 mois maintenant.
Moi, je dois supposer qu’après le pire de la pandémie, il est assez probable qu’on n’entende plus d’élection au plus tard cette année. On peut le considérer comme un budget électoral. Des hausses d’impôt après l’élection ? J’imagine que ça dépend de qui gagne et si on a un autre gouvernement minoritaire. Très brièvement, je vais répéter ce que je viens de dire. D’abord, nous devons voir quel est la situation fiscale après la pandémie. Est-ce que nous avons besoin de hausse d’impôt pour stabiliser les finances publiques. Encore une fois, les hausses d’impôts importantes pourraient entraver la reprise, et se serait totalement contre-productif, tant qu’on n’aura pas une reprise complète.
Nadim: Merci. Une autre question intervieweé en ligne. Est-ce qu’il y a de l’argent dans le budget pour les dépenses en infrastructure ? La réponse courte. D’abord, il y a eu de l’argent pour presque tout dans ce budget. Je dis ça sérieusement. Il est intéressant. Généralement, un budget de reprise normal ou post récession serait de mettre l’accent sur l’infrastructure et de l’argent à affecter à l’infrastructure. Ce n’est pas un grand panier. L’argent est dépensé un peu partout.
Si ces milliards ont été prévus pour l’infrastructure dans les communautés autochtones. Il y a beaucoup d’argents pour les énergies vertes et les infrastructures du côté de l’art. Il n’y a pas eu un panier infrastructure. Ça a été éparpillé dans le budget. Un des messages clés, c’est que ça ne s’appuie pas si fortement que ça sur les infrastructures. Ce qui peut être approprié compte tenu de la situation actuelle. Quand on pense à cette récession et cette reprise, elles sont très différentes de ce qu’on a vu par le passé. On a vu des industries lourdes sensibles, la machinerie lourde de fabrication, n’ont pas été très touchées comparé au secteur de service.
Le secteur de la construction domiciliaire roule à plein régime. Des mises en chantier de plus de 300 000 unités ont été commencées. On n’a jamais vu ça dans un mois. Le secteur de la construction du moins du côté domiciliaire est très solide. Je pense que l’idée à Ottawa, c’est que le secteur de la construction n’avait besoin d’appui supplémentaire. Ils ont voulu plutôt travailler sur les secteurs touchés par la pandémie qui ont besoin de plus d’aide, le tourisme, les petits entreprises.
C’est là où la pandémie a frappé très durement, mais pas la construction. C’est pour ça que les défenses ne visent pas ce qui serait traditionnel, vue comme un domaine sur lequel on miserait dans un budget de relance.
Nadim: Bien. Merci. Maintenant
une autre industrie. Qu’est-ce que vous voyez du côté de l’industrie de l’automobile et de sa chaîne d’approvisionnement ?
Douglas: Le secteur de l’auto a fait face à beaucoup de défis, mais c’est intéressant du côté de la demande et, encore une fois, ça n’a pas été une recession avec [inintelligible 00:36:18]. Oui, les ventes et la production d’auto ont presque baissé à zéro au printemps dernier, mais il est impressionnant de voir que les ventes ont récupéré aux États-Unis. Aux États-Unis en mars, on a eu des ventes parmi les meilleures de toute l’histoire aux États-Unis, la demande est au rendez-vous. Le secteur de l’auto a beaucoup de défis à court terme de cette pénurie de bus, ce qui entraîne des baisses de production, surtout au Canada.
Cela va réduire la production de façon perceptible au Canada et aux États-Unis. Il va y avoir beaucoup de pouvoir d’établissement de prix, parce qu’il va y avoir des pénuries dans certains marchés à plus long terme. On regarde évidemment la transition très profonde vers les véhicules électriques dans les années à venir, et cela a des implications incroyables tout au long de l’approvisionnement. Des changements importants vont devoir avoir lieu. Le secteur des pièces, par exemple, va être transformé de façon majeure dans les années à venir.
Heureusement pour le Canada, nous avons beaucoup de mandats pour la construction de véhicules électriques dans les années à venir, mais ça va être un défi réel pour l’industrie des pièces. [00:38:00] L’autre question à laquelle on fait face, c’est qu’il faut revoir de fond en comble les chaînes d’approvisionnement. Le secteur manufacturing en particulier a dû faire face-- a regardé ses problèmes pendant la pandémie, et il va y avoir une révision complète et peut-être une réorganisation des chaînes d’approvisionnement dans beaucoup d’industries.
