Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture
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De tous les secteurs d’importance, l’agriculture est celui pour lequel la lutte contre les changements climatiques soulève les enjeux les plus importants. « C’est à la fois une source d’émissions de gaz à effet de serre et un puits pour les émissions de gaz à effet de serre », a affirmé Doug Morrow, directeur et analyste, stratégie ESG de BMO Marchés des capitaux, lors de la 17e Conférence annuelle mondiale de BMO sur les marchés agricoles, à New York.
Autrement dit, le secteur agricole a non seulement fort à faire pour réduire son intensité carbonique, mais il a aussi beaucoup à perdre en cas d’échec de la transition énergétique mondiale. « Le message que je veux transmettre, c’est que les changements climatiques représenteront dans l’avenir un risque réel pour l’agriculture et la production alimentaire, et, par extension, pour les entreprises agroalimentaires et les agriculteurs », a-t-il déclaré durant son exposé, intitulé Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture.
Freiner la hausse des émissions
D’après les statistiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations du sol représentent un peu moins du quart des émissions totales de gaz à effet de serre. Même si environ 25 % de ces émissions sont attribuables à la production alimentaire, la déforestation pour la création de terres arables, l’élevage, les engrais, les émissions provenant des machines agricoles et le gaspillage alimentaire représentent également des sources importantes d’émissions de dioxyde de carbone.
Heureusement, les techniques de culture durables comme la culture de couverture, le semis direct ou la préparation limitée du sol, et la rotation des cultures peuvent réduire les émissions liées à l’agriculture, a précisé M. Morrow; les politiques de protection des forêts et les modifications comportementales favorisant un changement de régime alimentaire sont également prometteuses.
Le secteur a toutefois été plus lent que d’autres à adopter le genre d’innovations nécessaires pour atténuer les changements climatiques.
« Le défi posé par ces solutions, c’est qu’elles doivent être mises en balance avec de nombreuses autres priorités, y compris la subsistance des agriculteurs et des collectivités rurales [ainsi que] la sécurité alimentaire », a expliqué M. Morrow. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « nous n’avons pas vraiment observé le genre de percées et d’adoption à grande échelle qui ont caractérisé d’autres secteurs »; pensons notamment à l’essor fulgurant de l’énergie solaire et éolienne, des véhicules électriques, et des bâtiments verts.
Cela pourrait toutefois changer avec l’augmentation des capitaux injectés dans les technologies agricoles, notamment le récent lancement, par Unilever, l’assureur français AXA et le gestionnaire d’actifs alternatifs Tikehau Capital, d’un fonds de capital-investissement de 300 millions d’euros dédié à l’agriculture régénératrice.
Pour les agriculteurs, les changements climatiques représentent toutefois une « voie à double sens ». « Les impacts physiques du climat pourraient grandement affecter la production agricole et alimentaire dans l’avenir », a souligné M. Morrow. Selon un autre rapport du GIEC, « l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère a déjà une incidence négative sur les systèmes alimentaires, la santé animale et la disponibilité des aliments », a-t-il ajouté. Cette incidence pourrait être gérable si les émissions étaient compatibles avec l’augmentation de 1,5 degré de la température moyenne de la planète fixée dans l’Accord de Paris, mais « nous sommes très loin » d’atteindre ce but, a-t-il souligné.
« Compte tenu des politiques déjà mises en œuvre, nous nous dirigeons vers un réchauffement moyen d’environ 2,7 degrés d’ici la fin du siècle », a-t-il indiqué. Même si les pays adoptent un contrôle des émissions plus strict, il existe un écart important entre la direction que prend le monde et l’objectif qu’il s’est fixé pour 2050. « Autrement dit, l’avenir qui nous attend sera probablement beaucoup plus chaud que ce à quoi nous étions habitués jusqu’à présent », a conclu M. Morrow.
Une information plus détaillée
Le projet de la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC) d’exiger des émetteurs qu’ils publient divers indicateurs et risques liés au climat pourrait avoir une incidence importante sur les sociétés ouvertes du secteur agroalimentaire. Celles-ci devraient par exemple déclarer leurs émissions de niveau 1 (directes) et 2 (indirectes, par exemple associées à l’électricité produite par leur service public local), vérifiées par un tiers, en plus des émissions de niveau 3 découlant d’autres impacts indirects de leurs activités commerciales, par exemple de l’utilisation de leurs produits et services par les clients et des émissions des fournisseurs.
Le projet aura des coûts importants, conçoit la SEC, mais les investisseurs auront, pour une fois, facilement accès à des informations comparables « au sujet d’un enjeu qui va indéniablement devenir de plus en plus important au fil du temps », a affirmé M. Morrow. Pour cette raison, il est important que les sociétés prennent les devants sur le plan de l’information liée au climat et qu’elles impliquent les plus hauts paliers de direction.
