Pourquoi l’accès à l’eau devrait faire partie de vos mesures de risque
- Mots-clés :
- durabilité
Au vu du ratio actuel entre les principaux risques et facteurs d’atténuation, on a tendance à penser que le volet risque de l’équation prend le dessus, les chefs d’entreprise étant contraints de relever des défis que les générations précédentes n’auraient jamais pu anticiper ou expérimenter : les changements climatiques, le populisme, les pandémies, l’inflation élevée, le risque de taux d’intérêt, la migration économique, etc. Pourtant, il existe un autre risque que de nombreuses entreprises n’ont pas intégré à leurs stratégies sur cinq et dix ans : le risque lié à l’eau.
Bien qu’il ne semble pas y avoir de pénurie d’eau en Amérique du Nord, un récent rapport de l’Institut pour le climat de BMO indique que l’Amérique du Nord détient plus de 20 % des réserves d’eau douce de la planète et possède des ressources en eau douce riches et diversifiées, mais qu’elle fait également partie des régions où la consommation d’eau par habitant est la plus élevée à l’échelle mondiale.
La prévisibilité de certains événements est un élément clé pour prendre des décisions d’affaires éclairées, mais rien n’est prévisible au sujet de l’accès à l’eau. Qu’il s’agisse de sécheresses entraînant une pénurie d’eau ou d’inondations accrues inondant des régions avec de l’eau inutilisable, l’accès à l’eau est plus déséquilibré et moins fiable que jamais. On peut affirmer sans risque que d’ici cinq à dix ans, votre accès à l’eau aura changé par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.
L’importance de l’accès à l’eau est évidente pour certains secteurs, comme l’agriculture, l’alimentation et les boissons. Mais ils ne sont pas les seuls. La fabrication de semi-conducteurs, par exemple, dépend fortement de l’accès à de l’eau propre. La récente pénurie de micropuces est en partie attribuable à une sécheresse à Taïwan, dont les répercussions mondiales se font toujours sentir.
« Les changements climatiques signifient que l’accès à l’eau n’est plus prévisible ni fiable », explique Nelson Switzer, associé directeur de Climate Innovation Capital, un fonds d’actions de croissance axé sur les entreprises en démarrage du secteur des technologies climatiques. « Le coût et la disponibilité de l’eau ont des répercussions importantes sur la capacité des entreprises à traiter, à acheter et à produire. »
Après des entretiens approfondis avec de nombreux experts du secteur, y compris les conseillers en eau de WaterSmart Solutions en Alberta et de Water Foundry, nous avons pensé que le moment était venu de signaler ces problèmes importants à nos pairs.
« L’accès à une source d’eau durable devrait être le premier critère de sélection pour établir les entreprises consommatrices d’eau, explique Kim Sturgess, fondatrice et chef de la direction de WaterSMART Solutions. Constater un accès à l’eau limité ou peu fiable après des investissements importants en immobilisations est souvent une situation très coûteuse à corriger. »
Évaluer et ajuster votre utilisation et les risques
Comme nous le constatons dans le cas des enjeux liés aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en général, pour tout horizon de placement de plus de quelques années, l’accès à l’eau aura des répercussions sur la viabilité à long terme des activités. C’est pourquoi vous devrez tenir compte de la façon dont votre capacité à vous approvisionner en eau et à y accéder pourrait changer au cours de cette période.
Pour amorcer un virage stratégique, vous devez d’abord comprendre vos habitudes de consommation d’eau actuelles et leur lien avec le pronostic de consommation d’eau à long terme au sein de votre région d’exploitation. L’industrie vinicole française, par exemple, a dû s’adapter à l’incidence des étés plus chauds sur la production de raisin. D’ici 10 ans, la production de la région de Bordeaux pourrait ne plus convenir aux types de raisins qu’elle cultive actuellement.
C’est pourquoi les vignerons français expérimentent avec différentes variétés de raisins qui peuvent s’adapter aux nouvelles conditions 
. Cela explique aussi pourquoi de plus en plus de vignerons étendent leurs activités dans d’autres pays d’Europe du Nord, ainsi qu’en Europe de l’Est, en Amérique du Sud et même au Canada – des endroits auparavant considérés comme trop froids pour la production de vin de qualité – où ils pourront cultiver des variétés de raisins qui leur permettront de réussir à long terme.
La fabrication de lait d’amande est un autre exemple. Il faut plusieurs années pour que les amandiers génèrent un flux de trésorerie positif. Mais la plupart des activités de production d’amandes en Amérique du Nord ont lieu dans des régions de la Californie où les agriculteurs doivent de plus en plus mettre en jachère les terres, les laissant non cultivées pendant au moins une saison pour permettre à la terre de redevenir plus fertile, parce qu’ils n’ont pas assez d’eau pour que les récoltes soient rentables.
