Le marché de l’habitation au Canada a connu une forte hausse en avril, les ventes de maisons et la construction de maisons neuves ayant bondi par rapport aux niveaux plutôt faibles des premiers mois de 2023. Les ventes de maisons existantes ont augmenté de 11,3 % par rapport au mois précédent (après désaisonnalisation). Mis à part le sommet atteint en raison du confinement de 2020, il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis 2009. Pourtant, en raison de la crise profonde de l’an dernier, les ventes étaient toujours en baisse de près de 20 % par rapport à il y un an, et un peu sous la norme d’avant la pandémie pour le mois. Les nouvelles inscriptions n’ont augmenté que de 1,6 % en un mois et demeurent inférieures de 26 % aux niveaux d’il y a un an, ce qui a considérablement resserré le marché. Par conséquent, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est passé à 70,2, ce qui est solide sur le plan historique et bien au-dessus de la fourchette normale de 50 à 60. Dans le même ordre d’idées, le nombre de mois de stocks a chuté à 3,3, ce qui est inférieur à la norme de cinq mois. L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a laissé entendre que, selon les premières indications de mai, les nouvelles inscriptions répondent maintenant à un marché plus vigoureux.


Compte tenu du bond dans les ventes, qui dépassent largement le retour des inscriptions jusqu’à présent, les prix se redressent après une correction à l’échelle nationale de 16 %. L’indice des prix des propriétés a augmenté de 1,6 % en un mois, une deuxième hausse consécutive après une forte baisse sur 11 mois. Les prix sont toujours en baisse de 12,3 % sur 12 mois selon cette mesure, ceux des propriétés dans la grande majorité des villes étant en baisse par rapport à il y a un an. Les exceptions à cette tendance à la baisse des prix sont Calgary, St. John’s et Saskatoon. Il convient de noter que les prix moyens des transactions sont maintenant en baisse de 3,9 % sur 12 mois à l’échelle nationale, car la composition des maisons vendues passe à des options plus coûteuses.


Par ailleurs, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indique que le nombre de mises en chantier a augmenté de 22 % en avril pour atteindre 261 600 unités. Il s’agit du plus haut niveau de mises en chantier depuis novembre dernier, et il s’agit d’un retour à un rythme moyen près de celui de l’an dernier. Par conséquent, même si la construction de maisons a semblé ralentir dans les premiers mois de l’année, elle montre également certains signes de résilience surprenants. La vigueur d’avril s’accompagne d’au moins une mise en garde, car le bond a été alimenté par les propriétés à plusieurs unités, qui ont connu l’un des mois les plus forts jamais enregistrés.


Conclusion : Le recul des ventes, le redressement des prix et le bond dans les mises en chantier en avril donnent à penser que le marché de l’habitation a atteint un plancher. Un certain éclaircissement sur le plan des taux d’intérêt a sans aucun doute joué un rôle important, tout comme la résilience sous-jacente de l’économie elle-même (mise en évidence par la vigueur persistante de l’emploi). Comme nous l’avons souvent souligné, si le marché de l’habitation – le secteur le plus sensible aux taux d’intérêt et le plus cyclique de l’économie – connaît un regain de vigueur, il faut se demander si la politique monétaire est assez serrée. Bien que nous ne nous attendions pas à d’autres hausses de taux de la part de la Banque du Canada, la vigueur renouvelée du secteur de l’habitation augmente certainement le risque que cela se produise.


Table 1 - Canada — Ventes des maison existantes

(% change)






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