Au Canada, le ratio d’endettement des ménages a augmenté de 2,8 points de pourcentage pour s’établir à 184,5 % au premier trimestre (après désaisonnalisation), comparativement à une révision à la hausse à 181,7 % le trimestre précédent, et tout juste en dessous des sommets records de l’an dernier. Le ratio non rajusté a chuté de 0,55 point de pourcentage pour s’établir à 180,5 %. Sur une base rajustée, le revenu disponible a diminué à mesure que les transferts gouvernementaux baissaient et que les frais d’intérêt augmentaient, ces facteurs ayant plus que contrebalancé le gain en rémunération. Entre-temps, l’emprunt a progressé au rythme le plus lent depuis 2003, si l’on ne prend pas en compte la pandémie. La croissance des prêts hypothécaires a été la plus faible en 20 ans, la Banque du Canada ayant augmenté les taux une fois pendant le trimestre avant de faire une pause. La reprise du marché de l’habitation a probablement contribué au rebond de la demande de prêts hypothécaires au deuxième trimestre, mais la reprise du resserrement pourrait peser sur les trimestres suivants.


Le ratio du service de la dette des ménages (soit les intérêts et le capital en pourcentage du revenu disponible) est passé de 14,4 % à 14,9 % au premier trimestre, soit le niveau le plus élevé depuis 2019 mais un peu moins que le sommet record enregistré en 2007. L’augmentation est attribuable à la hausse des paiements de la dette, qui devrait encore progresser au cours des prochains trimestres.


Entre-temps,la valeur nette des ménages a grimpé à 1001,6 % du revenu disponible, mettant fin à une série de trois trimestres de baisse. La hausse des actions et la reprise du marché de l’habitation ont fait grimper la valeur nette des ménages. Sur le deuxième point, la valeur nette des propriétaires dans le secteur immobilier est passée de 73,5 % à 74,3 % au premier trimestre et devrait se redresser davantage le trimestre prochain en raison de la hausse du prix des maisons.


Entre-temps, les ratios de la dette publique ont continué de s’améliorer grâce à une activité nominale supérieure. La dette publique générale brute (qui comprend tous les niveaux de gouvernement) a reculé d’un point de pourcentage pour s’établir à 124,9 % du PIB, mais elle reste d’environ 10 points de pourcentage supérieure aux niveaux d’avant la pandémie. La dette nette a baissé de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 25,3 % au premier trimestre, ce qui correspond à sa fourchette d’avant la pandémie.


Élément clé à retenir: La baisse du revenu disponible a entraîné une détérioration des ratios d’endettement des ménages au premier trimestre, malgré un ralentissement de la demande de prêts hypothécaires après la vigoureuse campagne de hausse des taux de la Banque du Canada. Entre-temps, les taux d’intérêt élevés font grimper les coûts du service de la dette, qui devraient encore augmenter au cours des prochains trimestres, puisque la Banque du Canada a de nouveau haussé ses taux directeurs en juin. Il s’agira probablement d’un obstacle notable à la consommation et à la croissance économique en général d’ici le reste de l’année et jusqu’en 2024. L’endettement des ménages reste une vulnérabilité clé de l’économie canadienne, et la banque centrale le surveillera de près lorsqu’elle déterminera l’ampleur du resserrement supplémentaire requis pour ce cycle.


Tableau 1 – Canada – Comptes du bilan national

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