Dans ce cas-ci, il s’agit de déterminer où planter des amandiers qui peuvent avoir une vie utile au cours des 25 prochaines années. La solution pourrait consister à envisager des innovations en matière d’irrigation ou à modifier votre plan quinquennal afin d’acquérir des terres dans une région offrant un meilleur accès à l’eau.
Mais à mesure que la disponibilité de l’eau évolue en Amérique du Nord, certains ajustements tactiques s’accompagnent d’autres risques. L’eau est essentielle aux carrefours industriels et manufacturiers du nord du Mexique, par exemple, mais cette région souffre actuellement d’une grave sécheresse .
Lisez l’analyse complète de l’Institut pour le climat de BMO
Vous pourriez transférer vos activités dans les régions plus riches en eau du sud du Mexique, mais cela pourrait avoir d’autres répercussions. Par exemple, disposeriez-vous de la chaîne d’approvisionnement et de la main-d’œuvre nécessaires pour répondre à vos besoins? La distance supplémentaire entre vos activités et vos clients constituerait-elle un problème? C’est une question à laquelle font actuellement face les brasseries dans le nord du Mexique . De plus, la demande industrielle supplémentaire entraînerait-elle des pénuries à l’avenir?
Tirer parti de vos efforts de conservation
Au bout du compte, les propriétaires d’entreprise et les investisseurs peuvent commencer à s’attaquer à l’accès à l’eau en mettant l’accent sur trois aspects clés :
-
L’accès à l’eau devrait être une mesure de risque principale, que vous achetiez, développiez ou investissiez dans une entreprise.
-
Vous devez comprendre votre dépendance actuelle à l’égard de l’accès à l’eau et l’incidence qu’aura cette dépendance sur vos activités et votre rentabilité futures.
-
Le moment est venu de déterminer si vous devez adapter votre stratégie pour vous préparer à un environnement qui pourrait changer.
« Les entreprises doivent comprendre que les défis liés à l’eau constituent un risque et une occasion d’affaires, a déclaré Will Sarni, fondateur et associé général de Water Foundry Ventures. Cela se traduit par la mise en place d’une stratégie relative à l’eau pour soutenir la croissance des entreprises et accélérer l’adoption de technologies novatrices. »
En tant que leader, il est plus important que jamais d’être conscient de l’accès que vous avez à l’eau dans le cadre de votre plan à long terme, ainsi que de la façon dont vous positionnez votre entreprise auprès d’investisseurs potentiels. En tant qu’investisseur, vous aurez besoin de ces renseignements pour évaluer les occasions potentielles. En fin de compte, vous ne pouvez pas supposer que l’accès que vous avez aujourd’hui sera toujours le même dans quelques années.
« Nous ne pouvons pas faire grand-chose sans eau, mais nous pouvons faire beaucoup de choses avec moins d’eau », explique David Henderson, associé directeur de XPV Water Partners, un fonds d’investissement dans l’eau basé à Toronto. « Les sociétés technologiques de notre portefeuille sont des entreprises innovatrices dont les solutions mettent l’accent sur l’amélioration de l’efficacité opérationnelle afin que les utilisateurs finaux puissent en faire de plus en plus avec moins, atteindre les cibles d’émissions et améliorer la qualité de l’eau que l’industrie récupère pour maintenir un approvisionnement limité en eau douce. Pour assurer la sécurité de l’eau à l’avenir, nous devons penser différemment à la façon dont nous gérons l’eau dont nous disposons. »
Vos employés peuvent être une ressource précieuse pour s’attaquer à ce problème. Il s’agit d’un sujet qui préoccupe grandement la génération Z, un groupe démographique qui devrait représenter 30 % de l’effectif d’ici 2030 . En fait, c’est l’un de nos stagiaires d’été de BMO qui nous a aidés à comprendre toute l’ampleur et la complexité du problème.
Les risques liés à l’accès à l’eau resteront un défi. Bien que les répercussions négatives puissent être graves, une planification et une prévoyance adéquates peuvent vous aider à atténuer ces risques.
« L’accès à de l’eau propre et à de l’eau douce qui convient à l’assainissement et à l’hygiène est un droit humain fondamental, explique M. Switzer. Toutes les personnes et les entreprises semblent s’entendre là-dessus. Toutefois, nous devons également nous assurer que ces dernières peuvent accéder à la qualité et à la quantité d’eau dont elles ont besoin pour exercer leurs activités afin d’assurer une économie et une société stables et prospères. »
Aaron Toporowski, premier directeur général, BMO Partenaires et Fusions et Natalie Trepanier contributed to this article.
