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Le prix de l’inflation


L’économie canadienne ralentit et la plus forte hausse des taux d’intérêt mondiaux depuis une génération ouvre la voie à un repli complet au début de 2023. L’inflation persistante forcera la Banque du Canada à resserrer davantage ses taux d’inflation jusqu’à la fin de 2022, et la combinaison de ces facteurs aura probablement une incidence négative sur les dépenses de consommation, le marché de l’habitation et la confiance des entreprises. On s’attend à ce que la croissance du PIB réel ralentisse complètement l’an prochain, après une croissance de 3,2 % en 2022, et le risque d’un repli au tournant de l’année est grand.


Les perspectives de croissance s’affaiblissent également dans l’ensemble des provinces, un certain nombre de régions étant à risque de récession au cours de l’année à venir. En Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec, le ralentissement du secteur immobilier jouera probablement un rôle important en 2023. En Colombie-Britannique, l’investissement résidentiel représente la plus grande part du PIB réel au pays. Même si la part est proportionnellement plus faible en Ontario, le repli de l’immobilier sera le plus marqué au pays, un thème qui se manifeste déjà sur le terrain. Bien que la faiblesse ait atteint les activités de revente et les prix, le ralentissement des activités de construction et de rénovation ne semble pas loin derrière. Le Québec fait face à un ralentissement plus modeste des investissements résidentiels, mais l’incidence plus générale de la hausse des prix du pétrole et du ralentissement de la demande des États-Unis touchera aussi assez durement le centre du Canada. La faiblesse du huard sert de coussin pour les exportations et le secteur manufacturier.


À l’opposé, certaines provinces pourraient faire preuve de résilience pendant le repli. L’Alberta et la Saskatchewan devraient connaître une baisse beaucoup moins importante des investissements résidentiels, en partie parce que ces marchés avaient déjà chuté pendant un certain nombre d’années avant le boom de la pandémie et, par conséquent, n’ont jamais atteint des niveaux particulièrement hauts. Les prix du pétrole, bien qu’ils soient loin de leurs sommets, continuent de soutenir l’activité locale, les revenus et les revenus des gouvernements. La croissance ralentira probablement dans la région, mais demeurera dans la fourchette inférieure de 1 % et surpassera la moyenne nationale.


Le Canada atlantique continue d’attirer d’importants flux de population provenant de l’extérieur du pays et des autres provinces. Même si nous prévoyons un ralentissement important dans cette région également, les prévisions de croissance devraient demeurer positives en 2023. Les pertes économiques et les efforts de reconstruction après l’ouragan Fiona façonneront également le modèle de croissance.

Économies provinciales


Toutes les provinces canadiennes font face à un ralentissement important de la croissance, et certaines font face à un risque élevé de récession. Quelques grands thèmes façonnent les prévisions de croissance régionale. Les provinces riches en ressources se portent relativement bien, la hausse des prix du pétrole ayant pour effet de stimuler les revenus des gouvernements et des collectivités. Les flux démographiques sont importants à l’échelle du pays, surtout en raison de l’immigration internationale, tandis que certaines provinces attirent également des migrants d’autres régions du Canada. Entre-temps, la hausse des taux d’intérêt a déclenché une correction dans presque tous les marchés locaux de l’habitation, la pression à la baisse variant selon la région.


Pendant ce temps, l’inflation demeure un grave problème économique, le taux global au Canada en septembre ayant grimpé d’environ 7 % sur 12 mois. On remarque que l’inflation est non seulement généralisée dans toutes les catégories de dépenses, mais aussi dans l’ensemble du pays. Cette hausse reflète l’énorme augmentation de la demande de biens pendant la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail et l’envolée des prix des produits de base. Bien que les prix des biens de consommation et des ressources descendent, l’inflation dans le secteur des services demeure et des pressions à la hausse sur les salaires continuent.