Les chaînes dans plusieurs industries vont être raccourcies, et ce sera sans doute le cas du secteur de l’auto, peut-être pas pour tous les fabricants d’autos, mais je pense qu’il s’agisse de la transition au véhicule électronique, la pénurie à court terme de puces ou cette révision des chaînes d'approvisionnement. L'industrie de l'auto fait face à une transformation incroyable dans les 5 à 10 années à venir.
Nadim: Bien, merci. On ne vous demande pas d'être diseur de fortune, mais au niveau de l'ouverture de la frontière entre le Canada et les États-Unis, que pensez-vous ?
Douglas: Question difficile qu'on se pose depuis le début de la pandémie. Évidemment, il y a de la pression de part et d'autre pour ouvrir de la manière la plus sécuritaire possible. Je pense que ce sera quand les gouvernements des deux pays se diront qu'on a atteint une immunité collective, ou on s'en approche. C'est à ce moment-là que les deux économies pourront rouvrir presque complètement. [00:40:00] Je dirais plutôt vers le mois d'octobre. Probablement après la saison touristique d'été. Je n'ai pas de renseignement [unintelligible 00:40:12] là-dessus mais je pense que c'est l'hypothèse la plus raisonnable à ce stade-ci.
Nadim: Bien. Merci Doug. Nous avons vu après le dépôt du budget les autres partis politiques y ont réagi, le NPD, les conservateurs qui ont eu des propos intéressants pour le qualifier. Quand vous pensez à la réaction, est-ce qu'il est possible que le budget ne serait pas adopté ?
Douglas: Non, je ne le pense pas. Le gouvernement a besoin seulement d'un parti pour l'appuyer. Le Premier Ministre a dit très clairement qu'il serait irresponsable d'avoir une élection en pleine pandémie. Pour tout dire, je pense que le budget a coché beaucoup de cases pour le NPD. Je serais très surpris que le NPD n'appuie pas ce budget. Je pense que la question est de savoir si le gouvernement actuel veut déclencher une élection. Je ne pense pas qu'il y sera obligé. Ce sera le choix du gouvernement. Je suppose que le budget va être adopté.
Nadim: Bien, merci. Il y a une question qui vient d'arriver. Quelles sont préoccupations par rapport aux faillites personnelles et d'entreprises quand les programmes du gouvernement se termineront ? Certains ont été prolongés mais la question se pose toujours. Qu'est-ce qui se passe après la fin des aides ?
Douglas: Bien. Pour prendre un peu de recul, cette récession [00:42:00] et cette reprise ont été extraordinaires historiquement parlant. On a insisté à l’effondrement d’une place très forte des faillites personnelles. Ce n’est pas un mystère, les soutiens publics ont été incroyables et les gens ont pu reporter leurs hypothèques au besoin, de vendre des hypothèques, et il y a eu la forte baisse des taux d’intérêt. Cela est devenu plus abordable. Je pense que nous ne verrons pas une pousse importante des faillites personnelles dans la prochaine année même quand les aides disparaîtront.
Ou si le gouvernement devait errer de ce côté-là, s’ils estiment qu’il faut maintenir ces programmes, ils seront plus généreux. Je ne pense pas qu’on verra beaucoup plus de faillites personnelles, mais les entreprises, si les chiffres ont diminué beaucoup au cours de la prochaine année, mais il n’y a pas de garantie que les taux ne resteront pas de l’autre côté. Beaucoup d’entreprises se débattent pour survivre, surtout dans les secteurs purement touchés, certains ont fermé la porte sans déclarer faillite, mais ça, ça ne dit pas tout d’après moi.
Ces chiffres sur les faillites d’entreprises, je me préoccupe de ce qui va se passer avec la réouverture de l'économie, et que les entreprises auront pu vraiment évaluer leur situation. Il peut y avoir un écho sous forme de plus de faillites d’entreprises.
Najim: Dans le budget, est-ce qu’il y a eu plus pour les industries les plus durement touchées ? Le tourisme, les voyages et l’hôtellerie.
Douglas: Oui, il y en a eu. À ce stade-ci, 1 milliard, c’est peu. [00:44:00] Ces secteurs ont bénéficié de 1 milliard. Je dirais essentiellement qu’on a voulu rassurer les gens au niveau des voyages en avion, la vaccination et ainsi de suite, mais le gros consistait en des prolongations de programmes qui existaient d’une manière un peu plus ciblée, mais il n’y a pas eu un gros plan de mesure pour le secteur du tourisme et du voyage.
