Décalage entre Toronto et les autres marchés


Le marché canadien de l’habitation a affiché des données très contrastées à la fin de 2024. Même si le marché ontarien demeure bien morose, que l’offre est très élevée et que les prix sont à la baisse sur le marché des copropriétés à Toronto, la majeure partie du pays affiche une bonne tenue. Les prix dans au moins 10 grands marchés atteignent les sommets du cycle, tandis que ceux de la majeure partie de l’Ontario sont à peine plus élevés que le plancher. Nous nous attendons à d’autres augmentations des volumes de ventes et à de modestes gains de prix à l’échelle nationale tout au long de 2025.


En décembre, les ventes de maisons existantes ont baissé de 5,8 % après désaisonnalisation, mais ont tout de même enregistré une forte hausse de 19,2 % par rapport à il y a un an. Les volumes de ventes sont maintenant presque conformes à la moyenne sur 10 ans. Surveillez les activités à mesure que les données du premier trimestre seront disponibles, compte tenu de l’assouplissement des règles hypothécaires qui a eu lieu à la mi-décembre. Il est à noter que pour l’ensemble de 2024, la valeur totale des ventes a augmenté de 8,2 %, et qu’il s’agissait toujours de la troisième année en importance pour l’activité immobilière au Canada, derrière 2021 et 2022.


Les nouvelles inscriptions sont toujours élevées et connaissent une hausse de 10,4 % sur 12 mois, mais l’inventaire ne s’accumule pas à l’échelle nationale. L’offre mensuelle de maisons à vendre sur le marché est passée à 3,9 en décembre, ce qui correspond à peu près à la moyenne de 4,0 de la dernière année. Le ratio ventes-nouvelles inscriptions à l’échelle nationale est toujours fermement équilibré, à 56,9 %, même s’il s’est assoupli en décembre.


Les conditions générales du marché étant équilibrées, les tendances des prix demeurent stables ou s’améliorent légèrement. Le prix de référence des propriétés MLS a augmenté de 4,1 % sur une base annualisée en décembre, mais a tout de même reculé de 0,2 % par rapport à il y a un an. À moins d’un autre choc économique, il semble que le marché soit prêt pour une modeste croissance des prix à l’échelle nationale cette année.


La réalité, c’est que les conditions varient considérablement selon la région et le segment, et que Toronto (notamment le marché des copropriétés) est laissée pour compte. Toronto est le dernier marché favorable aux acheteurs parmi les 23 grandes villes que nous surveillons, le ratio ventes-nouvelles inscriptions ayant diminué à 38,6 % en décembre. La surabondance de copropriétés sur le marché de la revente dans cette ville marque clairement le point faible de l’immobilier canadien, les prix ayant reculé de 3,7 % sur 12 mois dans ce segment. Le marché de la majeure partie du sud de l’Ontario demeure également relativement faible.


En revanche, les marchés du Québec et ceux plus à l’Est sont presque tous serrés, car la hausse constante des ventes surpasse la hausse des nouvelles inscriptions. La durée de l’offre est maintenant de moins de quatre mois au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.


Les marchés des vendeurs de Calgary, d’Edmonton, de Regina et de Winnipeg sont tous solides et continuent de surpasser les moyennes nationales en ce qui a trait à l’équilibre du marché et à la croissance des prix. Les prix sur ces marchés sont tous revenus à des sommets records par rapport à la correction récente.


Les tendances en matière d’activité et de prix en Colombie-Britannique se situent quelque part entre l’Ontario et le reste du Canada, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas aussi solides que dans les régions des Prairies et de l’Atlantique, mais pas aussi en difficulté qu’en Ontario. À Vancouver, le prix de référence a récupéré un peu plus de la moitié de la baisse observée pendant la correction après 2022, mais est toujours inférieur d’environ 4 % au sommet atteint.


Au bout du compte, il y a un grand décalage entre les conditions en Ontario et dans la plupart des autres régions du pays. Lorsque nous entendons parler des conditions de marché moroses et de la stagnation des prix bien au-delà du sommet de 2022, c’est en grande partie une histoire de l’Ontario, et plus précisément une histoire de copropriété. En même temps, il y a maintenant des régions du pays où l’activité sur le marché de l’habitation et les prix de revente sont légitimement élevés.


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