Colombie-Britannique


L’économie de la Colombie-Britannique devrait croître de 3,0 % cette année, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne nationale, mais une baisse jusqu’en territoire négatif est probable en 2023. Cette faiblesse fait suite à un solide rendement supérieur après le pire de la pandémie en 2021, lorsque la province a connu une croissance de plus de 6 %. Bien que le tourisme et les services contribuent maintenant à l’expansion, le secteur de l’habitation pèsera fortement sur la croissance au cours de l’année à venir, étant donné que les investissements résidentiels représentent la plus grande part du PIB réel provincial au pays.


Le marché de l’habitation a considérablement ralenti alors que les taux hypothécaires sont très élevés, les ventes ayant chuté tout au long de la première moitié de l’année pour atteindre des niveaux plus conformes aux normes prépandémiques. Les prix ont également diminué, la moyenne provinciale ayant atteint une baisse de 10 % en août par rapport au sommet de février.


Le marché de l’emploi demeure vigoureux et le taux de chômage devrait s’établir en moyenne à 5,0 % en 2022, ce qui pourrait bien être le plus bas niveau au Canada. Le marché de l’emploi s’est remis relativement rapidement des pertes subies pendant la pandémie par rapport aux autres provinces.


La province de la Colombie-Britannique a enregistré un surplus de 1,3 milliard de dollars au cours de l’exercice 2021-2022, et l’estimation d’un déficit de 5,5 milliards de dollars au cours de l’exercice 2022-2023 s’est plutôt traduite par un léger surplus. Les mesures budgétaires de la Colombie-Britannique se sont détériorées au cours des derniers cycles budgétaires, mais la hausse des revenus à l’exercice précédent a considérablement aidé.

Alberta


On s’attend à ce que l’économie de l’Alberta enregistre un rendement supérieur à celui du pays avec une croissance de 4,3 % cette année, et qu’elle tienne relativement bien le coup alors que le ralentissement touche la majeure partie du Canada en 2023. Les prix élevés du pétrole soutiennent les revenus locaux, même s’ils sont bien en baisse par rapport aux sommets atteints au début de 2022, tandis que la production et les dépenses en immobilisations dans le secteur de l’énergie semblent importantes.


Après avoir chuté tout au long de 2020, la production de pétrole a retrouvé les niveaux de capacité qui prévalaient avant la pandémie ou presque. L’augmentation des dépenses en immobilisations dans le secteur devrait être très forte dans l’année à venir, mais le niveau de dépenses demeure inférieur à la moitié de son sommet de 2014. Même si nous ne nous attendons pas à une recrudescence des investissements dans les nouveaux projets, les flux de trésorerie du secteur semblent bien soutenus.


Le secteur de l’habitation est moins sensible à la correction, car le marché n’a jamais été aussi étendu qu’en Ontario et en Colombie-Britannique, mais un ralentissement se fera tout de même sentir dans l’ensemble du secteur. Après six années d’exode, les flux migratoires entre les provinces sont également devenus positifs, ce qui contribuera à amortir le ralentissement. Cela dit, les conditions du marché immobilier commercial demeurent difficiles et les taux d’inoccupation élevés persistent sur le marché des immeubles de bureaux au centre-ville.


Le marché du travail se redresse de façon spectaculaire et le taux de chômage est descendu sous les 5 % cet été, après avoir atteint 15 % au début de 2020. Notamment, ce taux est passé sous la moyenne nationale pour la première fois depuis 2015, et nous nous attendons à ce qu’il le demeure jusqu’en 2023, alors que le marché du travail se détériore davantage dans d’autres régions.


