Compte rendu sur l’économie de BMO : Un aperçu de l’année 2023
-
Signet
-
Imprimer
BMO a récemment tenu un événement virtuel pour explorer les conditions économiques actuelles au Québec et dans tout le Canada. Stéphane Rochon, chef, Recherche, Gestion privée, nous a fait part de son point de vue sur l’état de l’économie, y compris l’inflation et les taux d’intérêt, ainsi que des perspectives pour 2023. Vous pouvez regarder le résumé ici.
Viviane Croux: Bonjour à tous. Merci de votre patience pendant ces petites 4 minutes où nous avions un petit enjeu technique et l'équipe technique a attrapé la balle au bond et a su nous mettre en ligne, alors bienvenue au nom de toute l'équipe de la BMO. J'aimerais vous souhaiter la bienvenue à notre événement, Le point sur l'économie. Je me présente, Viviane Croux, j'occupe le poste de première vice-présidente et chef Québec, BMO entreprise.
Si vous me le permettez, juste avant que nous commencions notre événement formellement, j'aimerais prendre quelques minutes pour reconnaître le territoire sur lequel nous nous réunissons aujourd'hui et ce, depuis de nombreux millénaires : le territoire traditionnel de la nation Kanien'kehá:ka, en espérant avoir fait honneur à la prononciation. Nous honorons et nous reconnaissons les premiers peuples de ce territoire et les contributions continues des Premières Nations des Inuits et des Mitis pour la vitalité de notre collectivité aujourd'hui. Nous sommes reconnaissants de pouvoir vivre et travailler ensemble sur ce territoire.
Maintenant, permettez-moi de vous présenter mes collègues, ma coanimatrice Karine Eid, qui est chef service bancaire aux entreprises région ouest du Canada, ainsi que mon collègue Tino Monteleone, qui est vice-président régional BMO entreprise. Karine dirigera la période des questions qui se tiendra dans la deuxième moitié de notre séance aujourd'hui et Tino se joindra également à cette discussion. Un grand plaisir pour nous de vous accueillir, on espère que cet événement sera informatif, mais convivial aussi. On sait que l'état de l'économie en ce moment, surtout en ce qui a trait taux d'intérêt et à l'inflation, est au cœur des préoccupations, alors on pensait que c'est à propos d'inviter aujourd'hui Stéphane Rochon pour nous présenter les conditions économiques actuelles et discuter des défis qui nous attendent en 2023.
Stéphane Rochon est vice-président, premier directeur général et chef recherche gestion privée à la BMO, commencera par le point sur l'économie canadienne, puis se pencher plus précisément sur la situation ici au Québec. Peut-être avant de céder la parole à Stéphane, deux petits points logistiques. D'abord, merci d'avoir soumis des questions à l'avance lorsque vous vous êtes inscrits. C'est encore le temps de soumettre des questions. Vous pouvez le faire à travers la fonction de clavardage. On va tenter de les adresser au cours la période des questions.
Puis à la fin de la présentation, vous allez recevoir un petit link avec un sondage. S'il vous plaît, prendre quelques minutes pour le remplir, ça va nous aider à amélioration continue, comme j'aime dire toujours. C'est avec un grand plaisir que je vais céder la parole à Stéphane, puis on vous revient après avec une période des questions. Merci.
Stéphane Rochon: Merci Viviane. D'abord, je voulais vous remercier tous et toutes de vous joindre à nous. On se rend compte que votre temps est précieux, alors on l'apprécie beaucoup. Je vais passer à travers pas mal de concepts économiques et de marché en quelques minutes. Ça va être relativement rapide. Comme Viviane l'a indiqué, il va y avoir une période des questions. S'il y a quelque chose, un concept que sur lequel que vous aimeriez que je me penche plus précisément, ça me ferait plaisir de faire ça.
