Agriculture de pointe : réduire les impacts environnementaux en même temps que les coûts
-
Signet
-
Imprimer
- Mots-clés :
L’augmentation fulgurante de la productivité agricole a sans doute permis à l’humanité d’éviter jusqu’à présent le piège de la pénurie alimentaire annoncée par Malthus, mais la croissance de 2 milliards de personnes de la population mondiale prévue d’ici 2050 et la hausse des revenus font en sorte que les agriculteurs du monde entier auront bien du mal à accroître leur production avec des ressources supplémentaires limitées, selon les participants à une table ronde sur l'agriculture de pointe réunis à l’occasion de la 17e Conférence annuelle mondiale de BMO sur les marchés agricoles, à New York.
Animée par Matt Singer, directeur général, Alimentation, consommation et ventes au détail de BMO Marchés des capitaux, la table ronde, qui avait pour thème Agriculture de pointe : réduire les impacts environnementaux en même temps que les coûts, réunissait Dwight Anderson, fondateur d’Ospraie Management, Lesly Goh, membre de l’Université de Cambridge, Jacqueline Heard, cheffe de la direction et fondatrice d’Enko, et Adam Litle, chef de la direction de Sound Agriculture. Tous quatre se sont penchés sur les façons dont le secteur peut innover tout en réduisant les coûts.
« Comment créer de meilleures solutions pour le système alimentaire sans nuire à l’environnement, et comment équilibrer les forces en présence, telles sont les questions cruciales auxquelles nous devrons ultimement répondre », a déclaré Lesly Goh, soulignant que la guerre, la crise de la COVID-19 et les externalités environnementales ont aggravé le problème.
Selon Dwight Anderson, qui dirige une société de capital-investissement axée sur l’agriculture, il y a un autre facteur en jeu. « Le principal problème, celui que nous devons résoudre sans délai, est celui de la main-d’œuvre », a-t-il affirmé, s’appuyant sur des chiffres qui révèlent un déclin de la main-d’œuvre agricole aux États-Unis, en Chine et ailleurs; il est donc urgent de déployer de nouvelles technologies et de trouver de nouvelles façons de stimuler les rendements avec moins de bras pour travailler.
Même si la croissance de la population ralentit, « les rendements stagnent », a précisé Jacqueline Heard, cheffe de la direction de la société agricole de pointe Enko, au Connecticut, au moins en partie à cause du changement climatique; autrement dit, les innovations doivent aussi contribuer à réduire les émissions. « Nous devons améliorer la productivité, et nous devons le faire d’une façon équilibrée », a-t-elle ajouté. « Nous devons résoudre le problème de l’inégalité d’accès aux technologies à l’échelle mondiale. »
Selon Adam Litle, chef de la direction de Sound Agriculture, une société d’Emeryville, en Californie, qui développe des solutions sur demande pour l’agriculture, les améliorations de la productivité agricole du siècle dernier ont été réalisées « par la force ». Cette façon de faire n’est plus viable si le secteur veut éviter une catastrophe écologique. « Notre système est optimisé en fonction de conditions données, mais cela le rend fragile », a-t-il déclaré. « Les habitudes de consommation changent de plus en plus vite, et le changement climatique est de plus en plus rapide. Mon principal défi est donc d’acquérir cette résilience tout en abaissant les coûts externes. »
Le chaînon manquant
Les experts s’entendent pour dire que par rapport aux autres secteurs innovants, l’agriculture de pointe traîne la patte du point de vue de la capitalisation et de la création d’un écosystème d’innovation.
Selon M. Litle, un problème persistant est celui du « chaînon manquant ». Le secteur de l’agriculture de pointe compte quelques grandes multinationales et de nombreuses entreprises en démarrage, mais presque rien entre les deux. L’acquisition par un géant ou un appel public à l’épargne constituent donc les seules stratégies de sortie possibles pour les petites sociétés.