La province de l’Alberta a révisé ses prévisions budgétaires pour l’exercice 2022-2023 et s’attend maintenant à un important surplus de 13,2 milliards de dollars (2,9 % du PIB), en hausse par rapport aux 511 millions (0,1 %) prévus dans le budget de 2022 en février, ce qui donnera au gouvernement une grande marge de manœuvre avant les élections de l’an prochain. Bien que cette estimation semble soudainement un peu optimiste (selon le prix du baril du pétrole de West Texas Intermediate [WTI] de 92,50 $ pour l’exercice), les perspectives à moyen terme laissent entrevoir un surplus largement supérieur aux niveaux récents, et la faiblesse du huard aide en ce sens.

Saskatchewan


L’économie de la Saskatchewan devrait enregistrer une solide croissance de 5,5 % cette année, ce qui devrait être la plus forte du pays, après avoir été à la traîne pendant sept des huit dernières années. La province devrait se tirer relativement bien d’affaire en 2023 grâce à un marché immobilier relativement stable et à une solide économie axée sur les ressources.


L’agriculture est également sur le point de rebondir après une baisse de la production en 2021 dans des conditions très difficiles. Le secteur des ressources a repris de la vigueur grâce à la hausse des prix du pétrole et de la potasse. La production de pétrole est en hausse et les revenus seront très bien soutenus. Parallèlement, puisque le contexte géopolitique a fait grimper en flèche les prix de la potasse et que BHP a donné le feu vert au colossal projet Jansen, l’activité sera soutenue au cours des cinq prochaines années, jusqu’au retour de la production attendue. En effet, les intentions d’investissements en immobilisations semblent solides cette année dans la province, qui attend la croissance globale la plus élevée depuis 2010.


Le taux de chômage baisse rapidement et est passé sous la barre des 4 % pour la première fois depuis la fin de 2014, alors que le marché de l’emploi se resserre. Malgré tout, la province continue de constater des sorties de fonds nettes entre les provinces et les territoires encore plus solides, et le marché de l’emploi devrait s’essouffler au cours de l’année à venir.


La province de la Saskatchewan prévoit un surplus de 1 milliard de dollars au cours de l’exercice 2022-2023 (1,1 % du PIB), ce qui représente une nette amélioration par rapport au déficit de 463 millions de dollars estimé dans le budget de 2022. L’amélioration est attribuable à la hausse des revenus tirés des ressources.

Manitoba


L’économie du Manitoba devrait croître de 4,0 % cette année, ce qui est supérieur à la moyenne nationale. Les conditions difficiles des cultures ont pesé lourd l’an dernier, mais celles-ci semblent s’être beaucoup améliorées en 2022. En même temps, la diversité et la stabilité de l’économie du Manitoba ont historiquement aidé la province à surpasser les autres en période de faiblesse économique nationale, qui est probablement la direction que prendra la province l’an prochain.


En juillet, le taux de chômage a chuté à 3,5 %, le plus bas niveau au Canada, avant de grimper plus tard cet été. Bien que cette baisse marquée soit en partie attribuable à une baisse de la participation, l’emploi a atteint des niveaux record. Toujours dans la fourchette de 5 %, le taux de chômage moyen de l’an prochain devrait être parmi les plus bas au Canada.


L’activité du marché de l’habitation a été extrêmement vigoureuse, mais a ralenti avec la hausse des taux hypothécaires. Comme pour l’économie en général, le repli devrait être plus modéré au Manitoba étant donné la hausse moins marquée. Par exemple, la croissance du prix de référence à Winnipeg a atteint un sommet de 16 % sur 12 mois, soit moins de la moitié de celle à Toronto.


La province du Manitoba prévoit un déficit budgétaire de 3,0 G$ à l’exercice 2022-2023, soit un pourcentage modeste de 0,2 % du PIB. Dans l’ensemble, la situation budgétaire semble solide.

Ontario


On s’attend à ce que la croissance économique de l’Ontario ralentisse pour s’établir à 2,9 % cette année, ce qui est inférieur à la moyenne nationale, car les taux d’intérêt plus élevés et la correction du marché de l’habitation seront difficiles à supporter. On s’attend ensuite à ce que l’économie se contracte de 0,4 % en 2023, avec des conditions difficiles attendues au début de l’année.