« Ce qu’il faut avant tout comprendre, c’est que l’alimentation et l’agriculture contribuent aux changements climatiques, mais qu’elles sont aussi très exposées aux risques provoqués par les changements climatiques », a précisé M. Morrow. « Je crois aussi que l’intérêt des investisseurs pour l’agriculture durable ne fera que s’accroître au fil du temps. »
De tous les secteurs d’importance, l’agriculture est celui pour lequel la lutte contre les changements climatiques soulève les enjeux les plus importants. « C’est à la fois une source d’émissions de gaz à effet de serre et un puits pour les émissions de gaz à effet de serre », a affirmé Doug Morrow, directeur et analyste, stratégie ESG de BMO Marchés des capitaux, lors de la 17e Conférence annuelle mondiale de BMO sur les marchés agricoles, à New York.
Autrement dit, le secteur agricole a non seulement fort à faire pour réduire son intensité carbonique, mais il a aussi beaucoup à perdre en cas d’échec de la transition énergétique mondiale. « Le message que je veux transmettre, c’est que les changements climatiques représenteront dans l’avenir un risque réel pour l’agriculture et la production alimentaire, et, par extension, pour les entreprises agroalimentaires et les agriculteurs », a-t-il déclaré durant son exposé, intitulé Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture.
Freiner la hausse des émissions
D’après les statistiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations du sol représentent un peu moins du quart des émissions totales de gaz à effet de serre. Même si environ 25 % de ces émissions sont attribuables à la production alimentaire, la déforestation pour la création de terres arables, l’élevage, les engrais, les émissions provenant des machines agricoles et le gaspillage alimentaire représentent également des sources importantes d’émissions de dioxyde de carbone.
Heureusement, les techniques de culture durables comme la culture de couverture, le semis direct ou la préparation limitée du sol, et la rotation des cultures peuvent réduire les émissions liées à l’agriculture, a précisé M. Morrow; les politiques de protection des forêts et les modifications comportementales favorisant un changement de régime alimentaire sont également prometteuses.
Le secteur a toutefois été plus lent que d’autres à adopter le genre d’innovations nécessaires pour atténuer les changements climatiques.
« Le défi posé par ces solutions, c’est qu’elles doivent être mises en balance avec de nombreuses autres priorités, y compris la subsistance des agriculteurs et des collectivités rurales [ainsi que] la sécurité alimentaire », a expliqué M. Morrow. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « nous n’avons pas vraiment observé le genre de percées et d’adoption à grande échelle qui ont caractérisé d’autres secteurs »; pensons notamment à l’essor fulgurant de l’énergie solaire et éolienne, des véhicules électriques, et des bâtiments verts.
Cela pourrait toutefois changer avec l’augmentation des capitaux injectés dans les technologies agricoles, notamment le récent lancement, par Unilever, l’assureur français AXA et le gestionnaire d’actifs alternatifs Tikehau Capital, d’un fonds de capital-investissement de 300 millions d’euros dédié à l’agriculture régénératrice.
Pour les agriculteurs, les changements climatiques représentent toutefois une « voie à double sens ». « Les impacts physiques du climat pourraient grandement affecter la production agricole et alimentaire dans l’avenir », a souligné M. Morrow. Selon un autre rapport du GIEC, « l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère a déjà une incidence négative sur les systèmes alimentaires, la santé animale et la disponibilité des aliments », a-t-il ajouté. Cette incidence pourrait être gérable si les émissions étaient compatibles avec l’augmentation de 1,5 degré de la température moyenne de la planète fixée dans l’Accord de Paris, mais « nous sommes très loin » d’atteindre ce but, a-t-il souligné.
« Compte tenu des politiques déjà mises en œuvre, nous nous dirigeons vers un réchauffement moyen d’environ 2,7 degrés d’ici la fin du siècle », a-t-il indiqué. Même si les pays adoptent un contrôle des émissions plus strict, il existe un écart important entre la direction que prend le monde et l’objectif qu’il s’est fixé pour 2050. « Autrement dit, l’avenir qui nous attend sera probablement beaucoup plus chaud que ce à quoi nous étions habitués jusqu’à présent », a conclu M. Morrow.
Une information plus détaillée
Le projet de la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC) d’exiger des émetteurs qu’ils publient divers indicateurs et risques liés au climat pourrait avoir une incidence importante sur les sociétés ouvertes du secteur agroalimentaire. Celles-ci devraient par exemple déclarer leurs émissions de niveau 1 (directes) et 2 (indirectes, par exemple associées à l’électricité produite par leur service public local), vérifiées par un tiers, en plus des émissions de niveau 3 découlant d’autres impacts indirects de leurs activités commerciales, par exemple de l’utilisation de leurs produits et services par les clients et des émissions des fournisseurs.
Le projet aura des coûts importants, conçoit la SEC, mais les investisseurs auront, pour une fois, facilement accès à des informations comparables « au sujet d’un enjeu qui va indéniablement devenir de plus en plus important au fil du temps », a affirmé M. Morrow. Pour cette raison, il est important que les sociétés prennent les devants sur le plan de l’information liée au climat et qu’elles impliquent les plus hauts paliers de direction.
« Ce qu’il faut avant tout comprendre, c’est que l’alimentation et l’agriculture contribuent aux changements climatiques, mais qu’elles sont aussi très exposées aux risques provoqués par les changements climatiques », a précisé M. Morrow. « Je crois aussi que l’intérêt des investisseurs pour l’agriculture durable ne fera que s’accroître au fil du temps. »
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