Les ventes de maisons existantes au Canada ont chuté de 3,3 % en novembre (après désaisonnalisation), et ont diminué de 39 % par rapport à il y a un an. Le volume d’activité demeure donc en deçà des niveaux minimaux d’avant la pandémie de COVID-19. En général, novembre est le mois où le volume des ventes diminue sensiblement d’un point de vue saisonnier, mais, malgré tout, il s’agit du mois de novembre le plus calme depuis le creux de la crise de 2008.
Les nouvelles inscriptions ont baissé de 1,3 % au cours du mois, avec une baisse plus modeste de 6,1 % par rapport à il y a un an. Même si les ventes ont considérablement fluctué, le flux des nouvelles inscriptions est demeuré très stable pendant les récentes turbulences et est très conforme aux normes d’avant la pandémie de COVID-19. Il n’y a toujours pas beaucoup de ventes forcées à ce stade-ci, ce qui peut vraiment exacerber ou accélérer la correction des prix.
Malgré tout, l’équilibre du marché s’est encore affaibli au cours du mois, le ratio ventes-nouvelles inscriptions ayant fléchi pour s’établir à 49,9 % en novembre. Il s’agit du niveau le plus favorable aux acheteurs depuis 2012, ce qui laisse le marché dans des conditions plus clémentes que celles observées au cours de la période 2017-2018. Entre-temps, l’offre mensuelle d’habitations à vendre au rythme actuel des ventes a augmenté et est passée à 4,2 %, ce qui nous ramène aux niveaux plus normaux observés juste avant la pandémie.
Dans l’ensemble, ce marché a encore du mal à s’équilibrer, car les vendeurs ne sont pas encore contraints à la vente, tandis que les acheteurs sont dans l’incapacité de se qualifier pour les prix en vigueur plus tôt dans l’année ou ne peuvent tout simplement pas payer de telles sommes. Cela dit, l’orientation des prix reste à la baisse. Le prix moyen des transactions a reculé de 12,0 % sur 12 mois en novembre, tandis que l’indice des prix des propriétés du système de gestion des prêts hypothécaires (MLS) a baissé de 4,2 % sur 12 mois, la baisse se poursuivant d’un mois sur l’autre sans signe de ralentissement à l’échelle nationale. L’indice MLS est maintenant en baisse depuis neuf mois de suite, soit de 11,2 % par rapport au sommet de février.
Dernières nouvelles! Ce matin, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a confirmé que le taux minimum admissible pour les prêts hypothécaires non assurés demeurera inchangé. Cependant, il procédera à un examen de la Ligne directrice B-20 en janvier, et a déclaré : « Nous envisageons de laisser le taux minimum admissible inchangé en attendant les résultats de l’examen, même si le contexte économique pourrait entraîner un changement plus immédiat ».
Par ailleurs, les mises en chantier ont peu fluctué en novembre, avec 264 600 unités annualisées. Il s’agit d’un niveau encore élevé de nouvelles constructions, et la moyenne depuis le début de l’année est maintenant de 265 000. Si l’on ajoute à cela les 271 000 unités de l’année dernière, nous sommes sur le point de connaître la plus grande vague de mises en chantier jamais enregistrée en deux ans, dépassant même le sommet qu’a connu la construction au milieu des années 1970. En 2023, nous aurons plus de maisons en construction par habitant que jamais auparavant.
Comme ces chiffres tombent pendant une période saisonnière calme, et que le marché est déjà extrêmement lent, nous attirons votre attention sur les perspectives plus générales du marché canadien de l’habitation que nous avons publiées la semaine dernière. Voici les points à retenir :
La découverte des prix à la baisse se poursuivra jusqu’en 2023, le marché absorbant des taux hypothécaires plus élevés, qui atteindront même des sommets. Des réductions de taux variables à court terme sont peu probables.
Le rendement régional variera. L’Alberta est en meilleure position, tandis que le sud-ouest de l’Ontario (banlieues excentrées de Toronto) continuera à éprouver les plus grandes difficultés.
L’appétit spéculatif exacerbé a disparu, au profit de placements axés sur les flux de trésorerie.
Les cibles d’approvisionnement du gouvernement s’avéreront pratiquement impossibles à atteindre.
Le pic de la demande démographique intérieure approche, mais les cibles élevées en matière d’immigration permettront d’éviter un effondrement semblable à celui des années 1990.
La hausse des prix à la sortie de ce cycle sera beaucoup plus modérée, voire stagnante dans certains marchés.