L’activité du marché de l’habitation à l’échelle de la province est en récession, la hausse des taux hypothécaires freinant la demande et la psychologie des acheteurs. Les ventes unitaires sont tombées sous les niveaux d’avant la COVID-19 et se situent maintenant à certains des niveaux les plus bas des 20 dernières années. Les prix baissent également, ceux de certains marchés se situant à environ 20 % sous le sommet atteint en février. Les maisons individuelles en banlieue et en périphérie ont été particulièrement touchées au début. Nous maintenons depuis le début que cette vigueur extrême est attribuable à la demande excédentaire, qui découle de taux d’intérêt trop bas et de la psychologie des acheteurs. Compte tenu de cette situation, les nouvelles activités de construction devraient également ralentir en 2023, avec un nombre record de projets en cours de construction et une diminution des préventes.


Dans le secteur de l’immobilier commercial, le taux d’inoccupation des bureaux au centre-ville est descendu sous les 10 %, selon CBRE, alors qu’il avait atteint un sommet de 12,4 %. L’achat net a affiché des résultats positifs, mais l’augmentation des loyers continue de subir des pressions. Certains autres sous-secteurs, comme le secteur industriel, demeurent vigoureux, mais les taux de capitalisation s’ajustent à la hausse des taux d’intérêt.


Le marché de l’emploi a été très vigoureux, l’emploi ayant atteint un sommet record en mai, avant de baisser au cours de l’été. Les emplois dans le secteur des services ont aussi atteint un sommet record, malgré l’écart encore important dans les services d’hébergement et de restauration. Tout au long de la pandémie, les embauches dans les secteurs des finances, des services professionnels et de la technologie ont augmenté à un rythme soutenu et presque sans interruption, mais qui semble toutefois s’essouffler.


L’Ontario a inscrit un surplus de 2,1 milliards de dollars (0,2 % du PIB) dans les comptes publics pour l’exercice 2021-2022, ce qui est nettement supérieur au déficit de 13,5 milliards de dollars prévu dans le budget de 2022 (avril 2022). Il s’agit d’une révision majeure qui rétablit le contexte budgétaire en Ontario pour l’exercice en cours et au-delà, et du premier surplus pour la province en 14 ans.

Québec


L’économie du Québec devrait connaître une solide croissance de 3,4 % cette année, ce qui est supérieur à la moyenne nationale. Cela s’explique en partie par un solide rendement au début de l’année et par une baisse moins marquée des activités liées au marché de l’habitation. Cela dit, la province aura probablement de la difficulté à croître en 2023, en raison d’un affaiblissement généralisé à l’échelle du pays. Nous demeurons optimistes quant au fait que le Québec conservera un rendement économique relativement supérieur à moyen terme.


Par contre, les prix du pétrole ont fait pencher la balance du côté de l’Ouest du Canada et le Québec ressort habituellement perdant d’un tel revirement. Néanmoins, la situation actuelle devrait être plus modérée que, par exemple, la période de faiblesse relative du milieu des années 2010. Le huard s’est déprécié, ce qui atténuera l’incidence sur les exportations et le secteur manufacturier, la situation budgétaire et de l’emploi à l’échelle locale est bien meilleure, et l’émigration a été neutralisée.


Le marché de l’habitation a fortement ralenti, les ventes de maisons existantes ayant chuté de plus de 10 % sur 12 mois, ce qui correspond aux niveaux antérieurs à la pandémie. Les prix sont également en baisse, mais les marchés comme celui de Montréal n’ont pas constaté les gains extrêmes que d’autres ont enregistrés et ont commencé à un niveau plus abordable. Néanmoins, une hausse des taux hypothécaires de 1,5 % à environ 5 % est un coup dur, même pour un marché moins instable. Entre-temps, la construction résidentielle demeure solide dans un contexte de flux démographiques plus sains (en particulier la diminution de l’émigration vers d’autres régions). On s’attend à ce que les mises en chantier ralentissent en 2022, mais atteignent tout de même 63 000 unités. Le ralentissement de la demande fera probablement passer ce nombre à 51 000 d’ici 2023.