C’était plus qu’on va continuer à faire comme on fait déjà, et on va aller chercher à aider les entreprises à réembaucher ou prendre le portable. Je ne me souviens pas tant du programme, mais essentiellement il y a eu un programme-- Oui, c’est un programme de subvention salarial qui couvre à peu près la moitié des salaires des entreprises pour l’été et l’automne, mais il n’y a pas eu un gros nouveau programme au sein de l’industrie.
Najim: Doug, est-ce qu’il y a quelque chose dans ce budget que vous auriez voulu voir, mais qui n’y était pas ?
Douglas: Vous savez, la chose que nous espérions voir était quelque chose qui refroidirait un peu la demande dans le secteur résidentiel. On ne l’a pas vu, mais ça ne me surprend pas. On parle beaucoup du secteur résidentiel depuis des semaines. Le Gouvernement ne voulait pas que ce secteur absorbe toute l’attention. J’étais soulagé finalement par l’absence de hausse d’impôt et [00:46:00] j’étais réconforté par l’attente que le déficit budgétaire allait revenir vers les 30 % dans les années à venir. Comme je l’ai dit au début, il y a eu plus d’une centaine de mesures dans le budget.
Je l’aurais peut-être souhaité moins plutôt que plus. Mon point de vue, c’est que le rôle du gouvernement est d’aider l’économie à passer jusqu’à la fin de la pandémie. Ça devrait être la principale tâche. Il faut soutenir et accélérer le programme de vaccination le plus possible, parce que c’est vraiment la clé de toute reprise complète de l’économie. La réponse courte ? Non, rien d’important que j’espérais voir qui n’y était pas.
Nadim: Bien. Sur cette note, vous avez parlé des rivets de l’autre côté. Pour ces questions, est-ce que le budget est conçu pour faire face à une autre vague de la Covid ?
Douglas: Je dirais qu’il est conçu pour résister à la vague actuelle, mais beaucoup de programmes spéciaux comme la PCU et les subventions salariales. On prévoit que d’ici l’automne, on les liquide. Si on a une autre grande vague plus tard cette année et d’autres restrictions, le budget n’est pas pensé pour ça. La bonne nouvelle, c’est que oui, ça nuirait aux finances, mais c’est un secteur que l’économie a su s’adapter aux restrictions. Ce n’est pas un monde idéal, loin de là, mais il semble qu’une bonne partie de l’économie
ait réussit à passer au travers des restrictions, du moins temporairement. Je ne pense pas que les coûts fiscaux seraient énormes en cas de quatrième vague. Ça a détériorerait les finances publiques un peu sans changer du tout le tableau. Si on monte au mois de novembre, le budget ne prévoyait pas une deuxième vague importante à ce moment-là, puis, le chiffre pour le déficit n'était pas si différent de ce qu'on prévoyait à la fin de l'année dernière, même avec les restrictions pour la deuxième et la troisième vague qu'on a--
Nadim: Bien merci Doug, nous avons parlé un petit peu à quelques reprises du marché résidentiel à travers le Canada, et que le budget ne comportait pas grand chose, ce qui risquerait de le refroidir. Vous l'avez mentionné comme quelque chose qui aurait pu être là, mais qui n'est pas. Quel serait une mesure appropriée qui aurait pu être dans le budget pour refroidir les ardeurs des acheteurs des maisons ?
Douglas: Finalement, je ne m'y attendais pas sérieusement, c'est une mesure qui pourrait refroidir le marché, qui pourrait arriver n'importe quand, Il n'y a pas besoin d'être dans le budget. Le simple fait qu'il n'en ait pas par ailleur, ça ne veut pas dire qu'Ottawa va rester les bras croisés, surtout si le marché reste aussi chaud que dans les trois premiers mois de l'année. Nous avons publié notre service, énumérés 10 mesure économique, pas nécessairement par ordre de faisabilité et de mérite.