La nature très saisonnière de l’agriculture, qui ne cadre pas avec le calendrier de l’information trimestrielle, peut aussi compromettre une introduction en bourse. « Si je fabrique un fongicide destiné à l’Ouest américain et que la région connaît deux ans de sécheresse (donc sans champignons), je ne ferai pas de bénéfices », a souligné M. Anderson. « Ce genre de contexte n’est pas favorable aux sociétés ouvertes. »
Des possibilités à l’horizon
Le secteur offre toutefois des possibilités de placement. Mme Heard a par exemple indiqué que la protection des cultures restera un créneau important, en ajoutant que la personnalisation sera la voie de l’avenir. « Aujourd’hui, nous avons les connaissances et la technologie pour proposer des solutions chimiques plus sélectives qui peuvent aussi être livrées à des endroits très précis, uniquement selon les besoins », a-t-elle expliqué.
La combinaison de la science des données, des produits physiques et de l’automatisation promet des hausses de productivité respectueuses de l’environnement, a observé M. Litle, mais « être agriculteur, c’est exigeant… On dirige une entreprise avec deux ou trois personnes; donc, tout ce qui peut augmenter la complexité demande beaucoup d’efforts. »
Selon les conférenciers, l’agriculture de pointe saura toutefois relever les nombreux défis qui lui sont propres au cours des prochaines décennies. « La poursuite des innovations et l’intégration des solutions de biodiversité nous permettront de trouver de nouvelles approches pour lutter contre le changement climatique et de créer de meilleures occasions pour tous », a conclu Mme Goh.
L’augmentation fulgurante de la productivité agricole a sans doute permis à l’humanité d’éviter jusqu’à présent le piège de la pénurie alimentaire annoncée par Malthus, mais la croissance de 2 milliards de personnes de la population mondiale prévue d’ici 2050 et la hausse des revenus font en sorte que les agriculteurs du monde entier auront bien du mal à accroître leur production avec des ressources supplémentaires limitées, selon les participants à une table ronde sur l'agriculture de pointe réunis à l’occasion de la 17e Conférence annuelle mondiale de BMO sur les marchés agricoles, à New York.
Animée par Matt Singer, directeur général, Alimentation, consommation et ventes au détail de BMO Marchés des capitaux, la table ronde, qui avait pour thème Agriculture de pointe : réduire les impacts environnementaux en même temps que les coûts, réunissait Dwight Anderson, fondateur d’Ospraie Management, Lesly Goh, membre de l’Université de Cambridge, Jacqueline Heard, cheffe de la direction et fondatrice d’Enko, et Adam Litle, chef de la direction de Sound Agriculture. Tous quatre se sont penchés sur les façons dont le secteur peut innover tout en réduisant les coûts.
« Comment créer de meilleures solutions pour le système alimentaire sans nuire à l’environnement, et comment équilibrer les forces en présence, telles sont les questions cruciales auxquelles nous devrons ultimement répondre », a déclaré Lesly Goh, soulignant que la guerre, la crise de la COVID-19 et les externalités environnementales ont aggravé le problème.
Selon Dwight Anderson, qui dirige une société de capital-investissement axée sur l’agriculture, il y a un autre facteur en jeu. « Le principal problème, celui que nous devons résoudre sans délai, est celui de la main-d’œuvre », a-t-il affirmé, s’appuyant sur des chiffres qui révèlent un déclin de la main-d’œuvre agricole aux États-Unis, en Chine et ailleurs; il est donc urgent de déployer de nouvelles technologies et de trouver de nouvelles façons de stimuler les rendements avec moins de bras pour travailler.