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Alex Baniczky
Chef, BMO Partenaires
Alex est le chef - BMO Partenaires et Fusions et acquisitions Moyennes entreprises. Il s’occupe principalement de capital-investissement, de dettes subor…(..)
Voir le profil complet >Au vu du ratio actuel entre les principaux risques et facteurs d’atténuation, on a tendance à penser que le volet risque de l’équation prend le dessus, les chefs d’entreprise étant contraints de relever des défis que les générations précédentes n’auraient jamais pu anticiper ou expérimenter : les changements climatiques, le populisme, les pandémies, l’inflation élevée, le risque de taux d’intérêt, la migration économique, etc. Pourtant, il existe un autre risque que de nombreuses entreprises n’ont pas intégré à leurs stratégies sur cinq et dix ans : le risque lié à l’eau.
Bien qu’il ne semble pas y avoir de pénurie d’eau en Amérique du Nord, un récent rapport de l’Institut pour le climat de BMO indique que l’Amérique du Nord détient plus de 20 % des réserves d’eau douce de la planète et possède des ressources en eau douce riches et diversifiées, mais qu’elle fait également partie des régions où la consommation d’eau par habitant est la plus élevée à l’échelle mondiale.
La prévisibilité de certains événements est un élément clé pour prendre des décisions d’affaires éclairées, mais rien n’est prévisible au sujet de l’accès à l’eau. Qu’il s’agisse de sécheresses entraînant une pénurie d’eau ou d’inondations accrues inondant des régions avec de l’eau inutilisable, l’accès à l’eau est plus déséquilibré et moins fiable que jamais. On peut affirmer sans risque que d’ici cinq à dix ans, votre accès à l’eau aura changé par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.
L’importance de l’accès à l’eau est évidente pour certains secteurs, comme l’agriculture, l’alimentation et les boissons. Mais ils ne sont pas les seuls. La fabrication de semi-conducteurs, par exemple, dépend fortement de l’accès à de l’eau propre. La récente pénurie de micropuces est en partie attribuable à une sécheresse à Taïwan, dont les répercussions mondiales se font toujours sentir.
« Les changements climatiques signifient que l’accès à l’eau n’est plus prévisible ni fiable », explique Nelson Switzer, associé directeur de Climate Innovation Capital, un fonds d’actions de croissance axé sur les entreprises en démarrage du secteur des technologies climatiques. « Le coût et la disponibilité de l’eau ont des répercussions importantes sur la capacité des entreprises à traiter, à acheter et à produire. »
Après des entretiens approfondis avec de nombreux experts du secteur, y compris les conseillers en eau de WaterSmart Solutions en Alberta et de Water Foundry, nous avons pensé que le moment était venu de signaler ces problèmes importants à nos pairs.
« L’accès à une source d’eau durable devrait être le premier critère de sélection pour établir les entreprises consommatrices d’eau, explique Kim Sturgess, fondatrice et chef de la direction de WaterSMART Solutions. Constater un accès à l’eau limité ou peu fiable après des investissements importants en immobilisations est souvent une situation très coûteuse à corriger. »
Évaluer et ajuster votre utilisation et les risques
Comme nous le constatons dans le cas des enjeux liés aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en général, pour tout horizon de placement de plus de quelques années, l’accès à l’eau aura des répercussions sur la viabilité à long terme des activités. C’est pourquoi vous devrez tenir compte de la façon dont votre capacité à vous approvisionner en eau et à y accéder pourrait changer au cours de cette période.
Pour amorcer un virage stratégique, vous devez d’abord comprendre vos habitudes de consommation d’eau actuelles et leur lien avec le pronostic de consommation d’eau à long terme au sein de votre région d’exploitation. L’industrie vinicole française, par exemple, a dû s’adapter à l’incidence des étés plus chauds sur la production de raisin. D’ici 10 ans, la production de la région de Bordeaux pourrait ne plus convenir aux types de raisins qu’elle cultive actuellement.
C’est pourquoi les vignerons français expérimentent avec différentes variétés de raisins qui peuvent s’adapter aux nouvelles conditions . Cela explique aussi pourquoi de plus en plus de vignerons étendent leurs activités dans d’autres pays d’Europe du Nord, ainsi qu’en Europe de l’Est, en Amérique du Sud et même au Canada – des endroits auparavant considérés comme trop froids pour la production de vin de qualité – où ils pourront cultiver des variétés de raisins qui leur permettront de réussir à long terme.
La fabrication de lait d’amande est un autre exemple. Il faut plusieurs années pour que les amandiers génèrent un flux de trésorerie positif. Mais la plupart des activités de production d’amandes en Amérique du Nord ont lieu dans des régions de la Californie où les agriculteurs doivent de plus en plus mettre en jachère les terres, les laissant non cultivées pendant au moins une saison pour permettre à la terre de redevenir plus fertile, parce qu’ils n’ont pas assez d’eau pour que les récoltes soient rentables.