La province de Québec devrait enregistrer un surplus de 1,8 milliard de dollars au cours de l’exercice 2022-2023, soit un modeste 0,3 % du PIB, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux prévisions antérieures de déficit. Cependant, des mesures de la plateforme de la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui a été réélue, et qui représentent 6 milliards de dollars, feront plonger le Québec de nouveau dans le déficit.

Nouveau-Brunswick


L’économie du Nouveau-Brunswick devrait croître de 1,8 % cette année, ce qui est inférieur à la moyenne nationale. Rappelons que la contraction liée à la pandémie a aussi été beaucoup plus faible que dans la plupart des autres régions et que la province a donc moins de rattrapage à faire. La croissance devrait passer sous la barre des 1 % en 2023, mais la région devrait être relativement protégée pendant le repli.


Le taux de chômage est demeuré autour de 7 % jusqu’ici en 2022, ce qui suit la tendance observée au cours des trois années avant la pandémie. L’emploi dans les secteurs touchés par la pandémie, comme ceux du commerce, de l’hébergement et de la restauration, a entièrement effacé les pertes de 2020, et les emplois dans le secteur des services dépassent les niveaux observés avant la pandémie. Cependant, le taux de participation continue de baisser à mesure que la population vieillit.


Cela dit, la population a enregistré une croissance d’environ 2 % sur 12 mois, soit le rythme le plus rapide depuis le milieu des années 1970, grâce à un bond de l’immigration internationale et de la migration interprovinciale. Cette dernière s’explique par la popularité du télétravail et du travail hybride, qui amènent les familles à chercher des logements plus grands et abordables. Il en est résulté une certaine pression sur le coût de la vie.


Le surplus de 777 millions de dollars du Nouveau-Brunswick pour l’exercice 2021-2022 baissera à 136 millions pour l’exercice 2022-2023. La province prévoit de maintenir un léger excédent tout au long de l’exercice 2024-2025, ce qui souligne le redressement marqué de sa situation budgétaire.

Nouvelle-Écosse


L’économie de la Nouvelle-Écosse devrait croître de 1,6 % cette année, ce qui représente un recul par rapport à la forte hausse de 5,8 % enregistrée l’an dernier, notamment à cause de l’impact de l’ouragan Fiona, mais l’incertitude persiste. La vigueur démographique et le rebond du tourisme ont stimulé une croissance bien supérieure à son potentiel à court terme, mais un ralentissement est imminent, et nous prévoyons une croissance de 1,0 % en 2023, ce qui devrait tout de même surpasser la moyenne nationale.


À la moitié de l’année, le tourisme international au Canada était en forte hausse par rapport aux creux atteints pendant la pandémie, mais n’a jamais dépassé 60 % de son niveau de 2019. Grâce à l’assouplissement des restrictions à la frontière, l’été 2022 a probablement été une meilleure saison pour le tourisme.


Le marché du travail est également robuste. Le taux de chômage a suivi une tendance légèrement supérieure à 6 % au cours des derniers mois, alors que l’emploi continue de grimper. Alors que les emplois à temps plein ont bondi, les emplois à temps partiel ont été plus volatils et l’embauche dans les hôtels et les restaurants est houleuse, mais nous sommes de retour aux niveaux prépandémiques. La participation de la population active demeure quelque peu limitée. Cependant, il y a des signes avant-coureurs que le marché de l’emploi ralentit.


L’activité sur le marché de la revente d’habitations a considérablement ralenti, les ventes ayant nettement reculé par rapport aux sommets atteints au début de 2021, tandis que les prix ont atteint un sommet en avril. Le rythme des migrations entre les provinces est à un niveau record de 11 000 par année. Par conséquent, les activités de construction demeurent robustes et, même si elles ralentissent, devraient se traduire par 6 000 mises en chantier l’an prochain.


