Les résidences pour personnes âgées constituent un secteur essentiel et en croissance de l’économie canadienne, qui présente un grand potentiel étant donné la croissance de la population vieillissante des baby-boomers qui prennent leur retraite. La population des personnes de 85 ans et plus est l’un des groupes d’âge qui croît le plus rapidement, et la demande de services pour prendre soin d’elles augmente également. Comme les listes d’attente augmentent et que les projets de construction et les investissements financés par le gouvernement augmentent, les occasions dans le secteur sont importantes. Voici quelques tendances et développements clés que nous suivons de près.


L’année 2023 a été difficile pour le secteur. Les promoteurs ont fait face à une hausse des coûts, car l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre ont fait grimper les taux d’intérêt et les salaires. La hausse des taux d’intérêt a également eu une incidence sur les valorisations, car les taux de capitalisation ont augmenté. Une augmentation de la prime de risque sur actions a eu une incidence négative sur les marchés boursiers, y compris les actions d’exploitants de résidences pour personnes âgées cotées en bourse. Nous avons également vu les coûts de développement augmenter au premier semestre de 2023, ce qui a fait en sorte que de nombreux promoteurs sont demeurés sur la touche.


L’incertitude sur le marché immobilier résidentiel et la baisse des ventes ont également ralenti les locations de logements pour aînés. Par ailleurs, certains projets de soins de longue durée ont été vendus pour une autre utilisation, car leurs permis sont arrivés à échéance. Pour contrer cette tendance, les gouvernements provinciaux ont fait de leur mieux pour encourager le développement en augmentant le financement et les subventions aux promoteurs et aux exploitants.


Entre autres tendances, les grands joueurs choisissent de se départir de petites propriétés sur les marchés secondaires. En même temps, ils construisent en vue de réaliser des économies d’échelle dans les grands centres urbains. Les exploitants quittent également leurs secteurs d’activité actuels pour se concentrer sur les établissements de soins de longue durée ou les résidences pour personnes âgées. Ces changements ont donné lieu à d’importantes fusions et acquisitions au cours des cinq dernières années, mais les transactions ont été malmenées en raison de la hausse des taux. Les acheteurs continuent de résister à l’idée de payer le prix fort pour la promesse d’un revenu futur, tandis que les vendeurs adoptent une approche attentiste, se concentrant plutôt sur l’amélioration des activités et des flux de trésorerie. Cependant, nous croyons que la consolidation se poursuivra étant donné la capacité des grandes sociétés à supporter les coûts de construction et d’exploitation plus élevés.


Parmi les autres événements à surveiller, mentionnons les éléments suivants :


  • La réglementation croissante et la hausse des coûts d’exploitation devraient persister à court et à moyen terme.

  • La demande des consommateurs pour des ensembles résidentiels protégés dotés de commodités sur place devrait augmenter.

  • Les exploitants resteront concentrés sur l’augmentation des niveaux d’occupation et des revenus, tout en gérant les coûts.

  • Les changements récemment annoncés visant à accélérer l’agrément des infirmières et infirmiers formés à l’étranger devraient aider à gérer les pénuries de main-d’œuvre actuelles.


Nous sommes d’avis qu’il faudra de 12 à 18 mois pour que le secteur se normalise avec le soutien continu de prêteurs et du gouvernement, en plus de l’atténuation de la pression exercée par l’inflation et les taux d’intérêt.