Même si la croissance de la population ralentit, « les rendements stagnent », a précisé Jacqueline Heard, cheffe de la direction de la société agricole de pointe Enko, au Connecticut, au moins en partie à cause du changement climatique; autrement dit, les innovations doivent aussi contribuer à réduire les émissions. « Nous devons améliorer la productivité, et nous devons le faire d’une façon équilibrée », a-t-elle ajouté. « Nous devons résoudre le problème de l’inégalité d’accès aux technologies à l’échelle mondiale. »
Selon Adam Litle, chef de la direction de Sound Agriculture, une société d’Emeryville, en Californie, qui développe des solutions sur demande pour l’agriculture, les améliorations de la productivité agricole du siècle dernier ont été réalisées « par la force ». Cette façon de faire n’est plus viable si le secteur veut éviter une catastrophe écologique. « Notre système est optimisé en fonction de conditions données, mais cela le rend fragile », a-t-il déclaré. « Les habitudes de consommation changent de plus en plus vite, et le changement climatique est de plus en plus rapide. Mon principal défi est donc d’acquérir cette résilience tout en abaissant les coûts externes. »
Le chaînon manquant
Les experts s’entendent pour dire que par rapport aux autres secteurs innovants, l’agriculture de pointe traîne la patte du point de vue de la capitalisation et de la création d’un écosystème d’innovation.
Selon M. Litle, un problème persistant est celui du « chaînon manquant ». Le secteur de l’agriculture de pointe compte quelques grandes multinationales et de nombreuses entreprises en démarrage, mais presque rien entre les deux. L’acquisition par un géant ou un appel public à l’épargne constituent donc les seules stratégies de sortie possibles pour les petites sociétés.
La nature très saisonnière de l’agriculture, qui ne cadre pas avec le calendrier de l’information trimestrielle, peut aussi compromettre une introduction en bourse. « Si je fabrique un fongicide destiné à l’Ouest américain et que la région connaît deux ans de sécheresse (donc sans champignons), je ne ferai pas de bénéfices », a souligné M. Anderson. « Ce genre de contexte n’est pas favorable aux sociétés ouvertes. »
Des possibilités à l’horizon
Le secteur offre toutefois des possibilités de placement. Mme Heard a par exemple indiqué que la protection des cultures restera un créneau important, en ajoutant que la personnalisation sera la voie de l’avenir. « Aujourd’hui, nous avons les connaissances et la technologie pour proposer des solutions chimiques plus sélectives qui peuvent aussi être livrées à des endroits très précis, uniquement selon les besoins », a-t-elle expliqué.
La combinaison de la science des données, des produits physiques et de l’automatisation promet des hausses de productivité respectueuses de l’environnement, a observé M. Litle, mais « être agriculteur, c’est exigeant… On dirige une entreprise avec deux ou trois personnes; donc, tout ce qui peut augmenter la complexité demande beaucoup d’efforts. »
Selon les conférenciers, l’agriculture de pointe saura toutefois relever les nombreux défis qui lui sont propres au cours des prochaines décennies. « La poursuite des innovations et l’intégration des solutions de biodiversité nous permettront de trouver de nouvelles approches pour lutter contre le changement climatique et de créer de meilleures occasions pour tous », a conclu Mme Goh.
Points saillants de la Conférence mondiale de BMO sur les marchés agricoles
PARTIE 1
Nourriture, agriculture, engrais et facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) du point de vue de la Conférence sur les marchés agricoles de BMO
25 mai 2022 | Agriculture
Cet épisode est animé par Joel Jackson, Ing., CFA, analyste, Engrais et produits chimiques, Ken Zaslow, CFA, analyste, Alimen…
PARTIE 2
Capital-investissement : Déployer les capitaux dans la nouvelle normalité
26 mai 2022 | Agriculture, Commanditaires D'Actions Privées
Après avoir composé pendant deux ans avec les changements provoqués par la pandémie de COVID-19, les société…
PARTIE 3
Les risques physiques et liés à la transition auxquels font face l’alimentation et l’agriculture
26 mai 2022 | Agriculture
De tous les secteurs d’importance, l’agriculture est celui pour lequel la lutte contre les changements climatiques soulève les enj…
PARTIE 5
Un marché des fusions et acquisitions actif, malgré le contexte macroéconomique
19 mai 2022 | Agriculture, Fusions Et Acquisitions
Malgré un volume d’opérations moindre en 2022 – freiné par la volatilité des marchés, l’incertit…
À lire ensuite
Problèmes de la chaîne d’approvisionnement : le bien-être des fournisseurs au cœur des préoccupations
Reginald Butler | 26 mai 2022 | Gestion Des Flux De Trésorerie, Mener Des Activités Commerciales À L’Échelle Internationale
Les retards dans la chaîne d’approvisionnement et les maux de tête qu’ils causent aux entreprises et aux consommateurs sont u…
Continuer à lire>Ressources les plus récentes
Dites-nous trois choses simples pour
personnaliser votre expérience.