En haut de la liste, c'est pour la banque du Canada, la banque pourrait sans augmenter les taux d'intérêt [00:50:00] pourrait arrêter de dire que les taux d'intérêt vont rester faible pour toujours, mais il pourrait se dire qu'à un certain moment, les taux pourraient s'élevés. Nous avons eu toute la liste de sujets pour les gouvernements, mais en réalité, est-ce que tout ce qu'ils vont faire vont avoir des effets secondaires et ne plairont à tout le monde ? Loin de là. Les gouvernements provincial par contre, pourraient, on a vu une taxe pour non-résidents dans [inintelligible 00:50:32] en Ontario, mais ça ne s'applique pas à beaucoup d'autres zones de l'Ontario.
C'est là où ça chauffe en ce moment, si on est à Windsor, London en Ontario, il n'y a pas de taxes pour non-résidents. Ça pourrait ne pas être efficace, mais il n'y a pas de conséquences des effets secondaires négatifs. Même si ça agit en tant que signal que le gouvernement provincial veut agir, ça peut avoir un effet important sur le marché, en montrant que ça peut changer la psychologie qu'on voit en ce moment. Cette peur de manquer l'occasion. Nous croyons aussi que le blind [inintelligible 00:51:18] pourrait avoir des effets importants. On pense que c'est une mesure qui pourrait être prise, ou qui pourrait avoir un effet de douche froide sur le marché.
Nadim: Merci Doug, je pense vous garder pendant toute la journée parce qu'on a eu beaucoup de communications intéressantes, mais malheureusement nous avons épuisé le temps. Merci d'avoir partagé vos réflexions. C'était très informatif et utile. Merci à toutes les personnes qui ont été des nôtres. Il va y avoir une récapitulation sur le siteweb] mimo.com/commercial. Merci pour votre temps, votre partenariat et votre clientèle. Nous espérons avoir donné un peu plus de valeur ajoutée aujourd'hui. Si vous avez une question, n'hésitez pas à communiquer avec votre représentant de la MIMO et nous vous y répondrons. Merci d'avoir été là. Restez en sécurité et en santé. Passez une excellente fin de journée ou début de journée selon l'endroit où vous vous trouvez.
Douglas Porter
Économiste en chef et directeur général
416-359-4887
Douglas Porter possède plus de 30 ans d’expérience dans l’analyse des économies et des marchés financiers mondiaux. Comme &e…(..)
Voir le profil complet >Le 19 avril, le gouvernement fédéral a dévoilé son premier budget en deux ans. Cela fait plus de 30 ans que je couvre les budgets, et celui-ci était vraiment différent.
Le document de 700 pages touche presque toutes les facettes de l’économie et comprend plus de 100 nouvelles mesures. Pour entrer en vigueur, le budget proposé devra être approuvé par une majorité au Parlement.
Quelle que soit la teneur du budget, nous nous attendions à une reprise relativement vigoureuse à la réouverture de l’économie. Nous croyons maintenant que le budget consolide ce qui devrait être une forte croissance cet été et cet automne.
Points saillants du budget
Le budget prévoit de nouvelles dépenses vigoureuses de 101,4 milliards de dollars sur trois ans pour aider le pays à traverser la troisième vague de la pandémie de COVID-19 et jeter les bases de la reprise à long terme.
L’un des éléments clés à retenir est que le budget n’impose aucune augmentation d’impôt importante, un impôt sur la fortune par exemple. Il prévoit plusieurs augmentations de taxes ciblées, notamment sur certains articles de luxe, des services numériques et des immeubles vacants appartenant à des propriétaires non-résidents du Canada. La bonne nouvelle, c’est que ce budget indique que le gouvernement croit pouvoir stabiliser l’économie au cours des prochaines années sans recourir à des mesures fiscales générales.
Voici quelques autres faits saillants :
-
La dette devrait se stabiliser à environ 50 % du PIB. Pendant des années, Ottawa avait maintenu la dette à environ 30 % du PIB. On s’attend à ce que la dette atteigne un sommet cette année et commence à baisser à moyen terme.
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Après avoir atteint un record de 350 milliards de dollars en 2020, le déficit devrait revenir à environ 155 milliards de dollars au cours de l’exercice 2021. Cela demeure historiquement élevé, mais la proportion de 6 % du PIB qu’il représente est plus proche de ce que nous connaissions dans le passé.
Situation économique
Nous nous attendons à ce que l’économie commence à rouvrir complètement au cours de l’été. Le gouvernement fédéral aussi : le budget indique qu’une grande partie des dépenses spéciales pourraient prendre fin après septembre. L’accélération du rythme des vaccinations sera la clé pour mettre la reprise sur la bonne voie.