Dans ce cas-ci, il s’agit de déterminer où planter des amandiers qui peuvent avoir une vie utile au cours des 25 prochaines années. La solution pourrait consister à envisager des innovations en matière d’irrigation ou à modifier votre plan quinquennal afin d’acquérir des terres dans une région offrant un meilleur accès à l’eau.
Mais à mesure que la disponibilité de l’eau évolue en Amérique du Nord, certains ajustements tactiques s’accompagnent d’autres risques. L’eau est essentielle aux carrefours industriels et manufacturiers du nord du Mexique, par exemple, mais cette région souffre actuellement d’une grave sécheresse .
Lisez l’analyse complète de l’Institut pour le climat de BMO
Vous pourriez transférer vos activités dans les régions plus riches en eau du sud du Mexique, mais cela pourrait avoir d’autres répercussions. Par exemple, disposeriez-vous de la chaîne d’approvisionnement et de la main-d’œuvre nécessaires pour répondre à vos besoins? La distance supplémentaire entre vos activités et vos clients constituerait-elle un problème? C’est une question à laquelle font actuellement face les brasseries dans le nord du Mexique . De plus, la demande industrielle supplémentaire entraînerait-elle des pénuries à l’avenir?
Tirer parti de vos efforts de conservation
Au bout du compte, les propriétaires d’entreprise et les investisseurs peuvent commencer à s’attaquer à l’accès à l’eau en mettant l’accent sur trois aspects clés :
-
L’accès à l’eau devrait être une mesure de risque principale, que vous achetiez, développiez ou investissiez dans une entreprise.
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Vous devez comprendre votre dépendance actuelle à l’égard de l’accès à l’eau et l’incidence qu’aura cette dépendance sur vos activités et votre rentabilité futures.
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Le moment est venu de déterminer si vous devez adapter votre stratégie pour vous préparer à un environnement qui pourrait changer.
« Les entreprises doivent comprendre que les défis liés à l’eau constituent un risque et une occasion d’affaires, a déclaré Will Sarni, fondateur et associé général de Water Foundry Ventures. Cela se traduit par la mise en place d’une stratégie relative à l’eau pour soutenir la croissance des entreprises et accélérer l’adoption de technologies novatrices. »
En tant que leader, il est plus important que jamais d’être conscient de l’accès que vous avez à l’eau dans le cadre de votre plan à long terme, ainsi que de la façon dont vous positionnez votre entreprise auprès d’investisseurs potentiels. En tant qu’investisseur, vous aurez besoin de ces renseignements pour évaluer les occasions potentielles. En fin de compte, vous ne pouvez pas supposer que l’accès que vous avez aujourd’hui sera toujours le même dans quelques années.
« Nous ne pouvons pas faire grand-chose sans eau, mais nous pouvons faire beaucoup de choses avec moins d’eau », explique David Henderson, associé directeur de XPV Water Partners, un fonds d’investissement dans l’eau basé à Toronto. « Les sociétés technologiques de notre portefeuille sont des entreprises innovatrices dont les solutions mettent l’accent sur l’amélioration de l’efficacité opérationnelle afin que les utilisateurs finaux puissent en faire de plus en plus avec moins, atteindre les cibles d’émissions et améliorer la qualité de l’eau que l’industrie récupère pour maintenir un approvisionnement limité en eau douce. Pour assurer la sécurité de l’eau à l’avenir, nous devons penser différemment à la façon dont nous gérons l’eau dont nous disposons. »
Vos employés peuvent être une ressource précieuse pour s’attaquer à ce problème. Il s’agit d’un sujet qui préoccupe grandement la génération Z, un groupe démographique qui devrait représenter 30 % de l’effectif d’ici 2030 . En fait, c’est l’un de nos stagiaires d’été de BMO qui nous a aidés à comprendre toute l’ampleur et la complexité du problème.
Les risques liés à l’accès à l’eau resteront un défi. Bien que les répercussions négatives puissent être graves, une planification et une prévoyance adéquates peuvent vous aider à atténuer ces risques.
« L’accès à de l’eau propre et à de l’eau douce qui convient à l’assainissement et à l’hygiène est un droit humain fondamental, explique M. Switzer. Toutes les personnes et les entreprises semblent s’entendre là-dessus. Toutefois, nous devons également nous assurer que ces dernières peuvent accéder à la qualité et à la quantité d’eau dont elles ont besoin pour exercer leurs activités afin d’assurer une économie et une société stables et prospères. »
Aaron Toporowski, premier directeur général, BMO Partenaires et Fusions et Natalie Trepanier contributed to this article.
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