Le 1er avril, la population du Canada a atteint 41 millions de personnes pour la première fois. L’augmentation de près d’un quart de million de personnes était semblable à celle du trimestre précédent. L’augmentation annuelle de 1,27 million de personnes a été la plus importante jamais enregistrée, tandis que le gain en pourcentage de 3,2 % est le plus élevé depuis 1958 et plus du double de la moyenne historique. La migration internationale nette de 1,24 million de personnes a été à l’origine de presque toute la hausse, les deux tiers (828 000 personnes) ayant été propulsés par l’immigration temporaire. Si, comme prévu, le gouvernement fédéral réduit le nombre d’immigrants temporaires de 6,8 % à 5 % de la population d’ici trois ans, la croissance globale ralentira pour atteindre environ 1 %. Une population croissante propulsée par des cibles d’immigration permanente d’un demi-million de personnes par année soutiendra tout de même le marché de l’habitation, mais de façon beaucoup plus durable. Les constructeurs auront une chance raisonnable de suivre le rythme de la formation de ménages, ce qui réduira le risque que les marchés surchauffent et que les prix dépassent la croissance des revenus.
L’accessibilité restreinte à la propriété, notamment en Colombie-Britannique et en Ontario, n’a pas (encore) d’effet grave sur la migration internationale. La population de l’Ontario a augmenté de 3,5 % au cours de la dernière année et celle de la Colombie-Britannique, de 3,3 %. Ces deux croissances sont beaucoup plus rapides que d’habitude et demeurent en tête de toutes les provinces, à l’exception de l’Alberta, dont la population a augmenté de 4,4 %, soit la plus forte croissance depuis 1981. La croissance démographique de l’Ontario et de l’Alberta est environ le double de la norme à long terme. Toutes les provinces attirent plus de migrants internationaux que d’habitude, même celles avec un haut coût de la vie comme l’Ontario (93 000 migrants) et la Colombie-Britannique (40 000), desquelles l’Alberta (33 000) se démarque.
Mais les différences régionales en matière d’abordabilité ont une incidence sur les endroits où les migrants, y compris les résidents de longue date, finissent par se retrouver. Les plus fortes augmentations de la population par rapport aux normes historiques se trouvent en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et dans trois provinces de l’Atlantique. Qu’ont en commun ces six régions? Une abordabilité toujours décente. La seule exception est Terre-Neuve-et-Labrador, dont la croissance de la population est toujours modérée, soit de 1,0 %, même si ce chiffre correspond à deux fois la norme. Au total, 356 000 personnes ont déménagé d’une province à une autre au cours de la dernière année, ce qui est également supérieur à la normale. C’est là que les différences dans les frais de logement entrent en jeu. L’Ontario a enregistré une sortie nette de 32 000 personnes, soit les pires niveaux jamais enregistrés, tandis que la Colombie-Britannique a perdu 10 000 personnes au profit d’autres provinces. L’Alberta a été la province la plus avantagée par le nivelage migratoire interprovincial, avec un gain net de 53 000 personnes, soit le plus important jamais enregistré. Et ce n’est pas une coïncidence si ce sont les gens qui quittent la Colombie-Britannique et l’Ontario qui contribuent le plus à ce gain. De plus en plus de Canadiens déménagent également au Canada atlantique. Bien que Terre-Neuve-et-Labrador ait enregistré une petite sortie de population, celle-ci a fait suite à une entrée de population rare au cours des deux années précédentes. Le Québec, la Saskatchewan et le Manitoba ont également perdu des résidents au profit d’autres provinces, mais la sortie nette du Québec a été beaucoup plus faible que d’habitude.
La migration vers des régions abordables pourrait se poursuivre pendant un certain temps. Comme nous en avons discuté dans l’article Voies vers l’abordabilité pour le marché canadien de l’habitation de la semaine dernière, à moins d’une forte baisse des prix des maisons ou des taux d’intérêt, le rétablissement de l’abordabilité en Colombie-Britannique et en Ontario pourrait prendre plusieurs autres années. Il n’est pas surprenant que les régions où les gens sont attirés par les logements peu coûteux connaissent toujours des hausses de prix, malgré les taux d’intérêt élevés. Le Nouveau-Brunswick est en tête avec des prix de référence en hausse de 11 % sur 12 mois jusqu’en mai, suivis de la hausse de 9 % de l’Alberta. En comparaison, les prix n’ont augmenté que de 1 % en Colombie-Britannique et ils ont baissé de 3 % en Ontario. De nos jours, les gens font de longs trajets en voiture ou même en avion pour être admissibles, et leur décision de déménager pourrait contribuer à combler les grands écarts en matière d’abordabilité régionale.
Consultez les graphiques à l’appui (en englais seulement).
Passez en revue les renseignements importants (en englais seulement)
