Les ventes de maisons existantes au Canada ont progressé de 3,7 % en janvier (après désaisonnalisation) et ont fortement augmenté de 22,0 % par rapport au même mois l’an dernier. L’activité s’est raffermie, mais elle est en partie attribuable à une comparaison facile avec l’année dernière (lorsque l’activité était au creux de la correction). Il convient également de rappeler que nous sommes au Canada : nous avons l’hiver, et il peut être changeant et compliqué. L’activité pendant la période de décembre/janvier est la moins liquide de l’année, les ventes étant habituellement bien en deçà de la moitié du pic des volumes au printemps. Nous devrons donc vraiment voir à quoi les chiffres commencent à ressembler en mars et par la suite. Jusqu’à présent, il y a des signes encourageants indiquant que le marché a touché un creux, en plus de l’amélioration de l’humeur des investisseurs et de la baisse des taux hypothécaires, et qu’il existe une demande refoulée en attente.


Les nouvelles inscriptions ont progressé d’un modeste 1,5 % en janvier et de 10,5 % sur 12 mois. Par conséquent, le ratio ventes-nouvelles inscriptions a encore augmenté pour s’établir à 58,8 %, ce qui correspond exactement aux moyennes sur 10 et 20 ans. Autrement dit, si l’on examine l’ensemble des données canadiennes, le marché de la revente est presque parfaitement équilibré. À l’échelle régionale, il y a bien sûr des variations, puisque les Prairies (en particulier Calgary) affichent des marchés vendeurs, tandis qu’une série de petites villes du sud de l’Ontario restent relativement faibles (malgré un resserrement par rapport à l’automne dernier). La situation de la région des chalets en Ontario et en Colombie-Britannique demeure également très difficile (même si la saison haute est encore loin). Les grandes villes semblent avoir retrouvé leur équilibre, Vancouver, Toronto et Montréal affichant des ratios ventes-nouvelles inscriptions neutres. Encore une fois, le printemps arrive aussi avec une hausse du nombre d’inscriptions, de sorte que nous devrons voir dans quelle mesure la demande refoulée attend d’absorber (ou non) le flux des prochains mois. Mais le point de départ du marché est au moins bien équilibré.


Les prix continuent de baisser dans un certain nombre de marchés, le cours canadien de l’indice de référence MLS ayant reculé de 1,2 % en janvier, soit une baisse annualisée de 13,8 %, ce qui est conforme aux fluctuations observées depuis octobre. Peut-être que le marché s’en tire mieux parce que les vendeurs sont plus disposés à baisser leur prix. Les prix n’ont donc augmenté que de 0,4 % par rapport à il y a un an. En janvier, le cours moyen des transactions a augmenté de 7,6 % sur 12 mois. À 10 % sur 12 mois, Calgary affiche les prix les plus élevés parmi les grandes villes; ceux de Vancouver et de Montréal sont inférieurs à 10 %, ceux de Toronto sont stables et ceux de certaines régions du sud de l’Ontario sont en baisse. Les prix de bon nombre de ces derniers marchés sont toujours à des creux cycliques.


En conclusion : Le marché canadien de l’habitation semble équilibré dans l’ensemble, mais n’oubliez pas que nous sommes dans le creux de l’hiver. Nous verrons comment la demande refoulée et le nombre accru d’inscriptions interagissent avec l’arrivée du printemps. Pour le moment, l’humeur des marchés a été stimulée par la perspective des baisses de taux de la Banque du Canada et soutenue par une baisse des taux hypothécaires fixes. Cela dit, la prise en compte par le marché des mesures d’assouplissement de la Banque du Canada continue d’être repoussée (vers le milieu de l’année, selon nous, pas à temps pour le marché du printemps), tandis que les taux des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans ont tranquillement augmenté de plus de 50 pdb depuis le début de l’année.


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