Le Canada pourrait connaître son plus fort rebond économique en un demi-siècle, mais il faut viser une reprise équitable, d’après une table ronde
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S’adressant au Canadian Club de Toronto, un groupe d’importants leaders des milieux d’affaires, parmi lesquels Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, a déclaré que les perspectives économiques du Canada sont bonnes dans le contexte de l’après-pandémie, mais que le défi sera de s’assurer que la reprise soit équitable et s’accompagne d’une réorientation vers l’innovation et la compétitivité.
Dans le cadre d’une table ronde animée par Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, qui réunissait également Monique Leroux, présidente du Conseil sur la stratégie industrielle et Mark Little, président et chef de la direction de Suncor Énergie, M. White a affirmé que la reprise économique pourrait faire croître le PIB de 6 % au Canada et jusqu’à 7 % aux États-Unis.
« Sauf une forte résurgence du virus et un retour au confinement, je crois que nous pouvons nous attendre à un rebond économique d’une vigueur que nous n’avons pas connue depuis environ un demi-siècle », a-t-il indiqué, ajoutant que la reprise sera alimentée par des facteurs comme l’allégement des restrictions, la distribution des fonds de relance, la hausse des prix de l’énergie, l’abondante épargne des ménages et la croissance de la demande mondiale. Si le rebond de l’économie américaine se poursuit au rythme de 6,5 % à 7 % jusqu’en 2022, il s’agira de la plus forte remontée de l’activité en 18 mois depuis l’époque du président Reagan.
Cependant, cela ne se fera pas sans heurt, et le Canada devra veiller à ce que la reprise profite à tous les secteurs d’activité et toutes les tranches de la population. L’endettement croissant des particuliers, actuellement gérable en raison de l’épargne considérable et de la forte valeur de l’actif des ménages, pourrait présenter un risque pour la reprise le jour où les taux d’intérêt vont finir par monter.
Une reprise équitable
« Le virus ne fait pas de cas d’affecter différemment divers secteurs d’activité, et je pense que le redressement de l’économie sera tout aussi inégal que l’a été sa descente », a souligné M. White, qui appelle les banques et les gouvernements à mettre en place des programmes de soutien plus ciblés.
La pandémie a nui davantage à certains secteurs, comme le transport aérien, l’hôtellerie et le tourisme, touchant à la fois les petites entreprises et les grandes sociétés.
« Nous devons absolument stabiliser et sécuriser certains des secteurs les plus touchés, comme les sociétés aériennes et le tourisme », a affirmé Mme Leroux, qui a aussi prôné un partenariat public-privé renouvelé et la mise en place rapide de programmes intersectoriels visant à accélérer la reprise à court terme, y compris des investissements dans l’infrastructure numérique et la connectivité et dans la formation et la requalification de la main-d’œuvre.
Ancienne présidente et chef de la direction de Desjardins Canada, Mme Leroux a dit souhaiter que le prochain budget fédéral énonce un plan d’action complet assorti d’une vision à long terme pour le pays, « en tablant sur les investissements publics substantiels qui seront effectués et annoncés, mais d’une façon qui encourage la participation du secteur privé, afin de nous doter d’un plan délibéré de refonte du pays ».
Cependant, à ses yeux, le gouvernement fédéral doit en priorité élargir et accélérer la vaccination et les tests, en s’assurant d’un partenariat solide avec les provinces et le secteur privé.
C’est une question à laquelle Suncor réfléchit beaucoup, a indiqué M. Little, en précisant que les entreprises du secteur des ressources – des produits forestiers aux mines en passant par le pétrole et le gaz – sont très présentes auprès des petites localités et des communautés autochtones du pays et pourraient jouer un rôle capital dans le déploiement des vaccins.
« Je crois que nous pourrions assumer dans ces endroits une mission semblable à celle que remplissent les pharmacies auprès de la grande majorité des Canadiens », a-t-il précisé.
« Le rythme moyen de la reprise ne doit pas nous faire oublier qu’il y a des secteurs laissés pour compte et un certain chômage structurel dont il faut se préoccuper, a ajouté M. White. Le vrai travail sera de faire revenir ces secteurs dans la moyenne. »
Le Canada tire de l’arrière dans l’innovation et la compétitivité
M. White a souligné qu’au sortir de la pandémie, la croissance économique future du Canada dépendra beaucoup de l’innovation et de la compétitivité mondiale, deux domaines dans lesquels le pays est très loin du podium.