La prévision d’Ottawa d’une croissance de 5,8 % du PIB est assez proche de nos attentes, soit 6 %. Toutefois, les restrictions sévères actuellement en vigueur en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta auront une incidence négative sur l’économie en avril. Selon nous, cela va retarder la reprise, mais pas la faire dérailler. Même si nous croyons encore qu’il y aura un rebond vigoureux en 2021 et en 2022, nous ne pouvons pas ignorer l’impact probable de la troisième vague sur le taux de croissance de cette année.
Voici ce à quoi nous nous attendons pour diverses facettes de l’économie, à la lumière du budget proposé.
Dépenses
Il ne fait pas de doute que la hausse des dépenses gouvernementales en 2020 a été une anomalie historique, liée en grande partie aux mesures spéciales mises en œuvre pour soutenir l’économie et aider les Canadiens et les petites entreprises. Toutefois, à mesure que l’économie redémarrera, ces dépenses ponctuelles devraient être abandonnées rapidement. Malgré certaines nouvelles dépenses prévues dans le nouveau budget, comme les 30 milliards de dollars mis de côté pour les cinq prochaines années pour créer un système national de garde d’enfants, les dépenses totales devraient revenir à environ 15 % du PIB, soit près du niveau de ce qu’elles étaient avant la pandémie.
Taux d’intérêt
Les taux à court terme se maintiendront probablement aux alentours de zéro jusqu’à ce que l’économie se redresse complètement en 2023. En revanche, les taux à long terme devraient augmenter au cours des prochaines années. Il convient toutefois de noter que le budget repose sur les hypothèses d’une reprise vigoureuse l’an prochain et de la persistance de taux d’intérêt bas. Même si nous croyons que ces hypothèses sont fondées, elles représentent un certain risque.
Inflation
Nous pouvons nous attendre à un taux d’inflation assez important de 3 % au cours des prochains mois, en partie parce que le point de comparaison est la situation hors du commun d’il y a un an. Nous nous attendons à ce que ce taux revienne à environ 2 %, et demeure à ce niveau à moyen terme. Le risque lié à cette prévision est cependant élevé.
Habitation
Le budget n’accorde qu’une attention symbolique au marché de l’habitation, alors que c’est le seul secteur dans lequel l’inflation est très élevée. Le marché de l’habitation au Canada a connu largement plus qu’une reprise en V. À bien des égards, je ne me souviens pas d’avoir déjà vu un marché de l’habitation aussi vigoureux. Dans le passé, les booms immobiliers se concentraient dans les grandes régions métropolitaines; cette fois, tout le pays est balayé. Le budget contient quelques mesures modestes à cet égard, dont un impôt sur les immeubles vacants appartenant à des propriétaires non-résidents, mais tant que les décideurs ne chercheront pas sérieusement à calmer le marché, il est probable qu’il demeurera vigoureux, jusqu’à ce que les acheteurs commencent à montrer des signes d’épuisement face à la montée vertigineuse des prix.
Chômage
Bien que le taux de chômage ne se calcule plus à deux chiffres comme au printemps dernier, la reprise au Canada a été plus en dents de scie qu’aux États-Unis, en raison des restrictions intermittentes qui ont été imposées. Le taux de chômage augmentera sans doute en avril et en mai avant de commencer à diminuer. Entre le milieu et la fin de 2022, le taux de chômage devrait retrouver les niveaux antérieurs à la pandémie.
Devise
Nous pensons que le dollar canadien devrait se raffermir au cours de la prochaine année. Une reprise mondiale forte est toujours une bonne nouvelle pour le dollar, et nous sommes impressionnés par la vigueur des prix du pétrole. Au cours des trois à cinq prochaines années, nous nous attendons à ce que le dollar canadien se négocie entre 75 et 80 cents par rapport au dollar américain.
Lueurs d’espoir
Cette récession et cette reprise sont véritablement hors du commun. Bien que la vague actuelle et les confinements qu’elle entraîne dans certaines régions du pays suscitent beaucoup d’incertitude, nous voyons la lumière au bout de ce tunnel long et sombre. Et le budget fédéral proposé nous donne des raisons d’être optimistes et de croire que le pays est bien placé pour rebondir, tout en ouvrant la voie à la croissance économique à long terme.
Écouter l’enregistrement audio (en anglais seulement). Transcription en français ci-dessous.
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