Les ventes de maisons existantes au Canada ont légèrement augmenté de 1,3 % en décembre, mais elles étaient toujours en baisse de près de 40 % par rapport aux niveaux de l’an dernier. Pour l’ensemble de 2022, les ventes ont chuté d’un pourcentage record de 25 %. La chute abrupte de l’activité continue à faire baisser les prix, même si les données laissent entrevoir quelques lueurs d’espoir. Par exemple, les nouvelles inscriptions ont fortement reculé le mois dernier (baisse de 6,4 % sur un mois et de 14,3 % sur 12 mois), ce qui a fait passer le ratio clé ventes/nouvelles inscriptions à 54,4, ce qui n’est pas loin des niveaux habituels. De même, le nombre de mois d’inventaire n’a augmenté que de 4,2, revenant essentiellement aux niveaux d’avant la pandémie.
Même si l’équilibre du marché est légèrement meilleur, la réalité est que les prix des maisons sont toujours en période d’adaptation à un contexte de taux d’intérêt complètement différent de celui auquel de nombreux acteurs sur le marché ont déjà fait face. Et même si la Banque du Canada a signalé un ralentissement des hausses de taux – voire même une pause – nous ne sommes pas tout à fait au bout de nos peines. Nous nous attendons à une autre hausse de 25 points de base (pdb) la semaine prochaine, avant de rester sur la touche pour le reste de 2023 en vue d’une réévaluation.
Le principal indice des prix des propriétés MLS a encore chuté de 1,6 % sur un mois en décembre, réduisant les prix de 7,5 % par rapport à leurs niveaux d’il y a un an. Cette mesure, qui s’ajuste en fonction des changements dans la composition des ventes, a reculé de façon très régulière au cours des neuf derniers mois (environ 1,5 % sur une base désaisonnalisée), et elle est maintenant en baisse de 13,1 % par rapport au sommet de février. Des différences monumentales ont été observées entre les régions : les prix dans certaines villes ont peu bougé au cours de cette période, tandis que ceux dans les régions du sud-ouest de l’Ontario ont déjà chuté de plus de 20 % par rapport aux sommets. Pour ne citer que quelques exemples, les plus fortes baisses de prix par rapport au sommet de l’an dernier ont été enregistrées à Cambridge, London, Brantford, Kitchener-Waterloo et Hamilton, où les prix ont tous reculé d’au moins 21 %.
Le prix de transaction global, qui ne s’ajuste pas à la composition des ventes, n’a reculé que de 0,3 % sur un mois, mais est en baisse de 12 % sur 12 mois. Il s’agit de la baisse annuelle la plus prononcée de cette mesure pour n’importe quel mois depuis plus de 40 ans. Cette mesure des prix a reculé de 19 % par rapport au sommet de février. Malgré tout, les prix moyens des transactions ont légèrement augmenté en moyenne pour toute l’année 2022, en raison du sommet atteint durant les premiers mois de l’année.
Conclusion : L’activité du marché de l’habitation a tendance à être à son plus bas niveau en décembre et en janvier. Il est donc imprudent de trop se pencher sur les tendances au tournant de l’année. Mais en décembre dernier, les ventes et, surtout, les nouvelles inscriptions ont été particulièrement lentes. Ces dernières ont contribué à raffermir un peu l’équilibre peu réjouissant de ce marché et à renforcer l’idée qu’il y a peu de ventes forcées en cours, ce qui contribue à soutenir les prix. À l’approche de l’importante saison des ventes du printemps, la question cruciale est de savoir qui sortira de l’hibernation en force, les acheteurs ou les vendeurs? Nous nous attendons à ce que le marché digère encore la rapide hausse des taux d’intérêt et à ce que les acheteurs soient plus réticents à revenir, ce qui maintiendra les prix sous pression pendant encore un certain temps. Nous prévoyons des baisses annuelles à deux chiffres pour l’ensemble de 2023 en matière de ventes et de prix, sur une base annuelle moyenne.
Table 1 - Canada — Ventes de maisons existantes
(% de variation)
Source: BMO Economics, Haver Analytics, CREA
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