« En fait, la compétitivité du pays et son écart de productivité ont empiré au fil du temps, au lieu de s’améliorer », a-t-il précisé, en citant un rapport récent du Forum économique mondial qui place le Canada au 14e rang de la compétitivité mondiale, alors qu’il occupait la 9e place il y a environ dix ans. M. White a relevé que le Canada se classe environ 20e dans le monde au chapitre de la part du PIB consacrée à la R-D. « Cette part est près de deux fois plus élevée aux États-Unis, notre plus proche voisin, ami et concurrent, et environ trois à quatre fois plus élevée en Israël et dans les autres pays dominants à cet égard. »
L’une des façons d’inverser cette tendance serait d’accorder des crédits d’impôt pour la R-D et d’accroître les investissements dans la main-d’œuvre.
« Il y a une foule de façons de s’attaquer à ce déficit d’innovation et il est important d’y accorder une attention proche de ce que mériterait une crise, a-t-il précisé, parce que si nous ne stoppons pas l’érosion de notre position relative dans le monde au chapitre de l’innovation, de la compétitivité et des dépenses en R-D, nous savons ce qui va arriver – nous allons continuer de reculer au classement, et c’est inacceptable pour les Canadiens. »
Selon Mme Leroux, le Canada peut aussi améliorer sa position en stimulant ses PME.
« Nous devons trouver une façon de mieux aider les PME à se développer, à passer à l’échelle supérieure, à prendre une expansion internationale et à devenir des leaders mondiaux, a-t-elle affirmé. Nous avons ce qu’il faut pour y arriver, en fait de talent, d’innovation et d’écosystèmes, et je pense que si nous pouvons faire avancer les choses grâce à une collaboration étroite entre le secteur privé, le secteur public et les caisses de retraite, il y a là un fort potentiel de création de richesse au Canada. »
Faisant remarquer que les trois quarts des investissements dans les technologies propres émanent du secteur pétrolier et gazier, M. Little a indiqué que le Canada avait l’occasion d’exporter une partie de cette compétence à l’échelle internationale, dans des domaines comme la séquestration du carbone, le GNL propre et les petits réacteurs nucléaires modulaires.
« À mon avis, il y a là une très belle opportunité pour le Canada », a-t-il ajouté.
Alors que le Canada planifie sa sortie de la pire crise des temps modernes, M. White a mentionné que cette démarche devait être placée sous le signe d’une innovation systématique privilégiant des investissements dans des domaines comme le transport en commun et les infrastructures à large bande, en plus de permettre une reprise équitable.
« Nous pouvons faire d’une pierre deux coups en créant des emplois pour les exclus de la reprise tout en comblant l’écart de productivité », a-t-il indiqué en remarquant que les petites entreprises sont responsables d’environ 90 % de la croissance des emplois au Canada. « Je pense vraiment que nous avons l’occasion d’opérer un changement profond susceptible d’améliorer les choses à la fois sur le plan de la productivité et de l’équité. »
Darryl White est chef de la direction de BMO, la huitième banque en importance pour son actif en Amérique du Nord servant plus de 13 million…(..)
Voir le profil complet >S’adressant au Canadian Club de Toronto, un groupe d’importants leaders des milieux d’affaires, parmi lesquels Darryl White, chef de la direction de BMO Groupe financier, a déclaré que les perspectives économiques du Canada sont bonnes dans le contexte de l’après-pandémie, mais que le défi sera de s’assurer que la reprise soit équitable et s’accompagne d’une réorientation vers l’innovation et la compétitivité.
Dans le cadre d’une table ronde animée par Goldy Hyder, président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires, qui réunissait également Monique Leroux, présidente du Conseil sur la stratégie industrielle et Mark Little, président et chef de la direction de Suncor Énergie, M. White a affirmé que la reprise économique pourrait faire croître le PIB de 6 % au Canada et jusqu’à 7 % aux États-Unis.
« Sauf une forte résurgence du virus et un retour au confinement, je crois que nous pouvons nous attendre à un rebond économique d’une vigueur que nous n’avons pas connue depuis environ un demi-siècle », a-t-il indiqué, ajoutant que la reprise sera alimentée par des facteurs comme l’allégement des restrictions, la distribution des fonds de relance, la hausse des prix de l’énergie, l’abondante épargne des ménages et la croissance de la demande mondiale. Si le rebond de l’économie américaine se poursuit au rythme de 6,5 % à 7 % jusqu’en 2022, il s’agira de la plus forte remontée de l’activité en 18 mois depuis l’époque du président Reagan.
Cependant, cela ne se fera pas sans heurt, et le Canada devra veiller à ce que la reprise profite à tous les secteurs d’activité et toutes les tranches de la population. L’endettement croissant des particuliers, actuellement gérable en raison de l’épargne considérable et de la forte valeur de l’actif des ménages, pourrait présenter un risque pour la reprise le jour où les taux d’intérêt vont finir par monter.