Écoutez, on a intitulé notre présentation « Le coût élevé de l'inflation ». L'inflation, c'est l'enjeu principal, comme on sait tous, si on remplit l'essence dans notre voiture ou qu'on va à l'épicerie, on se rend tous compte, c'est devenu très tangible cette augmentation des prix. On fait face à en Amérique du Nord à un taux d'inflation qu'on n'a pas vu depuis le début des années 80. On parle d'un taux d'inflation le plus élevé en 40 ans. Ça a des répercussions qui sont quand même très importantes.
Ce que je dirais d'emblée, c'est qu'à notre avis, les banques centrales ont été très en retard à reconnaître ce risque-là. Il y avait une certaine fiction à la réserve fédérale. Cette fiction, c'était que le taux d'inflation était transitoire et qu'il allait magiquement redescendre vers la tendance de 2 % à long terme et que ça se ferait relativement rapidement. On n'a jamais cru à cette fiction-là. Ce que je dirais, c'est que ce qui est intéressant, c'est qu'au moins les banques centrales se sont réveillées, elles augmentent les taux d'intérêt.
Maintenant évidemment, le risque, c'est comme les les banques centrales ont manqué l'inflation quand elle était en hausse, puis on le voyait en conversation avec nos analystes. Quand on regarde le monde réel, quand on regardait les problèmes de chaînes d'approvisionnement, c'était extrêmement clair dans la première moitié de l'an dernier qu'il y avait des poussées inflationnistes très importantes. Les banques centrales n'ont pas réagi assez vite à notre avis, mais maintenant, elles comprennent le risque.
Ce que je dirais, c'est que le risque est qu'elles poussent les taux d'intérêt trop haut. Surtout la Réserve fédérale, je vous dirais. C'est plus un plus gros risque. Puis, ayant manqué l'inflation à la hausse, ils vont manquer l'inflation à la baisse aussi. De ce côté-là, il y a quand même une lueur d'espoir. La lueur d'espoir, c'est quand on regarde même les données qui sont sorties sur l'indice des prix à la consommation au Canada, on parle de 6,9 % annuellement. C'est clairement trop élevé, mais au moins, ça n'a pas augmenté. De notre point de vue, l'inflation a clairement plafonné. Ça, c'est extrêmement important pour les marchés financiers comme pour l'économie. Puis, on espère simplement que les chefs des banques centrales vont réaliser ça.
Une anecdote parlant à certains de nos analystes, mon analyse couvre le secteur des jouets. Puis l'an dernier, pour remplir un conteneur, ça coûtait 20 000 USD. Maintenant, le prix est tombé à 4 000 $. Évidemment, ce n'est pas immédiatement reflété dans l'indice des prix à la consommation, mais c'est quelque chose qui va s'améliorer, à notre avis, dans les prochains mois. Les deux autres points qui sont quand même les données très intéressantes, c'est évidemment le taux d'inflation aux États-Unis qui a baissé l'an dernier. Il y est rentré en dessous des prévisions. Puis, cette semaine encore, quand on regarde l'indice des prix, en gros, ça aussi ça a baissé.
Ça soutient cet argument qu'on vous présente que l'inflation a maintenant plafonné. Ça, ça a des répercussions qui sont vraiment très importantes pour les marchés. Commençons avec les marchés parce que, en prenant un pas en arrière, on se rend compte que l'inflation, finalement c'est un cancer pour les marchés financiers, certainement pour le marché obligataire, parce que les détenteurs d'obligations exigent un taux de rendement plus élevé pour les compenser pour cette perte de pouvoir d'achat qui est occasionnée par l'inflation.
Puis, du côté des actions, c'est un peu plus complexe, mais c'est aussi très néfaste, et c'est particulièrement néfaste pour les actions qui ont une très grande évaluation des actions à haute duration, on les appelle.