Les produits bancaires doivent être approuvés et sont fournis au Canada par la Banque de Montréal, une société membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Entreprises est une appellation commerciale utilisée au Canada par la Banque de Montréal, qui est membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
BMO Marchés des capitaux est un nom commercial utilisé par BMO Groupe financier pour les services de vente en gros de la Banque de Montréal, de BMO Bank N.A. (membre de la FDIC), de Bank of Montreal Europe Plc et de Bank of Montreal (China) Co. Ltd., pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Capital Markets Corp. (membre de la FINRA et de la SIPC) et les services de courtage d'agence de Clearpool Execution Services, LLC (membre la FINRA et de la SIPC) aux États-Unis, ainsi que pour les services de courtage auprès des clients institutionnels de BMO Nesbitt Burns Inc. (membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements , et membre du Fonds canadien de protection des épargnants) au Canada et en Asie, de Bank of Montreal Europe Plc (autorisée et réglementée par la Central Bank of Ireland) en Europe et de BMO Capital Markets Limited (autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority) au Royaume-Uni et en Australie, ainsi que pour les services-conseils en matière d’établissement de crédits carbone, de durabilité et de solutions pour l’environnement de Banque de Montréal, de BMO Radicle Inc., et de Carbon Farmers Australia Pty Ltd. (ACN 136 799 221 AFSL 430135) en Australie. « Nesbitt Burns » est une marque de commerce déposée de BMO Nesbitt Burns Inc., utilisée sous licence. « BMO Marchés des capitaux » est une marque de commerce de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. « BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à la personne morale autorisée à faire des affaires sur votre territoire.
MD Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal aux États-Unis, au Canada et partout ailleurs.
MC Marque de commerce de la Banque de Montréal aux États-Unis et au Canada.
Le contenu des articles publiés sur ce site Web se veut un commentaire général sur le marché. Les opinions, les estimations et les projections contenues dans ces articles, le cas échéant, sont celles des auteurs et peuvent différer de celles d’autres employés et sociétés affiliées de BMO Entreprises. BMO Entreprises déploie tous les efforts pour s’assurer que le contenu du présent document est tiré de sources considérées comme fiables et que les données et les opinions sont exactes et complètes. Toutefois, les auteurs et BMO Entreprises ne sont aucunement responsables des erreurs ou des omissions et ne garantissent pas l’exactitude ou l’exhaustivité du contenu. Ces articles sont fournis à titre informatif seulement.
La Banque de Montréal et ses sociétés affiliées ne fournissent pas de conseils fiscaux, juridiques ou comptables. Ce document a été préparé à titre d’information seulement. Il ne constitue pas des conseils fiscaux, juridiques ou comptables et ne devrait pas être considéré comme tels. Vous devez consulter vos propres conseillers fiscaux, juridiques et comptables avant d’effectuer une transaction.
Les sites Web de tiers peuvent avoir des politiques de confidentialité et de sécurité différentes de BMO. Les liens vers d’autres sites Web ne constituent pas une recommandation ni une approbation de ceux-ci. Veuillez prendre connaissance des politiques de confidentialité et de sécurité des sites Web rejoints à partir des liens contenus dans les sites Web de BMO.