La province de la Nouvelle-Écosse prévoit un déficit de 554 M$ pour l’exercice 2022-2023, soit 1 % du PIB. Le déficit devrait persister au cours des quatre prochains exercices et le fardeau de la dette nette augmenter graduellement.

Île-du-Prince-Édouard


L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard devrait croître de 1,5 % cette année, affaiblie par l’ouragan Fiona. Les efforts de reconstruction devraient stimuler l’activité l’an prochain et, même si les répercussions sont encore incertaines, nous prévoyons une croissance de 1,3 %. Rappelons que la province connaissait un essor considérable avant la pandémie, affichant une croissance de 6,6 %, la plus forte au pays en 2021. Certains signes de vigueur se maintiennent, notamment l’évolution démographique et la reprise du tourisme.


Le tourisme et les visiteurs saisonniers durant les mois d’été représentent d’importants moteurs de l’activité économique locale, et ces deux facteurs ont connu une amélioration. Avec la réouverture des voyages dans les provinces de l’Atlantique dans le reste Canada, le tourisme en provenance des États-Unis et du Canada devrait terminer l’été à son niveau le plus vigoureux depuis le début de la pandémie. Entre-temps, l’afflux de migrants en provenance de l’étranger et d’autres régions du Canada continuera de soutenir la forte demande de logements, même si les hauts taux d’intérêt font baisser les prix.


Le taux de chômage a chuté sous la barre des 5 %, un creux record, à un moment donné en juin, avant de remonter. L’emploi a bondi, y compris parmi les travailleurs à temps plein, mais la participation de la population active n’est pas encore revenue aux niveaux antérieurs à la COVID-19.


La province de l’Île-du-Prince-Édouard prévoit un déficit budgétaire de 93 M$ à l’exercice 2022-2023, soit un manque à gagner de 66 M$ de plus qu’à l’exercice précédent. Ce déficit représente un modeste 1 % du PIB, mais il s’agit d’une diminution de 0,7 % par rapport à l’exercice 2021-2022.

Terre-Neuve-et-Labrador


L’économie de Terre-Neuve-et-Labrador connaîtra une faible croissance du PIB réel cette année en raison de certaines pannes dans le secteur de l’énergie et de l’ouragan Fiona. Cependant, les revenus sont stimulés par la hausse des prix du pétrole, et les efforts de reconstruction augmenteront l’activité en 2023. Cette dernière était déjà aux prises avec des défis avant la pandémie, mais se porte mieux et profitera d’une hausse notable à venir des recettes de l’administration publique provenant des redevances. La croissance devrait se raffermir très légèrement à 1,2 % en 2023, à mesure que la production de pétrole reprendra.


Même si la production pétrolière à long terme est toujours affligée par la baisse des réserves (Hibernia et White Rose) et l’interruption du projet Terra Nova, le projet Hebron continue à maintenir une production stable. De plus, la valeur de la production a bondi en même temps que les prix.


Le taux de chômage est largement inférieur aux sommets atteints en 2020 et s’établissait à environ 10 % au milieu de 2022. L’emploi a récupéré toutes les pertes subies dans les deux dernières années, mais les niveaux actuels devraient demeurer stables à long terme. L’emploi dans les secteurs associés au tourisme demeure le maillon faible, mais les emplois à temps partiel ont alimenté les gains récents.


La province de Terre-Neuve-et-Labrador prévoit un déficit de 351 millions de dollars pour l’exercice 2022-2023, mais on observe une reprise grâce aux prix du pétrole supérieurs à ceux prévus dans le budget. Cela représente moins de 1 % du PIB, une nette amélioration par rapport aux dernières années.


Passez en revue des renseignements importants (disponible en anglais seulement).