Pensez aux actions des technologies qui ont tellement bénéficié des entrées de fonds pendant la Covid-19. Ces actions-là se retrouvent à être très très vulnérables parce que la valeur présente des cash flow de ces compagnies-là, évidemment, est beaucoup plus basse quand on est dans un environnement où les taux d'intérêt augmentent. Ce qui s'est passé dans les marchés, la volatilité qu'on a vu, et finalement le massacre des actions de technologie, ce n'est pas particulièrement surprenant étant donné la conjoncture. Je vous dirais que finalement, ce que j'appelle cette période ici, c'est le retour de la bulle des technologies.
Certains d'entre vous et peut-être plusieurs d'entre vous vont se souvenir de la première bulle de technologie qui a éclaté finalement en mars 2000. Toute la sous-performance du Nasdaq dans les dix années précédentes s'est évaporée en à peu près en six mois à ce moment-là. On revit un cycle semblable. Quand on regarde le dollar US, il a beaucoup augmenté. On pense qu'il pourrait baisser un peu dans le contexte d'une reprise économique en 2023. On pense que le marché pourrait commencer à se stabiliser. Le marché boursier pourrait commencer à se stabiliser, mais tout va dépendre du ralentissement économique, et c'est de ça qu'on va parler maintenant.
Parce qu'évidemment, quand les banques centrales augmentent les taux d'intérêt, c'est finalement pour ralentir l'économie. L'économie a rebondi en fusée pendant la crise de la Covid-19. Puis finalement, nous, notre aperception, c'est que la Covid-19 n'a pas créé de nouvelles tendances, mais elle a accéléré des tendances existantes comme de travailler de la maison par exemple, comme la consommation de films sur l'internet. Ces choses-là, ces tendances existaient déjà, mais la Covid a accéléré ça. Puis de la même façon, pour le cycle économique, Covid a vraiment accéléré finalement le repli. On a eu une des récessions les plus courtes de l'histoire. Ensuite, comme un élastique, l’économie est remontée de l’autre côté.
Là, on se retrouve dans une phase un peu plus creuse en termes de croissance, notre groupe économique prévoit une croissance certainement en baisse. Mondialement, on parle de 2,3 % en 2023, ce serait une baisse par rapport à 3 %. Pour le Canada, on parle de 0 %. Une récession probable, je vous dirais qu’elle n’est pas certaine dans nos modèles, on parle de 60 % de probabilité de récession dans les 12 prochains mois. Ça, c’est aux États-Unis et au Canada, mais disons 0 %, c’est clair que ce n’est pas très fort comme taux de croissance, mais en même temps, ça ne représente pas une récession particulièrement vicieuse.
Certainement pas ce qu’on a vu pendant la crise financière, 2008-2009. À notre avis, les circonstances sont quand même beaucoup plus favorables en ce moment, particulièrement pour le marché de l’emploi. On parle de stagnation en Amérique du Nord, on parle d’une reprise potentielle en 2023 après la récession, si elle arrive ; encore une fois, une récession relativement modeste. Quand on regarde le taux d’épargne, il est monté en flèche pendant la Covid, puis, depuis ce temps-là, il a diminué. Ce que je vous dirais, c’est que les épargnes excédentaires sont encore élevées par rapport à la tendance historique, mais le niveau de dettes aussi. Ça, dans un contexte de taux d’intérêt qui sont en augmentation, c’est sûr que ça présente un risque.
Ce qui est surprenant, c’est que la dette des ménages au Canada est maintenant beaucoup plus élevée qu’aux États-Unis. Un écart historique. Les taux de chômage sont vraiment très bas en ce moment, puis parlons de la région ici. Quand on regarde la ville de Québec par exemple, on parle d’un taux de chômage de 2,9 %. Quand on parle du taux de chômage au Québec, en général, il est plus bas de 1 %, ce qui est quand même énorme, plus bas que la moyenne du Canada. Aux États-Unis, le taux de chômage est aussi très bas. Il y a un avantage et un désavantage dans tout ça, évidemment, comme dans toutes choses
Stéphane Rochon
Vice-Président et Directeur Général, Chef de la Recherche sur la Clientèle Privée, BMO Gestion privée
Voir le profil complet
BMO a récemment tenu un événement virtuel pour explorer les conditions économiques actuelles au Québec et dans tout le Canada. Stéphane Rochon, chef, Recherche, Gestion privée, nous a fait part de son point de vue sur l’état de l’économie, y compris l’inflation et les taux d’intérêt, ainsi que des perspectives pour 2023. Vous pouvez regarder le résumé ici.