Une reprise équitable
« Le virus ne fait pas de cas d’affecter différemment divers secteurs d’activité, et je pense que le redressement de l’économie sera tout aussi inégal que l’a été sa descente », a souligné M. White, qui appelle les banques et les gouvernements à mettre en place des programmes de soutien plus ciblés.
La pandémie a nui davantage à certains secteurs, comme le transport aérien, l’hôtellerie et le tourisme, touchant à la fois les petites entreprises et les grandes sociétés.
« Nous devons absolument stabiliser et sécuriser certains des secteurs les plus touchés, comme les sociétés aériennes et le tourisme », a affirmé Mme Leroux, qui a aussi prôné un partenariat public-privé renouvelé et la mise en place rapide de programmes intersectoriels visant à accélérer la reprise à court terme, y compris des investissements dans l’infrastructure numérique et la connectivité et dans la formation et la requalification de la main-d’œuvre.
Ancienne présidente et chef de la direction de Desjardins Canada, Mme Leroux a dit souhaiter que le prochain budget fédéral énonce un plan d’action complet assorti d’une vision à long terme pour le pays, « en tablant sur les investissements publics substantiels qui seront effectués et annoncés, mais d’une façon qui encourage la participation du secteur privé, afin de nous doter d’un plan délibéré de refonte du pays ».
Cependant, à ses yeux, le gouvernement fédéral doit en priorité élargir et accélérer la vaccination et les tests, en s’assurant d’un partenariat solide avec les provinces et le secteur privé.
C’est une question à laquelle Suncor réfléchit beaucoup, a indiqué M. Little, en précisant que les entreprises du secteur des ressources – des produits forestiers aux mines en passant par le pétrole et le gaz – sont très présentes auprès des petites localités et des communautés autochtones du pays et pourraient jouer un rôle capital dans le déploiement des vaccins.
« Je crois que nous pourrions assumer dans ces endroits une mission semblable à celle que remplissent les pharmacies auprès de la grande majorité des Canadiens », a-t-il précisé.
« Le rythme moyen de la reprise ne doit pas nous faire oublier qu’il y a des secteurs laissés pour compte et un certain chômage structurel dont il faut se préoccuper, a ajouté M. White. Le vrai travail sera de faire revenir ces secteurs dans la moyenne. »
Le Canada tire de l’arrière dans l’innovation et la compétitivité
M. White a souligné qu’au sortir de la pandémie, la croissance économique future du Canada dépendra beaucoup de l’innovation et de la compétitivité mondiale, deux domaines dans lesquels le pays est très loin du podium.
« En fait, la compétitivité du pays et son écart de productivité ont empiré au fil du temps, au lieu de s’améliorer », a-t-il précisé, en citant un rapport récent du Forum économique mondial qui place le Canada au 14e rang de la compétitivité mondiale, alors qu’il occupait la 9e place il y a environ dix ans. M. White a relevé que le Canada se classe environ 20e dans le monde au chapitre de la part du PIB consacrée à la R-D. « Cette part est près de deux fois plus élevée aux États-Unis, notre plus proche voisin, ami et concurrent, et environ trois à quatre fois plus élevée en Israël et dans les autres pays dominants à cet égard. »
L’une des façons d’inverser cette tendance serait d’accorder des crédits d’impôt pour la R-D et d’accroître les investissements dans la main-d’œuvre.
« Il y a une foule de façons de s’attaquer à ce déficit d’innovation et il est important d’y accorder une attention proche de ce que mériterait une crise, a-t-il précisé, parce que si nous ne stoppons pas l’érosion de notre position relative dans le monde au chapitre de l’innovation, de la compétitivité et des dépenses en R-D, nous savons ce qui va arriver – nous allons continuer de reculer au classement, et c’est inacceptable pour les Canadiens. »
Selon Mme Leroux, le Canada peut aussi améliorer sa position en stimulant ses PME.
« Nous devons trouver une façon de mieux aider les PME à se développer, à passer à l’échelle supérieure, à prendre une expansion internationale et à devenir des leaders mondiaux, a-t-elle affirmé. Nous avons ce qu’il faut pour y arriver, en fait de talent, d’innovation et d’écosystèmes, et je pense que si nous pouvons faire avancer les choses grâce à une collaboration étroite entre le secteur privé, le secteur public et les caisses de retraite, il y a là un fort potentiel de création de richesse au Canada. »
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« Nous pouvons faire d’une pierre deux coups en créant des emplois pour les exclus de la reprise tout en comblant l’écart de productivité », a-t-il indiqué en remarquant que les petites entreprises sont responsables d’environ 90 % de la croissance des emplois au Canada. « Je pense vraiment que nous avons l’occasion d’opérer un changement profond susceptible d’améliorer les choses à la fois sur le plan de la productivité et de l’équité. »
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