À lire ensuite
Des stratégies pour sortir du ralentissement économique plus fort que jamais
Steven Jensen | 05 octobre 2022 | Stratégie D’Affaires, Perspectives Sur L’Économie
Chaque ralentissement économique offre des possibilités. Pour les dirigeants d’entreprise, il s’agit d’une occasion d…
Continuer à lire>Ressources les plus récentes
Dites-nous trois choses simples pour
personnaliser votre expérience.
Les produits bancaires doivent être approuvés et sont fournis au Canada par la Banque de Montréal, une société membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Entreprises est une appellation commerciale utilisée au Canada par la Banque de Montréal, qui est membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Marchés des capitaux est un nom commercial utilisé par BMO Groupe financier pour les services de vente en gros de la Banque de Montréal, de BMO Bank N.A. (membre de la FDIC), de Bank of Montreal Europe Plc et de Bank of Montreal (China) Co. Ltd., pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Capital Markets Corp. (membre de la FINRA et de la SIPC) et les services de courtage d'agence de Clearpool Execution Services, LLC (membre la FINRA et de la SIPC) aux États-Unis, ainsi que pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Nesbitt Burns Inc. (membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements , et membre du Fonds canadien de protection des épargnants) au Canada et en Asie, de Bank of Montreal Europe Plc (autorisée et réglementée par la Central Bank of Ireland) en Europe et de BMO Capital Markets Limited (autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority) au Royaume-Uni et en Australie, ainsi que pour les services-conseils en matière d’établissement de crédits carbone, de durabilité et de solutions pour l’environnement de Banque de Montréal, de BMO Radicle Inc., et de Carbon Farmers Australia Pty Ltd. (ACN 136 799 221 AFSL 430135) en Australie. « Nesbitt Burns » est une marque de commerce déposée de BMO Nesbitt Burns Inc., utilisée sous licence. « BMO Marchés des capitaux » est une marque de commerce de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. « BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à la personne morale autorisée à faire des affaires sur votre territoire.
MD Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal aux États-Unis, au Canada et partout ailleurs.
MC Marque de commerce de la Banque de Montréal aux États-Unis et au Canada.
Le contenu des articles publiés sur ce site Web se veut un commentaire général sur le marché. Les opinions, les estimations et les projections contenues dans ces articles, le cas échéant, sont celles des auteurs et peuvent différer de celles d’autres employés et sociétés affiliées de BMO Entreprises. BMO Entreprises déploie tous les efforts pour s’assurer que le contenu du présent document est tiré de sources considérées comme fiables et que les données et les opinions sont exactes et complètes. Toutefois, les auteurs et BMO Entreprises ne sont aucunement responsables des erreurs ou des omissions et ne garantissent pas l’exactitude ou l’exhaustivité du contenu. Ces articles sont fournis à titre informatif seulement.
La Banque de Montréal et ses sociétés affiliées ne fournissent pas de conseils fiscaux, juridiques ou comptables. Ce document a été préparé à titre d’information seulement. Il ne constitue pas des conseils fiscaux, juridiques ou comptables et ne devrait pas être considéré comme tels. Vous devez consulter vos propres conseillers fiscaux, juridiques et comptables avant d’effectuer une transaction.
Les sites Web de tiers peuvent avoir des politiques de confidentialité et de sécurité différentes de BMO. Les liens vers d’autres sites Web ne constituent pas une recommandation ni une approbation de ceux-ci. Veuillez prendre connaissance des politiques de confidentialité et de sécurité des sites Web rejoints à partir des liens contenus dans les sites Web de BMO.